L'eSport est au coeur des préoccupations du gouvernement ces derniers mois. Alors que nous vous parlions il y a quelques jours de la création d'une fédération française officielle d'eSport, le gouvernement français continu à vouloir donner un cadre plus clair aux compétitions de jeux vidéos. Lundi 2 mai, les sénateurs français ont adopté un amendement permettant la création d’un contrat de travail spécifique pour les joueurs de jeux vidéo professionnels. Jusqu'ici, à cause d'un flou juridique, la plupart des joueurs pros avaient des contrats où figurait l'intitulé d'un autre poste ou un statut d'auto-entrepreneur. A présent, ils vont pouvoir bénéficier d'un nouveau type de contrat spécifique à leur activité.
Un statut inspiré de celui des sportif de haut niveau
L'amendement voté par le Sénat fait partie du projet de loi numérique du gouvernement. Il prévoit la création d'un contrat spécial pour les joueurs professionnels d'eSport : un CDD dérogatoire de douze mois minimum et de cinq ans maximum. Ce statut est directement inspiré de celui utilisé dans le sport de haut niveau. Le texte définit les joueurs professionnels comme :
"toute personne ayant pour activité rémunérée l’exercice d’une activité de jeu vidéo compétitif dans un lien de subordination juridique avec une association ou une société bénéficiant d’un agrément du ministre chargé du numérique, précisé par voie réglementaire".
En France, 200 joueurs gagneraient actuellement leur vie grâce aux compétitions de jeux vidéo selon Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat au Numérique. Il faut également ajouter à ce chiffre environ 500 000 personnes qui participent régulièrement à des tournois de jeux physiquement ou en ligne.
La réglementation des compétitions dans le viseur
La réglementation autour de l'eSport ne va pas s'arrêter là. Aujourd'hui, mardi 3 mai 2016, le Sénat va également se pencher sur le cas des compétitions de jeux vidéo. Pour le moment ces tournois avec gains financiers ne possèdent pas non plus de statut officiel. Ils sont assimilés aux loteries ou autres jeux de hasard (qui sont interdits par la loi). Le projet de loi va donc autoriser et réglementer les compétitions. Les sénateurs vont examiner en première lecture le texte qui vise aussi à simplifier l'organisation des tournois.
Il spécifie que l'organisation des compétitions de jeux qui rassemblent les participant dans un même lieu sera libre. Ce sera différent pour les compétitions en ligne qui, elles, seront payantes afin d'essayer de limiter la tricherie. Les organisateurs de tournois devront déclarer les compétitions mais ils ne sont plus obligés d’obtenir une autorisation préalable. En effet l'amendement veut supprimer l'autorisation administration qui forçait jusqu'ici les organisateurs de compétitions de jeux vidéo à demander une "autorisation temporaire délivrée, après enquête, par le ministère de l'Intérieur". La secrétaire d'Etat au Numérique a déclaré à ce propos : "Je ne crois pas qu'on menace la Nation en jouant aux jeux vidéo". Une bonne chose de faite donc !
Coté financier, selon une étude de SuperData, le marché européen d'eSport est estimé à plus de 300 millions $ et compte près de 23 millions de fans. En France, l'eSport rassemble quelques 850 000 pratiquants, plus de 4 millions de spectateurs annuels. Les revenus de ce secteur s’élèvent à plus de 22 millions $ et continuent de croître à un rythme d’environ 10% par an.
Par Vivian, il y a 8 ans :
Je suis certain que l'Etat va trouver moyen de se faire du fric là dessus
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