Des robots de construction inspirés des termites
Afin de créer une nouvelle génération de robot de construction, les chercheurs de l'Institut Wyss pour l'ingénierie inspirée par la biologie se sont inspirées du comportement qu'adoptent les termites pour construire leur termitière, c'est-à-dire qu'elle n'utilise pas un plan de construction global mais local.
Les termites peuvent construire des termitières de plusieurs mètres de hauteur en tenant compte des variations du terrain. Pour cela, elles n'établissent pas à l'avance un plan global de construction, mais elles se basent sur l'information locale. Cette technique appelée stigmergie, suppose que les termites se basent sur les consignes de leurs congénères et sur l'environnement pour savoir où placer le prochain monticule. C'est cette technique spécifique qui a inspiré Justin Werfel et son équipe de l'Institut Wyss pour l'ingénierie inspirée par la biologie de Cambridge pour créer leur nouvelle génération de robots de construction.
Ces derniers, équipés de capteurs, se déplacent le long d'une grille, en soulevant et déposant des briques. Lorsqu'il croise une brique sur leur chemin, il l'a prend pour la disposer au prochain endroit libre. Werfel explique que "le trafic ne peut aller que dans une direction entre deux sites adjacents, ce qui maintient un flux de robots et de matière en mouvement dans la structure". Afin que la construction reste logique, les chercheurs ont tout de même implanté des contrôles de sécurité offrant aux robots la possibilité de savoir les endroits qui disposent déjà de briques et ceux qui doivent en recevoir. De plus, des règles sont définies en fonction de la structure finale. L'avantage d'un tel système est que même si un robot tombe en panne, cela ne compromet pas l'ensemble de la construction. Il n'y a donc pas d'éléments critiques pouvant remettre en cause l'ensemble.
La première utilisation concrète de ce type de robot pourrait être pour la construction de digues de protection en sac de sable dans les lieux inondés. A plus long terme, ils pourraient également être utiles pour des constructions dans des zones à risques, sous l'eau ou encore sur une autre planète, mais les chercheurs admettent qu'ils ne sont pas encore à ce niveau.