Avatar : le choix de cet acteur par Netflix ne passe pas auprès des fans
L'adaptation de l'anime Avatar : le dernier maître de l'air par Netflix, n'a pour le moment révélé qu'un court teaser et quelques photos du casting et est déjà l'objet de vives critiques. Entre les controverses de casting et les quelques différences créatives déjà visibles (le retour des armures noires et non rouges comme dans le film de 2010), les fans considèrent déjà cette production comme étant potentiellement problématique.
On l'a constaté ces dernières années, adapter en live-action une œuvre animée est difficile à réaliser, et cette difficulté grandit selon le nombre de fans ou prétendus fans de l'œuvre originale.
Le défi de la transposition Live
Disney en a fait l'expérience et a largement essuyé les plâtres pour ce genre de projet avec les sorties des remakes de leurs classiques animés. La quasi-totalité de ces remakes a soulevé son lot de polémiques et de débats, tant sur le bien-fondé de l'exercice que sur les approches adoptées.
L'autre grand studio à s'essayer à l'exercice est évidemment Netflix, qui lui de son côté adapte de célèbres franchises de l'animation internationale. Là aussi, la controverse est automatique, au point que certains se demandent si le bad buzz n'est pas devenu une arme publicitaire de plus dans l'éventail des communicants.
Et après Death Note et Cowboy Bebop, il semblerait que ce soit autour d'Avatar : le dernier maître de l'air de faire les frais des automatiques critiques en ligne. Depuis son apparition en 2005, le succès de la série originale ne s'est jamais démenti et sa fanbase n'a cessé de grossir jusqu'à exploser durant la pandémie des années 2020. Durant cette période, la série a fait de nombreux passages dans le top tendance de la plateforme de streaming au N rouge, ce qui a fini de convaincre Netflix de produire une version en live-action qu'ils envisageaient depuis longtemps. Dès lors, deux camps sont immédiatement apparus : les fans pour et les fans (beaucoup) plus sceptiques.
Depuis l'annonce initiale, d'autres nouvelles ont fait surface, comme le casting et (plus récemment) les premières images officielles des personnages principaux en costume. Cela, ainsi que d'autres nouvelles qui ont émergé en cours de route, a provoqué une appréhension croissante parmi les fans de la série originale, et selon eux cette nouvelle adaptation en live-action ne parviendrait pas à être à la hauteur de l'attente. Il est compréhensible que les fans soient méfiants, surtout après le désastre qu'a été la première tentative d'adaptation en live-action d'Avatar : le dernier maître de l'air en 2010 pourtant produite par son studio d’origine (Nickelodeon) et réaliser par le talentueux M Night Shyamalan. Toutefois il y aurait, a priori, un certain nombre de facteurs qui laissent à penser que les sceptiques auraient peut-être raison et que cette nouvelle adaptation est peut-être condamnée dès le départ.
Controverse autour de l'acteur de Sokka
Une chose qui était vraiment importante pour les fans américains, en ce qui concerne la série en live-action, c'était le casting. Les acteurs devaient pouvoir pleinement représenter ce qu'étaient les personnages de l'anime. À l'heure où le débat sur le rôle des différentes populations dans l'histoire du continent est si important aux États-Unis, il semblait très important de ne pas reproduire les erreurs de casting du film de 2010. Avatar met principalement en scène des populations aux origines asiatiques ou amérindiennes (ou du moins ce que seraient leurs équivalents dans le monde réel), et c'est sur ce point que beaucoup tenaient à une certaine rigueur.
Et c'est justement sur ce sujet extrêmement sensible qu'il y a eu des réactions négatives. Notamment à l'égard de Ian Ousley, l'acteur qui jouera Sokka. Sur les réseaux sociaux, l'acteur est accusé d'avoir menti sur ses origines cherokees afin d'obtenir le rôle. Certains sceptiques qui doutaient de ses origines sont allés jusqu'à examiner des documents juridiques et ont découvert qu'Ousley n'était pas réellement inscrit en tant que membre de la tribu. En effet, la situation des natifs américains est extrêmement complexe et délicate aux États-Unis, où le gouvernement ne considère que trois tribus cherokees approuvées (l'Eastern Band of Cherokee Indians, l'United Keetoowah Band of Cherokee Indians et la Cherokee Nation). Or, ces trois groupes ont confirmé qu'Ousley n'était pas membre de leurs tribus respectives.
Ousley lui-même n'a pas pris part à la controverse, mais l'une de ses proches (Christabelle Marbun) a commenté une publication sur Instagram pour réfuter ces affirmations. Elle a déclaré :
Il n'est pas blanc, c'est mon ami et il est natif et asiatique. Ne croyez pas tout ce que vous voyez sur Internet.
Étant donné que l'acteur n'a pas encore réagi, il n'y a pas encore de confirmation officielle sur le sujet. Cependant, même s'il s'avère que c'est faux, de nombreux fans sont déçus que Sokka n'ait pas été choisi pour être inuit, car il est clair que la culture de la Tribu de l'Eau fictive s'en inspire. L'actrice jouant sa sœur Katara, bien que native, n'est également pas inuit, ce qui a suscité quelques critiques de la part des fameux sceptiques.
Différences créatives avec les créateurs originaux
L'autre élément qui plane sur la production est que les créateurs originaux d'Avatar : le dernier maître de l'air, Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, étaient censés être fortement impliqués dans la nouvelle adaptation de Netflix, mais ils ont quitté le projet en raison de "différences créatives". La participation des créateurs était un argument majeur pour convaincre les nombreux fans de la série d'origine. Leur implication supposait une qualité équivalente à l'originale et peut-être même un upgrade 18 ans plus tard. Cependant, il semble que la vision de Netflix ne correspondait pas à celle de DiMartino et Konietzko, comme l'a déclaré DiMartino dans un article de blog sur toute cette affaire :
Quelle que soit la version qui arrivera à l'écran, ce ne sera pas ce que Bryan et moi avions envisagé ou voulu réaliser.
Les créateurs n'ont pas précisé exactement ce qui les avait poussés à se retirer de la collaboration avec Netflix, mais le fait qu'ils renoncent à un tel projet (et le chèque qui va avec) n'est pas forcément rassurant. Un premier coup de semonce pour les fans qui, bien au-delà des débats sur le casting et la colorimétrie des costumes, redoutent plus que tout une nouvelle catastrophe équivalente au film de 2010.
Les mondes de fantaisie, et particulièrement celui d'Avatar font état de peuples divisés...
C'est justement tout le principe de l'œuvre.