Cinéma : Le gouvernement réfléchit à une nouvelle chronologie des médias
C'est peu dire que la crise du coronavirus a profondément bousculé le monde du cinéma, dans le monde comme en France. A tel point que la célèbre chronologie des médias, spécificité française, va être profondément modifiée. Explication.
De grosses modifications
La chronologie des médias est une spécialité du droit français. Bien connue des cinéphiles, la chronologie est la raison pour laquelle Star Wars, Episode IX : L'Ascension de Skywalker ou Toy Story 4 ne sont pas disponibles sur la plateforme Disney+ en Hexagone, alors que ces deux films sont des propriétés du studio Disney.
Il y a quelques mois, nous vous avions préparé un dossier sur la chronologie des médias, dans lequel nous vous la présentions en détail, tout en mettant en avant les raisons pour lesquelles le cinéma français en a besoin. En substance, voilà comme fonctionne la chronologie des médias. Lors de la sortie d'un film en salles, il faut attendre :
- 4 mois pour la sortie en DVD, Blu-Ray ou VOD (vidéo à la demande payante à l'acte)
- 8 mois pour les chaînes de télévision payantes OCS et Canal+
- 18 mois pour les autres chaînes de télévision payantes (Paris Première, AB1, etc)
- 22 mois pour les chaînes de télévision gratuites (TF1, France 2, France 3, etc)
- 36 mois pour les SVOD (Netflix, Disney+, Amazon Prime Video)
- 44 mois pour la VOD gratuite (sur YouTube)
Ainsi, par exemple, Toy Story 4 est sorti en France le 26 juin 2019. Il faudra donc attendre le 26 juin 2022 pour que le film d'animation du studio Pixar soit disponible sur Disney+.
Cependant, la chronologie des médias va être profondément modifiée, et ce, incessamment sous peu. Deux facteurs, concomitants, expliquent cette modification prochaine. Tout d'abord, la crise du coronavirus a déjà fait de nombreux trous dans la chronologie des médias. En effet, lors du premier confinement, de nombreux films ont pu bénéficier d'une sortie sur SVOD quelques semaines après le début de leur exploitation, interrompue par les décisions gouvernementales liées à la crise sanitaire.
La seconde raison est, bien évidemment, l'arrivée sur le marché des fameux SVOD, aussi appelées plateformes de streaming, qui ont profondément bouleversé notre manière de consommer des films. Là où à une époque les films sortaient presque exclusivement en salles (sauf quelques films qui avaient droit à une sortie directe sur support physique), la donne n'est plus la même depuis l'émergence de Netflix.
La crise du coronavirus a par ailleurs accéléré le processus d'hégémonie des plateformes de streaming. Lors du premier confinement, Disney avait annoncé que les films Mulan et Soul sortiraient directement sur Disney+, alors qu'ils devaient initialement sortir en salles. Quant au groupe Warner, ils ont annoncé fin 2020 que les films produits par le studio prévus pour 2021 sortiront simultanément en salles et sur HBO Max.
Or, comme nous l'avons dit dans notre article sur la chronologie des médias, cette dernière permet de financer le cinéma français. Mais encore faut-il, pour cela, que les salles de cinéma soient ouvertes. La fermeture des salles pousse donc les acteurs du marché à réfléchir à une nouvelle organisation de la chronologie des médias, afin de trouver d'autres moyens de financer le cinéma français.
Roselyne Bachelot, la Ministre de la Culture du gouvernement Castex, a donc demandé aux principaux acteurs du cinéma français de trouver une solution pour mars 2021. Deux pistes sont envisagées :
- Si une plateforme investit 20 % de son chiffre d’affaires français dans la production cinématographique et audiovisuelle (séries TV), elle pourra diffuser des films à partir de 12 mois.
- Si une plateforme investit 25% de son chiffre d'affaires français dans la production cinématographique et audiovisuelle, elle pourra diffuser des films à moins d'un an.
On comprend bien que l'objectif visé est de pousser les SVOD à investir dans le cinéma français, en leur permettant d'avoir les mêmes droits qu'OCS et Canal+, souvent considérés comme les grands argentiers du cinéma français. Cependant, cette mesure ne satisfait pas tout le monde. En effet, certains regrettent que l'accord signé avec OCS et Canal+ puisse être signé avec d'autres plateformes d'origine étrangère. Enfin, est-ce vraiment suffisant pour sauver le cinéma français ? Rien n'est moins sûr. Tout d'abord, parce que les films produits par OCS et Canal+ sont prévus pour une sortie en salles, et permettent également de faire vivre le parc des salles françaises. Tandis que si Netflix ou Amazon produisent un film, ce dernier sortira sur leur plateforme de streaming.
Quoiqu'il en soit, on restera très attentifs sur l'évolution de la chronologie des médias, et nous vous tiendrons naturellement au courant des modifications choisies.
Parce que les films bons de niche ne suffisent pas
Des films d'auteurs pour un public de niche, mais avec de belles subventions!
Il ne faut pas forcément faire que du blockbuster, mais justement faire autre chose que des films à 20 000 entrées pourrait faire du bien au film Français!
Ça pourrais être comme nos chères confrères d'Amérique un mixte entre salle et vod.
Canal+ est trop proche de certaines plate forme et n'ai plus ce qu'il était.
Sans compter que la nouvelle plate-forme pourrait accueillir des cours-métrages voir lancer des nouveaux créateurs et créatrices et bien sûr les acteurs /triceps.
Il faut pas sous estimé le cinéma français car les américains viennent bien en France pour certains et certaines d'entre eux. En souhaitant qu'ils trouvent de bon moyens pour que tout le monde s'y retrouve.
Mais effectivement ca serait pas mal qu'ils pensent à prendre le train de la SVOD avec moins de 10 ans de retard.