On a vu la partie 2 de Désenchantée, et vous dit tout
Le 17 août 2018, Netflix diffusait en exclusivité les 10 premiers épisodes de la saison 1 de Désenchantée, la nouvelle série de Matt Groening, le papa des Simpson et de Futurama. En grands fans des travaux de Groening, on avait regardé d'un trait ce début de série très prometteur, l'excursion de Matt Groening dans la Fantasy différant par bien des aspects de ses précédents travaux (moins d'humour, plus centré sur l'histoire). Le vendredi 20 septembre, Netflix publiait les dix épisodes suivants de Désenchantée, concluant ainsi la première saison du show. La suite vaut-elle le détour ? On vous dit tout !
Un début de saison aux nombreux enjeux
A la fin de la première partie de Désenchantée, Bean ramenait sa mère à la vie, sacrifiant ainsi l'opportunité de ressusciter son meilleur ami Elfo. Mais le spectateur découvre alors la terrible vérité : Dagmar, sa mère, est en vérité diabolique, et transforme tous les habitants de Dreamland en statue, sans que sa fille ne s'en aperçoive.
La seconde partie de Désenchantée commence ainsi avec des enjeux plutôt dramatiques : la confrontation entre Bean et Dagmar, sauver Dreamland et ressusciter Elfo. Ce dernier enjeu était de toute façon inévitable, car la série repose entièrement sur l'alchimie entre ses trois personnages principaux. On pourra cependant être surpris de la rapidité avec laquelle chacun de ces enjeux sera réalisé : trois épisodes suffisent à Groening.
ATTENTION SPOILER : mais cette rapidité est à la fois une force et une faiblesse pour la série : une force, car la série n'oublie pas ainsi l'une de ses principales préoccupations (nous faire rire en nous racontant une bonne histoire), et une faiblesse, car certains enjeux semblent ne pas avoir eu trop de conséquences. Ainsi, hormis dans l'épisode 3 et l'épisode 10, il n'est presque jamais fait mention du fait qu'Elfo était amoureux de Bean, et que cette dernière l'a trahi. FIN DU SPOILER.
Comme dans la première partie, Matt Groening continue d'affirmer sa volonté d'écrire une histoire sur le long terme, avec des épisodes qui ne sont pas indépendants. D'ailleurs, une grande partie des épisodes de cette seconde partie se termine par des cliffhangers, et la fin de la saison annonce une inévitable saison 2, prévue en deux parties par Netflix, pour 2020 et 2021.
Des personnages toujours attachants
Mais malgré tout le soin apporté par Matt Groening pour raconter une histoire sur le long terme, le plus grand point fort de Désenchantée demeure ses personnages. Et de ce point de vue là, cette seconde partie est parfaitement réussie. Bean est toujours aussi attachante, et semble même évoluer. De jeune fille alcoolique et égoïste, elle devient une jeune femme alcoolique et plus altruiste, n'hésitant pas à défendre les opprimés. Ses deux amis, Luci et Elfo, sont également terriblement attachants, et Luci gagne par ailleurs en épaisseur. Mais le personnage le plus réussi de la saison est, à mon sens, le roi Zog, à la fois caution humoristique de la série (il est très certainement un des personnages qui nous fait le plus rire), mais aussi l'un des personnages les plus touchants : ses atermoiements amoureux et son profond sentiment de solitude ont contribué à faire que cette seconde partie soit plus réussie encore que la première. On se réjouira également du fait qu'Oona et Derek ont pris, eux aussi, plus d'épaisseur.
Si les nombreux personnages secondaires sont moins présents à l'écran (sauf en fin de saison, où ils occupent tout l'espace), ils n'en demeurent pas moins hilarants. C'est d'ailleurs les personnages secondaires qui, du point de vue de l'humour, font le mieux la jonction entre la farce débridée et sociale des Simpsons et celui de Désenchantée.
