Revue de Presse Geek #1 (semaine du 20 juin 2016) : on parle de Game of Thrones, de post-humanisme et de la culture Geek d'aujourd'hui...
Pour bien démarrer cet été, Hitek lance pour vous une nouvelle chronique, une Revue de Presse spéciale Geek, dans laquelle nous allons éplucher l’actualité culturelle, scientifique, informatique, dans les journaux et magazines spécialisés.
1# Un magazine scientifique anglais très réputé arrive en français
Genius Science, c’est le titre choisi pour la version française de Focus Science, magazine anglais lancé par la BBC. Un premier numéro publié à 80 000 exemplaires. Les articles sont passionnants, ludiques, écrits avec humour.
Parmi eux, deux articles m’ont interpellé. Le premier, qui fait la une, « La Chasse aux Aliens est ouverte : Au coeur de la mission à 100 millions de dollars de Stephen Hawking », explore en détails les projets de recherches du SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence), mais pose pour finir cette question intéressante : en cas de message extraterrestre, faut-il répondre ? Il mentionne un sondage de 1999 commandité par le NIDS (National Institute for Discovery Science), où un panel de personnes ont dû répondre à la question « Comment réagiriez-vous si vous appreniez qu’il existe une civilisation extraterrestre à la technologie avancée ? », 32% ont répondu qu’ils étaient prêts à gérer la nouvelle, 25% ont répondu qu’ils paniqueraient, 10% qu’ils « agiraient de manière complètement irrationnelle et deviendraient des dangers pour autrui ». Bon, tout d’abord, on est ébloui par l’honnêteté des 10% des sondés qui ont avoué qu’ils deviendraient des dangers publics ; on est également émerveillés de voir à quel point le film Mars Attacks! n’était pas autant du nawak que ça ; enfin, nous vous posons une question scientifique de grande envergure (au budget de 100 000 000 d’euros) : quelle sera la réaction de Sylvain Durif, Le Grand Monarque, Le Christ Cosmique ?
Le second article à m’avoir interpellé : « Les cookies sont-ils aussi additifs que la cocaïne ? » Avouez que Breaking Bad aurait eu une autre gueule, si Walter White avait fait des cookies pour la Mie Câline plutôt que de la méthamphétamine à l’arrière d’un camping-car.
2# Les rivages du post-humain
Le Magazine Littéraire, ponte du magazine critique de littérature, publie pour cet été un dossier sur « Le Post-Humanisme : de Frankenstein à l’homme nouveau ». Le dossier explore l’interconnexion entre l’Homme et la Machine dans la littérature (Aldous Huxley, Philip K. Dick, Michel Houellebecq), la philosophie et le cinéma (Stanley Kubrick). Le principe du post-humanisme, c’est l’humain augmenté. Le Post-Humanisme, le Transhumanisme, sont deux questions essentielles, très contemporaines, et qui ont façonné la littérature SF depuis ses prémices gothiques, avec le Frankenstein de Mary Shelley. Le post-humanisme est-il inexorable ? dangereux ? nécessaire ? Vous imaginez une Nabila augmentée ? Elle qui s’est mise en PLS après avoir déchiffré transhumanisme ?
3# Des scientifiques à Westeros
Destination Science, autre magazine scientifique réputé en France, consacre à Game of Thrones un HS, histoire de fêter comme il se doit la sixième saison de la série à succès. Tout d’abord : trois points négatifs sur ce numéro. Pour commencer, il coûte une boule (une boule à 12,50€) ; ensuite, les révélations exclusives sur la saison 6, on a beau les chercher, on ne les trouve pas : il y a bien des informations sur cette sixième saison, mais il ne s’agit en aucun cas de révélations, et elles sont encore moins exclusives ; enfin, on a l’impression que Destination Science a embauché François Busnel (le présentateur de La Grande Librairie sur France 5) comme rédacteur en chef, étant donné le fait que ce numéro ne traite d’aucun, mais vraiment AUCUN, sujet scientifique (pourtant des études scientifiques ont été menées sur le Monde de Game of Thrones, comme pour expliquer les étranges phénomènes météorologiques de ce monde de fantasy), les articles étant des études littéraires et cinématographiques.
Mais bon, passons. Ce HS est très complet, bourré d’articles passionnants. L’un d’entre eux nous explique comment sont tournées les scènes de sexe. De quoi décevoir bon nombre des fans de Game of Thrones. Nous savions par exemple qu’Emilia Clarke avait une doublure, Rosie Mac, pour les scènes de nudité. Mais il est également précisé qu’une batterie de faux seins sont utilisés lors du tournage. Malgré ces prothèses, les acteurs appréhendent ces scènes, et on les comprend. Ceci n’empêche pas la grosse déception de la plupart des fans. Cependant, nous pouvons trouver un argument pouvant consoler les fans déçus (SPOOOOOIIIIIIIIIIIIIILLLLLLLLL) : préférez-vous que la poitrine pendante immonde de Mélisandre en vieille femme soit vraie ou fausse ? Personnellement, je me suis récemment converti à quatre religions, et je prie tous les soirs mes quatre Dieux pour que ce soit des images de synthèse.
