Un mangaka agresse sexuellement une collégienne, son manga immédiatement arrêté
Tatsuya Matsuki, l'auteur du manga Act-Age, a été arrêté le 8 août par la police japonaise. D'après le journal Sankei, l'homme de 29 ans est accusé d'attouchements sexuels sur mineurs, pour avoir touché les seins d'une collégienne en pleine rue alors qu'elle rentrait chez elle. Il aurait ensuite pris la fuite avant d'agresser sexuellement une autre personne dans l'heure suivante et d'être arrêté par les forces de l'ordre grâce à des images récupérée sur une caméra de surveillance. L'auteur aurait reconnu les faits du premier incident.
Réaction immédiate de la Shueisha
L'éditeur japonais du mangaka, la très célèbre Shueisha, avait immédiatement présenté ses excuses et annonçait réfléchir à la décision à prendre. Le 10 août 2020 sur Twitter, la maison d'édition a annoncé l'arrêt de Act-Age, scénarisé par Tatsuya Matsuki. Il s'agissait d'un manga sur une adolescente sans parents qui doit se débrouiller pour survivre avec ses frères et sœurs, et rêve de devenir actrice. L'éditeur continuera toutefois à travailler sur ses futurs projets, avec Shiro Usazaki, la dessinatrice du manga, non-impliquée dans les faits et consultée sur la question de l'arrêt du manga.
Notice regarding the end of the serialization of act-age.
— Weekly Shonen Jump (@WSJ_manga) August 10, 2020
On August 8th, Tatsuya Matsuki, author of the series act-age, was arrested. The editorial department took this situation very seriously, confirmed the facts, and had a discussion with Shiro Usazaki, artist of the series. https://t.co/w0bY6qAlqG
Le manga en était à 123 chapitres, 12 volumes au Japon, tandis que 2 volumes étaient parus en France. Une adaptation théâtrale de l'oeuvre, mise en scène par Shu Matsui, était également prévue au Japon. Celle-ci a rapidement été annulée après la révélation des faits. Le premier tome d'Act-Age peut être retrouvé juste ici pour les intéressés.
Le déchoir juridiquement de ses droits sur l'oeuvre, de manière temporaire ou définitive, ok, tout à fait pour.
Mais en quoi arrêter un manga qui a ses fans, fait avancer les choses ?
De deux choses l'une, soit l'oeuvre ne véhicule pas de choses nauséabondes, donc aucune justification quant à son arrêt, peu importe que le mangaka ait mangé un bébé ou pas. Soit elle véhicule des valeurs dégueulasses et une propagande immonde, auquel cas il y a un sérieux problème : si l'auteur n'avait pas pété un plomb, il aurait continué à dessiner ses saloperies dans le Jump ?
On ne pas déchoir un auteur de ses droits d'auteurs (droits moraux et droits patrimoniaux, loi de 1971, même si proche du copyright US); Tatsuya Matsuki reste donc co-auteur de l'oeuvre avec la dessinatrice Shu Matsui.
> Mais en quoi arrêter un manga qui a ses fans, fait avancer les choses ?
Parce que tu peux pas continuer une oeuvre sans l'accord des auteurs et/ou des ayants-droits. Tatsuya Matsuki peut très bien donner acte à un tiers pour continuer l'oeuvre, mais le co-auteur, Shu Matsui a fait comprendre qu'elle préférait passer à autre chose.
L'oeuvre n'est donc arrêtée comme tu sembles l'imaginer, mais simplement parce que l'éditeur ne souhaite plus participer au projet (donc à le diffuser), rien n'empêche les auteurs d'aller autre part, chez un autre éditeur (en supposant qu'ils n'ont pas de contrat bloquant les droits avec cet éditeur), mais nous avons deux autres blocages:
1/ l'un des auteurs est en prison et - a peut-être autre chose à faire que diligenter un tier pour continuer à sa place -
2/ l'autre auteur - qui possèdent donc aussi des droits sur l'oeuvre - ne souhaite pas poursuivre le projet.
Le seul move possible (et encore, je suis même pas de la faisabilité): les deux auteurs s'accordent pour donner à des tiers l'autorisation de poursuivre l'oeuvre (écriture & dessin)
Sacrés japonais.