Depuis 2008, Marvel Studios développe son Marvel Cinematic Universe (MCU). Lancé avec Iron Man, cet univers connecté est devenu une référence absolue dans le genre super-héroïque au cinéma. A l’heure où nous écrivons ces lignes, 34 films du MCU ont déjà vu le jour, Deadpool & Wolverine étant le dernier en date. Parmi ces 34 films, il y en a des très biens, comme Les Gardiens de la Galaxie, Avengers : Infinity War ou encore Doctor Strange, il y en a des sympathiques comme la trilogie Spider-Man, mais il y a aussi quelques ratés. On va se concentrer ici sur les 10 pires films du MCU selon nous :
10) Shang-chi et la légende des dix anneaux
Shang-Chi est un produit ultra formaté du MCU. Une proposition qui ne sort jamais des sentiers battus et qui ressert la même soupe inconsistante aux spectateurs. La culture asiatique n’est qu’un prétexte pour vendre des places de cinéma et n’est jamais totalement mise en avant. Le récit est extrêmement cliché, et reprend les mêmes poncifs habituels de l’appartenance familiale, de l’héritage, de l’opposition paternelle, des secrets familiaux, etc… Tout est cousu de fil blanc, et le climax final est une baston brouillonne et sans âme. Reste que Destin Daniel Cretton, le réalisateur, a réussi à produire tout simplement la meilleure scène de combat au corps à corps de toute l’histoire du MCU. Et c’est quand même juste de le souligner.
9) Avengers : l’ère d’ultron
C’est le mal aimé de la quadrilogie Avengers. Par excès de confiance, Joss Whedon ne parvient pas à réitérer l'exploit du premier Avengers. Pastiche du premier volet, cette suite ne parvient jamais à retrouver l’équilibre de son prédécesseur. Plus gros, plus bruyant, plus ostentatoire, L’ère d’Ultron ne parvient pas à trouver son rythme de croisière. L’un des gros points faibles du film est aussi Ultron lui-même. Personnage iconique des comics, le robot tueur n’est ici jamais totalement iconisé, développé et son potentiel de méchanceté et de folie est à peine survolé. Dommage. Et puis, on va éviter d’aborder la mort totalement stupide de Vif Argent…
8) The Marvels
Sorti en 2023, The Marvels détient le record du pire film du MCU en termes d’entrées au box-office. Avec seulement 206 millions de dollars de recette au box-office, c’est le pire score de toute l’histoire de Marvel Studios. Il faut dire que The Marvels est une proposition extrêmement classique, très codifié, qui se contente de remplir un cahier des charges paresseux. Une oeuvre qui ne sort jamais des carcans habituels de la firme, et qui ne prend jamais aucun risque narratif ou visuel. Un film globalement insignifiant, à l'image de sa méchante. En fait The Marvels est un film osef, vite vu, vite oublié.
7) Ant-Man et la Guêpe
Cette suite est avant tout un copier-coller du premier volet. Peyton Reed ne prend aucun risque et décide de rejouer les mêmes poncifs que dans le précédent opus. Malheureusement, on sent que le métrage manque de créativité notamment dans l’expression des variations d’échelle, entre gigantisme et minuscule, qui sont pourtant l’identité propre du personnage. Le cinéaste ne renouvelle pas la formule, et le récit est plombé par un antagoniste bâclé.
6) Iron Man 2
Une suite beaucoup trop classique par rapport à la claque du premier volet. Un climax final brouillon, une esthétique moins léchée, une bouillie numérique qui annonce le mal être qui s’emparera plus tard du MCU. Sans être une honte (surtout par rapport à certains récents opus) ce Iron Man 2 est surtout extrêmement décevant par rapport à la qualité du premier volet.