4# Un bel hommage à Roald Dahl
Le Magazine LIRE publie cet été son Hors-Série Annuel. Après Game of Thrones, c’est Roald Dahl qui, cette fois-ci, est au centre des préoccupations estivales du magazine réputé. La sortie prochaine de The BFG de Steven Spielberg, adapté d’un des meilleurs romans de l’un des meilleurs écrivains britanniques, y est sans aucun doute pour beaucoup. Le problème, c’est que malgré le grand nombre d’adaptations de ses romans, Roald Dahl reste finalement pas estimé à sa juste valeur. Bien sûr, il a un statut d’auteur culte, mais ce simple statut ne rend pas assez hommage à son génie. Charlie et la Chocolaterie, Les Gremlins, Jack et la Pêche Géante, La Potion Magique de George Bouillon, Fantastique Monsieur Renard, tant de chefs d’oeuvre qui ont bouleversé notre enfance à tous.
Si Dahl n’est pas estimé à sa juste valeur, cela tient au fait que la littérature de jeunesse, genre dont il est le maître incontesté, souffre elle-même de clichés qui ne rendent hommage ni à sa profondeur, ni à son appartenance à la vaste famille que forment les oeuvres littéraires. Dahl, c’est un poète, un créateur, c’est conteur hors-pair. Comment ne pas tomber à la renverse, lorsqu’on lit « Les rêves sont des choses mystérieuses. Ils flottent dans les airs comme de petites bulles d’air fines et floues en cherchant sans cesse des gens qui dorment. » ? Et nous sommes heureux que le magazine LIRE rende hommage à lui ainsi qu’à la littérature de jeunesse. La littérature de jeunesse est une littérature aussi passionnante que la littérature classique. Ne conseillez pas à un livre de Roald Dahl à Frank Ribéry. Il n’est pas encore prêt ! Il n’a pas encore lu Apprends à lire avec l’âne Trotro.
5# Simon Pegg et le glas de la culture geek
Dans son dernier numéro, le magazine GEEK UPGRADED tente de faire le bilan de la culture geek, telle que nous la connaissons aujourd’hui, dans un article intitulé « Geek War 2 : La Domination de la culture geek ou l’exploitation de notre nostalgie »
Et le portrait que dresse le magazine est plutôt sombre… La culture Geek est omniprésente, et ce parce que les grands studios de production ont compris qu’ils pouvaient se faire beaucoup d’argent sur notre dos. Le journaliste cite Simon Pegg (Shaun of the Dead), qui expliquait dans une interview pour Radio Times que :
« La culture nerd est le produit de la dernière conspiration capitaliste conçue pour infantiliser les consommateurs et les contrôler de manière non-agressive. »
Simon Pegg cible deux points : 1) le facteur économique, 2) le fait que les grands studios de production prennent en otage notre nostalgie, en multipliant les suites, les remakes, les reboots.
Si on ne peut pas tout à fait lui donner tort, il faut néanmoins nuancer certains points. Tout d’abord, la culture geek n’est pas le produit d’une conspiration capitaliste. Bien qu’il s’agisse d’une culture aujourd’hui basée sur une consommation de masse, elle n’en est pas pour autant la cause. Ensuite, si je suis d’accord avec Simon Pegg quand il parle du rôle de notre nostalgie dans la prolifération des oeuvres cinématographiques issues de la culture geek, elle n’en est pas la seule responsable.
Les suites, les reboots, les remakes, tout ça est inscrit dans les gènes de la culture nerd. L’esprit sériel est présent dans bon nombre de nos oeuvres littéraires les plus extraordinaires (Les Aventures de Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle, les « James Bond » de Ian Fleming, etc). Simon Pegg continue :
« Nous sommes des gamins qui avons grandi entre les années 1970 et 1980. Nous sommes les premiers pour qui le passage à l’âge adulte n’était pas une nécessité. L’augmentation de la population estudiantine, les progressions de l’égalité entre les sexes, l’absence de guerre mondiale, toutes ces choses ont contribué à cette évolution sociale. Ne pas grandir comme nos parents nous a permis de prolonger l’enfance. »
Là encore, Simon Pegg n’a pas tout à fait tort (et montre par ailleurs qu’il est extrêmement intelligent). Cependant, je ne lui donne pas tout à fait raison. Notamment parce que son hypothèse part d’un principe extrêmement discutable, puisqu’il pose les questions de la norme. On peut effectivement considérer que notre évolution n’est pas normale, que nous avons des enfances qui durent trop longtemps. Mais on peut également voir les choses sous un autre angle : nos parents et grands-parents, qui ont vécu des époques mouvementées (guerres, inégalités entre les sexes) ont eu des enfances qui n’étaient pas normales, et de ce fait, leur manière d’être adulte étaient également anormales. Poser la question de la norme est toujours délicat… Le journaliste explique que le principe de la nostalgie en otage empêche le renouvellement de la culture geek. Mais là encore, je ne peux pas lui donner raison. La culture se renouvelle. Constamment. Elle repousse les limites scénaristiques (Game of Thrones), stylistiques (Cloud Atlas), visuelles (Avatar). Et puis, faire le procès d’une culture qu’on dit enkystées dans ses acquis, quand on travaille pour un magazine qui ne parle que des oeuvres issues de cette même culture, il faut être sacrément couillu pour l’écrire sans rougir.
Je ne relèverai pas votre sous entendu d'autant plus que bon les magazines cités ne font que reprendre des sujets que l'on trouve déjà sur le net sur des sites plus spécialisé concernant la high tech.
Et NON , je ne citerai pas ces sites puis qu'après les geek vont les pomper et s'en attribuer le mérite alors que ça n'en sera que du plagiat .
En plus ils sont gratos , pour dire les pigeons qui achètent ces canards ...