Un musulman de 4 ans dénoncé à une surveillance anti-terroriste pour avoir parlé de Fortnite

Extrêmement populaire à travers le monde, Fortnite est particulièrement prisé des plus jeunes. Sa plastique cartoon et son côté bon enfant attirent l'œil, quand son avantage principal séduit : il est gratuit. Disponible pour tous sur tout les supports, Fortnite reste un jeu dans lequel les joueurs s'entretuent. Une thématique qui peut parfois porter à confusion.

un enfant dénoncé à une initiative anti-terroriste après avoir parlé de Fortnite

Comme le rapporte The Guardian dans un papier diffusé ce dimanche 31 janvier 2021, un britannique de 4 ans de confession musulmane a été dénoncé à une organisation de surveillance anti-terroriste après avoir parlé de Fortnite. Résultat : les forces de l'ordre sont intervenues au domicile de ses parents. Si cet enfant a été dénoncé de la sorte, c'est parce qu'après l'école, il a été entendu dire que son père avait "des armes et des bombes dans son abri". 

L'incident, bien que survenu en 2019, n'a fait les gros titres que la semaine dernière. Après étude des relevés, il a été découvert que l'enfant parlait bel et bien de Fortnite et de son arsenal. Néanmoins, pour la mère du petit, son fils n'aurait pas été soupçonné de radicalisation s'il avait été "blanc et non pas musulman". Cet incident n'est malheureusement pas isolé. Plus de 2000 enfants auraient été dénoncés à Prevent, "l'un des quatre éléments de CONTEST, la stratégie anti-terroriste du gouvernement britannique". 

Prevent cherche à empêcher les britanniques de devenir des terroristes ou de le supporter. "Une stratégie qui couvre toutes formes de terrorisme, dont l'extrémisme d'extrême-droite et certains aspects de l'extrémisme non-violent." Pour parvenir à ses fins, cette stratégie se repose sur les personnes sur le terrain, à l'instar des membres de l'Education Nationale, des membres des clubs, des docteurs... Ces derniers doivent ensuite faire remonter leurs suspicions de radicalisation. 

Une initiative qui donnerait une mauvaise image de l'Islam

Mais bien évidemment, les amalgames restent nombreux. Et depuis 2016, ce sont plusieurs milliers d'enfants âgés de moins de 9 ans qui ont été dénoncés auprès de Prevent. Une initiative dénoncée qui donnerait une mauvaise image de l'Islam explique la mère d'un des enfants concernés par Prevent : "Prevent donne une mauvaise image de l'Islam. Pour les gens qui ne connaissent pas grand chose à l'Islam et aux musulmans, ils ne croiront que ce qu'ils entendront dans les médias, et tout y est négatif". 

De plus, l'affaire a été gonflée par d'anciens commentaires de William Shawcross, écrivain et ancien ponte de la Charity Commission for England and Wales nommé par le gouvernement pour évaluer l'efficacité de Prevent. En plus de commentaires récents vis à vis de l'Islam, Shawcross déclarait il y a 10 ans que "l'Europe et l'Islam sont l'un des plus grands, et plus terrifiants problème de notre futur."

Crédits : Dominic Lipinski/PA

Pour avoir simplement parlé d'un jeu vidéo à l'école ou dans un lieu public, des enfants sont donc fichés par le gouvernement par peur de radicalisation. Les musulmans semblent plus visés par cette initiative que les autres. Interrogé, le bureau de l'Intérieur britannique a déclaré que "'lorsqu'une personne craint qu'un enfant ait été délibérément exposé à des récits terroristes nuisibles, il est juste qu'elle les transmette aux autorités compétentes. La prévention est avant tout une question de sauvegarde, et grâce à ce renvoi, l'enfant pourra recevoir le soutien vital dont il a besoin".