Une troisième patiente officiellement guérie du VIH grâce à un tout nouveau traitement
On pourrait parler de "miracle", mais c'est bien la science qui a permis à une nouvelle patiente de guérir complètement du VIH/Sida. C'est ce que nous apprennent des résultats publiés ce mois-ci et qui, pour la première fois, concerne une femme et un nouveau traitement !
La nécessité d'u nouveau traitement
C'est une petite lueur d'espoir que peuvent entrapercevoir les personnes atteintes du VIH et leurs proches. Des documents publiés par l'IMPAACT Network révèlent en effet qu'une nouvelle patiente a pu être totalement guérie du VIH, après un traitement suivi pendant plusieurs années. Si l'on parle de "nouvelle" patiente, c'est parce que deux autres personnes avaient déjà été guéries de la maladie du Sida auparavant. Le premier, Timothy Brown, surnommé le "patient de Berlin", avait été déclaré officiellement guéri du VIH en 2012. Il est malheureusement décédé d'une leucémie en 2020, dont il était déjà atteint huit ans plus tôt.
Le second, Adam Castillejo, est surnommé le "patient de Londres" et a été déclaré guéri en 2019. Lui était atteint d'un cancer.
La troisième patiente qui serait désormais guérie du VIH et dont on ne connaît pas l'identité est quant à elle également atteinte d'une leucémie. Un point commun qui n'est pas anodin, puisque les trois individus ont fait l'objet de traitements expérimentaux, jugés dangereux et donc uniquement testés sur des sujets "qui n'ont plus rien à perdre". Cependant, il ne s'agissait pas du même traitement dans les deux premiers cas : Timothy et Adam s'étaient vus greffer de la moelle osseuse. Et si cela avait fonctionné, deux inconvénients majeurs empêchent le traitement d'être véritablement viable. D'abord, seuls les donneurs atteints d'une certaine mutation génétique capable de bloquer le virus peuvent être sélectionnés. Or, ils ne seraient qu'environ 20 000 dans le monde et uniquement d'ascendance nord-européenne. Ensuite, les effets secondaires sont importants, affaiblissant grandement le corps, comme l'ont appris Timothy et Adam à leurs dépends.
Le nouveau traitement mis au point pour la "patiente de New-York" s'émancipe de ces problèmes et semble donc bien plus prometteur.
Un nouveau traitement prometteur ?
La femme, dont l'identité n'a pas été révélée, a reçu deux dons du sang de personnes différentes. D'un côté, un don issu d'un cordon ombilical contenant des cellules souches. De l'autre un don d'un proche lui permettant de booster son système immunitaire afin de mieux vivre la transplantation. Concrètement, le sang du cordon ombilical aide à combattre les cancers sanguins comme la leucémie, pendant que les cellules souches, éléments fondamentaux constituant tous les organismes vivants, permettent de faire fonctionner le corps correctement, tout en rendant la greffe plus rapide et plus sûre.
L'avantages de cette nouvelle manière de procéder est double. D'abord, on note l'absence apparente d'effets secondaires majeurs. Mais ce traitement peut également (potentiellement) être accessibles à plus de malades, puisqu'une compatibilité partielle entre eux et leurs donneurs est suffisante. Il ne s'agit cependant pas d'une solution miracle. Les médecins qui ont pris en charge la patiente de New-York soulignent en effet que le traitement reste très dangereux et peut entraîner la mort du patient. Mais pour l'heure, la patiente mystère semble totalement guérie du VIH et n'a désormais même plus de médicaments à prendre depuis quelques mois (sa greffe remonte à 2017). Autre bonne nouvelle, son cancer est en cours de rémission.
Il faudra malgré tout patienter encore quelques années afin de déclarer la patiente de New-York officiellement guérie, pour vérifier que le Sida ne refasse pas surface. Malheureusement, les chercheurs estiment qu'environ une cinquantaine de personnes seulement pourraient bénéficier d'un tel traitement chaque année, sur les quelques 37,7 millions (chiffres de 2020) atteintes du VIH dans le monde.