Un humour moins méta
Si la saison 1 cumulait les références et les parodies à la littérature de fantasy et aux univers des contes de fées, la saison 2 se montre plus parcimonieuse, moins allusive. On peut voir à un certain moment une ou deux allusions extrêmement discrètes à Pirates des Caraïbes, et une plus discrète encore (si l'on force vraiment l'interprétation) au filet du Diable de Harry Potter à l'école des sorciers. La chasse aux easter eggs risque d'être assez décevante. Cela vient du fait que Matt Groening propose ici un humour plus politisé, notamment dans le dernier épisode de la saison.
Par certains côtés, bien qu'elle ne soit pas aussi drôle que Les Simpson et Futurama (encore une fois, ce n'est pas son ambition), la seconde partie propose d'ailleurs un humour et une construction des épisodes qui rappellent plus ceux utilisés dans les deux premières séries de Matt Groening. Ainsi, en milieu de saison, Groening propose des épisodes plus courts, d'une vingtaine de minutes (plutôt que la trentaine de minutes habituelle), un format plus en accord avec celui des Simpson, et des épisodes de remplissage qui n'apportent pas grand chose à l'histoire, et dont la seule ambition est de nous divertir en nous faisant rire. L'épisode 4, par exemple, dans lequel Zog tombe amoureux d'une ours, ou encore l'épisode 8, dans lequel Bean aide des elfes à récupérer leur or extorqué par Zog, sont complètement dans cette lignée scénaristique et humoristique. Même chose pour cet épisode où Zog essaie d'avoir la goutte, parce que c'est une maladie de rois, et que cela lui ferait gagner en crédibilité.
Un univers plus complet
Autre point très positif de cette deuxième partie : Matt Groening complète magnifiquement l'univers farfelu de Désenchantée. Si les personnages voyagent moins que dans la première partie, on découvre avec plaisir le milieu littéraire de Dreamland, les relations inter-ethniques qui régissent le royaume, ses relations diplomatiques difficiles, etc.
Mais la véritable richesse de l'univers de Désenchantée demeure lors des quelques voyages de Bean, Elfo et Luci, que ce soit en Enfer dans l'épisode 2 ou encore dans le royaume de Steamland (pays magnifiquement steampunk) dans l'épisode 9. L'arrivée de ce royaume steampunk nous permet ainsi d'imaginer d'autres royaumes pour l'avenir de la série (comme un royaume gothique ?), ainsi que de nouveaux ennemis récurrents de Bean et de ses amis.
Pour conclure, on a suivi avec beaucoup de plaisir cette deuxième partie de Désenchantée, et on attend avec impatience la saison 2, prévue pour 2020 et 2021.
C'est peut être moi qui capte mal, mais c'est justement la s2 qui passe sur Netflix, là... n'est ce donc pas la s3 qui est attendu pour 2020/2021?
Je reste une fan inconditionnelle de Groening, les Simpsons ont bercé mon enfance (et je transmets ca maintenant a mon fils!) et Futurama mon adolescence (en moindre mesure, ok...).
Désenchanté mérite bien son statut d'être issue d'une fière lignée d'animés qui au fil des ans n'ont pas taris d'éloges dithyrambiques!
Un bon passe temps, mais loin d'être passionnant, trop fébrile dans l'humour et les références (même si c'est vachtement beau)
Analyse pertinente, peu de spoil, une plume plutot agréable à lire, bien joué Gaetan.
Concernant la série, je troue qu'elle remplit bien sa fonction d'aventure. Je n'ai pas beaucoup ri jusque là (4 épisodes) ; souri tout au plus. Je trouve l'humour facile et peu inspirant. Mais ça ne m'empêche aucunement de passer un bon moment devant.
Mais je tiens a vous signalez une erreur, l'épisode avec l'arnaque des elfes n'est pas le 8 mais le 6 et je ne le caractériserez pas entièrement d'épisode de remplissage car avec la blague de l’escalier ou Bean et d'autre personnage monte et descende on veut nous montrer le symbole inconnue pour l'instant mais qui a une grande importance dans cette 2eme partie
Mais j'aurais une question, comment savez vous que la suite sortira environ 2020/2021 ?
Sinon excellent article avec beaucoup de chose intéressent !
Sa fait plaisir de voir que la série touche tout les ages mais surtout de pourvoir parler avec des passionner ! :D