Disney+ : après Netflix, la plateforme va elle aussi sévir
Frappée par une série d'échecs au box-office mondial, Disney voit en parallèle sa plateforme Disney+ accuser un certain retard face à son principal concurrent Netflix. L'ambiance générale n'est pas à la fête, ce qui a poussé le patron du groupe, Bob Iger, à sévir.
Netflix a écrasé Disney+ en 2023
Dans ce qu'on nomme "la guerre du streaming", que se livrent les plateformes de SVOD Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video, c'est bien le N rouge qui domine la concurrence. Après une année 2022 insatisfaisante, Netflix a passé la seconde. La plateforme a augmenté drastiquement son nombre d'abonnés et a engrangé de grosses recettes, grâce à une stratégie payante. La fin du partage de compte accompagnée d’une hausse de prix et d’un retrait de la formule Netflix Essentiel a fait décoller le service de Ted Sarandos.
Pour justifier cette hausse, le groupe a publié ses résultats trimestriels : pas moins de 13 millions d'abonnés supplémentaires ont rejoint les rangs de Netflix (dont 9 millions supplémentaires l'été dernier), pour un total de 260,28 millions d'abonnés. Il va sans dire que l'offre (pourtant controversé) standard avec publicité à 5,99 € a grandement participé à la bonne santé financière de Netflix actuellement.
Disney+ contre-attaque
Voilà qui a de quoi faire rougir son principal concurrent Disney+. Voyant la stratégie payante de son rival, la plateforme tente elle aussi d'adapter sa stratégie. Cela s'est traduit par l'officialisation d'un abonnement avec publicité à 5,99 €/mois, qui a vraisemblablement fait du bien aux finances du groupe.
Il fallait s'en douter. Après la pub, c'est bien la fin du partage de compte que Disney+ compte mettre en place. Jusqu'ici simplement énoncé dans les conditions d'utilisation, le partage de compte va bientôt être supprimé par le groupe. Dans un mail envoyé aux abonnés de Disney+, Hulu et d'ESPN+, ses deux autres plateformes de SVOD, Disney explique qu'à partir du 14 mars, des limitations vont être mises en place, révèle CNN.
Ceci n'est pourtant pas nouveau, Disney a déjà évoqué cette chasse aux sorcières à plusieurs reprises. On peut d'ailleurs lire dans les CGU (les conditions générales d'utilisation) que l’interdiction du partage d’un compte est déjà stipulée. Pourtant, le géant du streaming se montrait jusque-là plutôt souple. Mais cela va changer, le groupe compte bien serrer la vis, et va inclure une mention expliquant que les abonnés « seront d'accord pour ne pas usurper ou déformer l'affiliation à une personne ou à une entité, y compris en utilisant le nom d'utilisateur, le mot de passe ou d'autres informations de compte d'une autre personne, ou le nom ou l'image d'une autre personne, ou de fournir de faux détails sur un parent ou un tuteur. »
Actuellement réservées aux utilisateurs américains des plateformes Disney+, Hulu et d'ESPN+, ces évolutions devraient arriver dans l'hexagone prochainement. La modification des conditions générales d'utilisation intervient alors que Bob Iger, le patron de la Walt Disney Company, doit dévoiler les résultats financiers de l'entreprise pour le troisième trimestre de son année fiscale, avec en ligne de mire son nombre d'abonnés à Disney+, comme le rapporte BFMTV. Le patron de Disney va plus loin en déclarant que cette politique de restriction sera une « priorité » du groupe pour Disney+.
Disney a vécu une année 2023 très compliquée. Le désintérêt des spectateurs pour ses productions s'est traduit par de très faibles scores au box-office, que ce soit chez ses studios Marvel, Lucasfilm ou Pixar. Disney+ fait alors en quelque sorte office de bouée de sauvetage pour le groupe.