Depuis le vendredi 30 octobre, la France est confinée pour une seconde fois, suite à l'allocution d'Emmanuel Macron. Tous les commerces non-essentiels à la vie de la Nation ont donc été fermés. Mais la question des librairies indépendantes est rapidement devenue un débat de société.
Une fermeture très contestée
Depuis vendredi, toutes les librairies de France ont dû fermer leurs portes. Mais rapidement, une annonce du gouvernement a mis le feu aux poudres : la FNAC pouvait rester ouverte, du fait que l'enseigne vend du matériel informatique, essentiel au télétravail préconisé dans ce contexte de crise sanitaire.
Suite à l'annonce, de nombreux libraires, appuyés par une partie de la classe politique, ont fait savoir leur réprobation au gouvernement, qui a rétro-pédalé, interdisant les grandes surfaces et les grandes enseignes à ouvrir leurs rayons culturels. Cette mesure n'a évidemment pas contenté les libraires, qui ont fait savoir, par l'intermédiaire du Syndicat de la Librairie Française (SLF) leur indignation, rappelant que la fermeture des rayons culturels de FNAC offrait un boulevard à Amazon, grand vainqueur de la crise sanitaire.
Nous avons rappelé aux ministres que la fermeture des rayons livre des magasins physiques, si elle rétablit partiellement la concurrence, offre un boulevard à Amazon au détriment du commerce physique et ne résout qu’une partie du problème. https://t.co/trIvIKOOOb
October 30, 2020
Vendredi soir, le journaliste François Busnel, présentateur de l'émission La Grande Librairie (sur France 5) et rédacteur en chef de l'excellente revue America, a plaidé pour la réouverture des librairies sur le plateau de C à Vous.
Le 30 octobre, un collectif de 250 écrivains, éditeurs et libraires ont écrit une tribune dans le journal Le Monde, intitulée : "Ouvrir toutes les librairies, comme toutes les bibliothèques, c'est faire le choix de la culture". Pour les signataires de la tribune, parmi lesquels l'auteur de bandes dessinées Enki Bilal (La Trilogie Nikopol, Bug) et le Prix Nobel de Littérature Patrick Modiano, se disent "prêts à assumer nos responsabilités culturelles et sanitaires". Parce que l'ouverture des librairies, et l'accès à la culture, est nécessaire aujourd'hui.
Aujourd’hui, Internet devient le principal réseau de vente de livres. Que toutes les librairies soient contraintes de fermer est totalement incompréhensible. Comme vous le savez, les librairies jouent un rôle que nul autre ne peut tenir dans l’animation de notre tissu social et de notre vie locale, pour la transmission de la culture et du savoir et le soutien à la création littéraire. Elles sont en outre un des plus efficaces remparts contre l’ignorance et l’intolérance.
Impact culturel, impact économique, vous l'aurez compris, la fermeture des librairies pose un véritable problème de société. Cependant, certains libraires ne se joignent pas aux contestations de leurs collègues, et font part des nombreux problèmes liés aux mesures sanitaires qu'ils sont censés respecter en cette période de crise. Dans un thread posté sur Twitter, la page "La libraire fâchée" a expliqué pourquoi elle ne se joindrait pas aux contestations du SLF :
1. Merci d'arrêter d'appeler à rouvrir les librairies.
October 31, 2020
Les https://t.co/xmqI3dxfml des librairies sont fatiguées par un travail physique épuisant et ne veulent pas être exposées inutilement au virus. Les appels d'animateur.trices radios, bédéistes, https://t.co/HXrGL7zeLu etc
L'autrice du post, qui préfère rester anonyme, a ainsi expliqué que les libraires sont "sur les rotules", parce que "les librairies sont pleines à craquer", et que "les distances de sécurité ne sont pas respectées". Par ailleurs, elle explique que les libraires ne sont pas contents "de venir travailler pour cette paye, le SMIC", alors qu'ils sont pour la plupart "ultra diplômés".
Bruno Le Maire, Ministre de l'économie, a fait savoir lors de son passage sur France Inter que le gouvernement et les professionnels du secteur étudieront dans quinze jours la possibilité "d'adapter les dispositifs".
En attendant, comment faire pour acheter des livres pendant le confinement sans privilégier Amazon ? Les professionnels du secteur recommandent le système du Click & Collect, déjà très utilisé lors du premier confinement. Le principe est simple : commander son livre sur le site internet de notre librairie de quartier, et aller chercher le bouquin sur rendez-vous. Toutefois, ce système n'est pas viable selon François Busnel, qui rappelle que lors du premier confinement, le Click & Collect n'a que très partiellement limité la casse. Beaucoup se rendent dans une librairie sans savoir à l'avance ce qu'ils veulent acheter. Par ailleurs, la fermeture des librairies a conduit au report (nécessaire, compte tenu des circonstances) des prix littéraires (Goncourt, Renaudot), essentiel au chiffre d'affaire des librairies françaises.
Par Old Yoda, il y a 3 ans :
A fond pour la réouverture. Faut vraiment qu'on arrête de se foutre de nous : l'école et le boulot, ça va, pas de virus, par contre la petite librairie de quartier où il y a trois pelés et un tondu c'est un cluster potentiel ? BULLSHIT !
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