Espace : ces mystères autour de Saturne seraient enfin éclaircis
Les études scientifiques permettent de régulièrement en apprendre plus sur l'univers, et notamment sur notre système solaire. Récemment, l'une d'entre elles aurait enfin permis d'expliquer deux mystères concernant la planète Saturne.
Une nouvelle explication à l'inclinaison de Saturne
L'étude dont nous allons parler aujourd'hui a été publiée dans le magazine américain Science ce jeudi 15 septembre 2022 et est le fruit du travail acharné des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT), qui ont étudié l'inclinaison de Saturne. En effet, la sixième planète du système solaire en partant du Soleil est notamment connue pour son étrange inclinaison de 26,7° par rapport à la verticale : un phénomène jusque-là inexpliqué et particulièrement étonnant pour une planète gazeuse, qui aurait du rester perpendiculaire à son orbite.
C'est en constatant que la plus grosse lune de Saturne, Titan, s'éloignait peu-à-peu de la planète que les chercheurs du MIT ont alors émis une hypothèse. Selon eux, c'est cela qui a modifié l'axe de rotation de la planète aux anneaux, au point qu'elle a un jour été inclinée de 36°. Alors, comment se fait-il que que cette inclinaison se soit réduite ? Selon les chercheurs, cela serait dû à un événement majeur : un autre des quelques 80 satellites naturels de Saturne se serait trop rapproché, au point que les forces gravitationnelles en action auraient fini par disloquer la lune.
Résultat : une planète à l'axe de rotation incliné et la création de ces fameux anneaux.
L'origine et l'âge des anneaux de Saturne enfin découverts ?
Le voilà, le deuxième mystère que seraient parvenus à élucider les auteurs de l'étude, qui ont créé pas moins de 390 simulations pour tenter de comprendre le phénomène. Il en est alors ressorti que l'hypothèse la plus probable est que c'est une lune recouverte d'eau glacée qui se serait disloquée en approchant de Saturne. C'est ainsi que seraient apparus des centaines de milliers de morceaux de roche recouverts de glace, pouvant mesurer plusieurs dizaines mètres et s'étendant jusqu'à 300 000 kilomètres autour de la deuxième plus grosse planète du système solaire, après Jupiter.
D'ailleurs, cette hypothèse viendrait confirmer les soupçons entretenus par la communauté scientifique depuis près de deux décennies : depuis la découverte de Saturne par Galilée il y a quelques 400 ans, on pensait que ses anneaux pouvait être aussi vieux qu'elle, née en même temps que le système solaire il y a environ 4,5 milliards d'années. Mais la sonde Cassini, envoyée en 1997 et mise en orbite autour de Saturne à partir de 2004, a permis de supposer qu'ils seraient en réalité bien plus récents.
Une hypothèse que confirmerait la nouvelle étude du MIT, qui estime que la dislocation de la lune de glace remonterait à plus ou moins 160 millions d'années. A l'échelle de l'univers, c'est extrêmement récent. Cette lune hypothétique a été nommée Chrysalis ("Chrysalide", en français) par les chercheurs : à l'image d'un papillon sortant de son cocon, les morceaux de roche glacés auraient jailli du satellite. Une bien belle image pour ce qui pourrait marquer une découverte essentielle pour mieux comprendre l'histoire de Saturne qui, pour l'anecdote, possède une densité si faible qu'elle pourrait flotter sur l'eau.