Pirates des Caraïbes : cet ennemi de Jack Sparrow a bien existé, et était bien pire dans la réalité
Dans Pirates des Caraïbes, nos héros affrontent des menaces venues des confins du monde, pour certaines complètement inventées, et pour d'autres tout à fait réelles. Dans la trilogie originale, Jack Sparrow (Johnny Depp), Will Turner (Orlando Bloom) et Elizabeth Swan (Keira Knightley) font face à Barbossa (Geoffrey Rush), un pirate mort-vivant, Davy Jones (Bill Nighy), le capitaine du Hollandais Volant au visage de pieuvre, et Cutler Beckett (Tom Hollander), le big boss de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Si ces bad guys sont bels et biens des personnages de fiction, la Compagnie anglaise des Indes orientales a bien existé, et était bien pire dans la réalité. On vous en dit plus !
une version de la Compagnie anglaise des Indes orientales édulcorée par disney
Pirates des Caraïbes dépeint la Compagnie anglaise des Indes orientales comme un ennemi, mais les crimes de Cutler Beckett dans la franchise sont loin d'atteindre l'horreur des faits historiques. Bien sûr, il s'agit d'une saga de fiction qui prend des libertés avec la réalité, comme le prouvent la présence du Kraken ou de Calypso ! Toutefois, si ces films n'avait pas étés produits par Disney à destination du grand public, ils auraient pu aisément recevoir une interdiction pour les plus jeunes en montrant les actes plus effrayants de la Compagnie... Créée en par une charte royale de la reine Élisabeth I ère d'Angleterre lui conférant pour 20 ans le monopole du commerce dans l'océan Indien, il s'agit de la première des compagnies européennes fondées au XVII siècle pour conquérir ce qui était à l'époque nommé "les Indes" et dominer les flux commerciaux avec l'Asie.
Vous l'aurez remarqué, Jack Sparrow arbore sur le bras un "P" de pirate, cadeau de la Compagnie. C'est déjà une première manière d'atténuer cette pratique cruelle qui consistait à marquer les pirates présumés ou avérés sur leur front. En effet, cette dernière marquait, torturait et tuait de nombreux suspects sans procès ni jugement, en toute impunité. Par ces méthodes barbares, qui n'avaient rien à envier à celles des pirates qu'elle souhaitait éradiquer, la Compagnie a effectivement débarrassé les mers de ses bandits, mais à quel prix ? En établissant des monopoles sur les routes commerciales, la Compagnie a régné d'une main de fer sur les océans et a assassiné des milliers de personnes, organisant des famines génocidaires pour s'assurer que son règne sur les pays d'Asie du Sud se poursuivrait malgré la résistance locale. Fut un temps où elle était même au-dessus des Lois auxquelles elle devait son pouvoir : en Grande-Bretagne, elle a financé l'une des pires corruptions politiques de l'histoire du pays, avec des pots-de-vin massifs lui permettant d'avoir plus d'influence politique que des nations entières !
Des exploits jalonnés de meurtres et d'oppression qui n'auraient pas été adaptés aux familles et auraient transformé Pirates des Caraïbes en production pour les adultes, loin du blockbuster estival qu'il était censé être. Entre introduire illégalement de l'opium en Chine et provoquer une épidémie de toxicomanie, affamer en masse des populations, vendre et acheter des esclaves, voler d'innombrables objets et trésors culturels, dépeindre la réalité de la tyrannie de la Compagnie aurait complètement transformé l'essence même de la saga.