Pokémon : les collectionneurs de cartes vont enrager
Avec la pandémie de Covid-19, l'intérêt pour les cartes à jouer et à collectionner, et particulièrement les cartes Pokémon, a connu une recrudescence mondiale. Un nouveau public pour les cartes de notre enfance, qui dépasse ici la simple cour de récré. Avec la poussée des NFT par les financiers, la bulle spéculative des cartes Pokémon a été prise d'assaut, si bien que les prix ont explosé. Et malheureusement pour ceux qui se tournent vers ces cartes pour le profit, la fiscalité est loin d'être avantageuse.
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imposez-les toutes
Les cartes Pokémon sont-elles des objets de collection ? Une mise à jour du Bulletin officiel des finances publiques (Bofip) n'a pas manqué de répondre à cette question, qui risque d'en refroidir plus d'un. A la revente des cartes, une imposition s'applique. Jusque là, logique. Mais quel pourcentage doit être reversé à l'Etat ? Si les cartes sont considérées comme objets de collection, la taxe totale est de 6,5 % si le prix de vente dépasse les 5000 euros.
Dans le cas contraire, et c'est le cas actuellement, la plus-value réalisée sur la revente de cartes Pokémon et dont le prix de vente dépasse les 5000 euros, est taxée d’un impôt forfaitaire de 19 %, qui s’ajoute aux prélèvements sociaux de 17,2 %. Une imposition globale de 36,2 % donc. Une réalité qui peut en décevoir plus d'un, mais qui suit uniquement les décisions de l'Union européenne. "L’administration ne fait qu’appliquer le texte européen, qui définit clairement une liste d’objets de collection, dont les cartes de jeu ne font pas partie" explique l’avocat Thomas Le Boucher aux Echos.
Bien évidemment, des exceptions existent. Et dans le cas de cartes Pokémon comme le Pikachu illustrator vendu 4 477 146 euros lors d'une vente record, il est possible qu'elles soient reconnues comme biens de collection. Une fiscalité avantageuse réservée à quelques cartes rarissimes, la grande majorité des cartes Pokémon sur le marché n'est donc pas concernée. Même si les collectionneurs sont désavantagés par cette décision, considérer les cartes Pokémon comme des biens de consommation plutôt que des biens de collection vise surtout à freiner la spéculation.
Mais comme le précise Me Le Boucher, un abattement progressif existe. Ainsi, au bout de six ans, un abattement annuel de 6 % s'applique. Et au bout de 22 ans, une exonération totale est possible. Vous pouvez donc mettre une alerte dans vos agendas pour ne pas oublier.