Netflix : voici pourquoi le blocage des partages de comptes est un véritable échec
Alors que Netflix fait de plus en plus face à la concurrence, la plateforme tente de reconquérir ses abonnés, ceci au moyen de méthodes diverses. Mais sa politique d'enrayer les partages de comptes s'avère être un échec cuisant. Explications.
La fin du partage de comptes pour regagner des abonnés
Netflix a longtemps tenu l'hégémonie dans l'univers du streaming. Mais depuis l'an passé, la plus grosse plateforme de SVOD voyait la concurrence toujours plus féroce la rattraper (Disney+, Prime Video), tandis que sa recette perdait de sa magie.
Dès lors, le N rouge devait trouver des solutions pour séduire à nouveaux ses nombreux abonnés, et tenter de garder sa place de numéro 1. Une stratégie qui s'est appuyée, entre autres, sur le catalogue des jeux mobiles, mais aussi et surtout sur l'intégration très controversée des publicités à ses programmes. Une pilule difficile à avaler qui s'est greffée à une nouvelle offre, moins chère, avec moins de contenus et sans écran en simultané. Une copie revue depuis quelques jours par le géant et désormais plus attractive.
Mais la firme de Los Gatos fait aussi face à ce qu'elle considère comme un fléau, le partage de comptes. Un phénomène qui lui fait perdre beaucoup de membres et qu'elle tente par tous les moyens d'enrayer. À maintes reprises, Netflix annonçait mettre en place une politique pour l'étouffer afin de pousser les clients à prendre des abonnements ou à payer davantage : "un compte Netflix est destiné aux personnes qui vivent ensemble dans un même foyer […] les personnes qui ne vivent pas dans votre foyer devront utiliser leur propre compte pour regarder Netflix ", matraquait le service de streaming.
Le cas espagnol, révélateur de l'échec de Netflix
Ceci s'est matérialisé par des phases d'expérimentation outre-atlantique et en particulier au Costa Rica, au Chili et au Pérou, où il fallait débourser l’équivalent de 2 à 3 euros par mois pour ajouter un compte supplémentaire. Une option qui s'est étendue en Nouvelle-Zélande en Espagne ou au Portugal, avec des tarifs établis respectivement à 4,50 euros, 5,99 euros et 3,99 euros. Davantage, la firme a mis en place des mesures de détection des comptes partagés, surveillant par ailleurs les adresses IP, les identifiants de compte et l’activité des clients.
Mais quelques mois après, c'est un échec. Et c'est même l'effet inverse qui s'est produit. En Espagne par exemple, Netflix a perdu plus d’un million d’utilisateurs durant le premier trimestre 2023. C’est en tout cas ce que révèle une nouvelle étude de Kantar Worldpanel relayée par Bloomberg.
Selon l'étude, le taux de désabonnement a "presque triplé" par rapport au trimestre précédent, et plus de deux tiers du million de personnes qui ont quitté la plateforme utilisaient le mot de passe d’un autre compte. Sur une échelle plus globale, 10 % des abonnés Netflix en Espagne souhaitent annuler leur abonnement au cours du trimestre en cours.
Ce cas espagnol est révélateur de l'échec de la politique de Netflix, qui prévoit de mettre en place les mêmes mesures en France d'ici le mois de juin 2023. Le service a par ailleurs reconnu qu’à chaque annonce de la fin du partage de compte, des utilisateurs réagissaient en annulant leur abonnement.
Alors que la concurence s'accroît avec la multiplication des offres d'autres plateformes, Netflix va devoir revoir sa copie si elle veut reconquérir le coeur de ses abonnés perdus. Néanmoins, la plateforme vidéo affirme que cette mesure, combinée avec l’apparition d’offres plus abordables avec des publicités (à 5,99 €), devrait accélérer sa croissance au deuxième trimestre.
Perso la seule raison pour laquelle je restais abonnée était que je partageais mon compte avec d'autres gens. Quand je leur ai dit que je comptais résilier, j'ai appris qu'ils ne regardaient plus beaucoup non plus, et que quand ils le faisaient c'était surtout parce qu'ils payaient pas.
Allez on se lance pour la raison principale : le succès de Netflix est avant tout lié au partage de compte. Comme pour du bouche à oreille, les gens ont pu tester et adhérer. Un un genre de démo quoi. Ceux qui se sont fait prêter un code, ne pouvant à leur tour le prêter à leurs proches, sont passés au payant.
Seconde raison : les augmentations successives de prix et donc cette nouvelle privation. Netflix avait un prix imbattable face à la concurrence. Cela devient discutable maintenant. Et les restrictions sont prises pour des privations de liberté dans le contexte actuel.
Exemple de mon cas : père célibataire abonné confiant ses codes à ses enfants pour qu'ils puissent accéder au catalogue chez leur mère qui n'est pas abonnée. Moralement c'est dur à entendre que ses enfants ne sont pas rattachés à son foyer, et l'abonnement est pris en grande partie pour faire plaisir aux enfants. Maintenant c'est remis en cause, intérêt plus que limité de financer le surplus, qui n'est pas moralement accepté.
Troisième raison : contenu redondant au bout d'un moment, beaucoup de séries pour ados, beaucoup de cahiers des charges qui définissent des quotas pour faire plaisir aux minorités avant écriture du scénario, et surtout : séries non terminées, laissées à l'abandon sans fin alors que le succès est là, incompréhensible.
Quatrième raison : la concurrence qui monte en qualité et en quantité. Impossible de s'abonner à tout.
J'oublie sûrement d'autres raisons mais c'est déjà pas mal.
Je vais prendre l'exemple de chrunchyroll et amazon prime: 6€ c'est le prix de l'abonnement premium sans pub avec téléchargement possible et plusieurs appareils. Je crois que ADN c'est quasiment pareil.
Pour 7€ il y a Amazon prime qui non seulement propose autant de serie et de films, qui propose la livraison sur le site de shopping, qui n'a pas de pub et accès à plusieurs appareils en simultané.
Voilà pourquoi Netflix se casse la gueule, c'est plus chère pour de la qualité équivalent ou moins bonne et qui propose seulement des jeux en contrepartie qui sont parfois très cool mais qui sont accessoires.