Pornhub : cet effet étrange de la guerre en Ukraine sur la consommation de porno
L'actualité influence fatalement les recherches des consommateurs de pornographie, et ce, à l'échelle mondiale. Mais à quel point, et de quelle façon ? Les récentes recherches menées via l'outil Google Trends ont tendance à faire froid dans le dos.
Attention, les sujets traités dans cet article peuvent heurter la sensibilité d'un public non averti, avec des sujets ayant notamment rapport à la thématique du viol.
Des recherches qui montent en flèche
Ce week-end, Pornhub, l'un des plus grands sites pornographiques grand public au monde, a été critiqué pour son rôle dans la promotion de contenus pornographiques liés à l'Ukraine via ses "Trending Searches". Cela signifie que suite à la déclaration de guerre de la Russie à l'Ukraine, la fétichisation des femmes ukrainiennes est montée en flèche (+110% de recherches si l'on additionne tous les mots clefs en lien avec les Ukrainiennes, la guerre et la pornographie).
Après que l'Ukraine ait été déclarée zone de guerre en effet, une partie importante de la population mondiale (suffisamment pour que les "Ukrainiennes" se retrouvent en tête de liste des recherches les plus courantes) a réagi en recherchant des vidéos des habitants de ladite zone de guerre en train de se livrer à des activités sexuelles. Cette situation n'est cependant pas nouvelle. Depuis au moins 2015, on observe une augmentation spectaculaire des recherches de "porno de réfugiés".
Actuellement, ce thème se poursuit avec des vidéos récentes, et des recherches en masse pour"refugee porn" ou "war porn" par exemple, qui connaissent un pic de recherches depuis le début de la guerre, selon l'outil Google Trends, ou encore "Ukrainian teen rides big Moscow dick". On trouve aussi des vidéos inquiétantes sur le net, avec notamment une vidéo intitulée "Russian soldiers rape Ukrainian bi-atch", qui compte plus de 45 000 vues sur un seul site.
Des données inquiétantes
Le fait que ces vidéos s'étalent sur plusieurs années et cumulent des centaines de milliers de vues montre que ce type de contenu est non seulement normalisé, mais aussi de plus en plus populaire. Cela n'a pas toujours été le cas. Les recherches actuelles tendent à démontrer qu'en raison de l'effet de dépendance de la pornographie sur le cerveau du spectateur, le contenu auquel il accède doit être toujours plus violent et dégradant pour maintenir le "facteur de nouveauté", ce qui renforce à son tour un cercle vicieux dans lequel des contenus de plus en plus violents sont créés, pour répondre à la demande des spectateurs.
Beaucoup d'internautes déclarent que "ce n'est pas la faute de l'industrie si les gens veulent rechercher cela", mais cette affirmation méconnaît la relation symbiotique entre le spectateur et le site web : les vidéos recherchées par les utilisateurs sont créées parce qu'il existe un marché pour elles, et en normalisant la consommation de pornographie montrant l'exploitation de femmes et d'hommes dans des zones de guerre au sens propre, ce commerce encourage des attitudes et des comportements nocifs et préjudiciables.
Et si vous voulez savoir pourquoi la fermeture de certains sites pornographiques comme Pornhub est justement imminente en France, vous pouvez consulter notre précédent article sur le sujet.
Bon j'avoue, j'ai ri. Je sais, c'est moche, j'aurai pas dû.
Mais bon aussi, y'a de ces malsains.
Eh beh tant de lucidité. Reste à appliquer le même raisonnement sur les médias, et on tient quelque chose.