5) Ant-Man et la Guêpe : Quantumania
Ce nouveau Ant-Man avait pourtant la mission de lancer la phase 5 du MCU et de présenter un nouveau grand méchant : Kang le Conquérant. Malheureusement, le film de Peyton Reed est plombé par une esthétique à se crever les yeux, et par un montage épileptique décousu, qui fait des mouvements vains pour masquer une intrigue sans consistance… Cousin un peu plus sage de Thor : Love and Thunder, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est surtout une version wish presque assumée de Star Wars. Le cinéaste propose ainsi une œuvre artificielle, où les références s’accumulent, dans laquelle il est difficile de croire aux enjeux et de sentir concerné par les pérégrinations éculées des personnages. Et puis, maintenant que Jonathan Majors a été évincé de l’équation, et que Fatalis va remplacer Kang, ce film n’a même plus de raison d’exister…
4) Black panther : wakanda forever
On va sans doute se faire taper dessus. Pourtant, ici, on n’aime pas trop Black Panther : Wakanda Forever. Toujours réalisée par Ryan Coogler, cette suite interminable est finalement une proposition anecdotique. Et 2h40, c’est long. Le metteur en scène s’embourbe dans une intrigue à rallonge, passablement ennuyeuse qui reprend les poncifs habituels des films du MCU. On retrouve ainsi un méchant pas si vilain, qui cherche à défendre son peuple contre la prétendue menace du Wakanda. Digne héritier de Killmonger, ce Namor n’est pas à la hauteur de son excentricité et de son ambiguïté dans les comics. Mais le plus gros problème du film réside dans le traitement de Shuri. Personnage féminin fort qui cherche à s’affirmer et à gagner en autorité face à un monde patriarcal, on a l’impression, au vu de la scène post-générique, que sa quête n’a pas de but. Séquence additionnelle carrément honteuse, dans laquelle le public découvre que T’Challa a un héritier. Une manière de dire : « jeune héroïne nouvellement née, tu ne seras pas reine, puisque le roi a un héritier masculin ». Où comment conserver une société patriarcale…
3) thor : love and thunder
Après le succès de Thor : Ragnarok, Taika Waititi rempile pour Thor : Love and Thunder. Malheureusement, c’est la douche froide. Comédie lourdingue, Thor : Love and Thunder pousse les défauts de son prédécesseur à leur paroxysme. Scénario idiot (en même temps il est co-écrit par le fils de Waititi), vannes lourdingues, esthétique parfois inacceptable pour ce genre de production, ce quatrième volet est une longue, très longue, mauvaise blague, qui prend son public pour des idiots. Le « je m’en foutisme » perpétuel est un frein au bon développement de l’histoire. Surtout que l’arc de Gorr et de Jane Foster en Thor, écrit par Jason Aaron, est passionnant, extrêmement mature et dramatique, abordant des thématiques d’héritage, de sacrifice, d’introspection passionnantes. Et cet or en papier est transformé en une œuvre qui annihile tout suspense, sérieux et finalement toute tension dramatique…
2) Black Widow
C’est sans doute le film du MCU le plus obsolète. Black Widow, que ce soit dans son écriture ou son esthétique, est un film de super-héros qui a dix ans de retard sur son temps. Une œuvre qui n’apporte pas grand-chose de supplémentaire à la mythologie globale du MCU, et qui se contente de proposer des enjeux ultra classiques et passés de mode. Une ambiance qui n’est jamais aidée par un antagoniste cliché au possible, méchant machiavélique sans épaisseur, sans âme, sans trajectoire. C’est un film inconsistant et impersonnel qui ne rend jamais honneur au personnage de la Veuve Noire. C’est laid, sans rythme, sans grand intérêt, voir presque opportuniste. On a parfois la sensation que le film n’existe que par prétexte : celui de proposer une aventure sur une super-héroïne. Reste David Harbour et Florence Pugh, qui, nouveaux venus dans le MCU, ont encore la verve et l’envie de proposer des choses biens.
1) Thor : le monde des ténèbres
Deuxième volet de la quadrilogie consacrée à Thor, Le Monde des Ténèbres est incontestablement l’opus le plus faible (déjà que le premier était pas folichon…). Réalisé par Alan Taylor en 2013, ce deuxième chapitre est surtout un film de transition. Une œuvre qui permet d’introduire une nouvelle pierre d’infinité : l’Ether. Et à part cette volonté d’introduire un peu plus Thanos en attendant Infinity War, l’intrigue n’a pas grand-chose d’autre à raconter. Les péripéties sont passablement ennuyeuses, et l’interprétation de Christopher Eccleston dans la peau de Malekith n’est pas à la hauteur de son homologue papier. Méchant iconique sous-employé, Malekith n’a jamais réellement le temps d’exister ou d’être une menace convenable. Le tout est enrobé par un traitement de l’action brouillon qui atteint son paroxysme au sein d’un climax soporifique. Reste heureusement Loki, personnage toujours passionnant, impactant, iconique, incarné d’une main de maître par l’immense Tom Hiddleston.
Par Cinéphile94, il y a 4 semaines :
J'aurai carrément ajouté le premier Black Panther aussi
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