Sortie le 17 septembre sur la plateforme Netflix, la série Squid Game est un véritable phénomène. Son créateur planche d'ores et déjà sur une nouvelle saison, dont le sujet risque fort de faire polémique.
Un sujet tendu
Depuis sa sortie, Squid Game fait couler beaucoup d'encre. Il faut dire que la série sud-coréenne de Netflix est extrêmement gênante. S'inspirant de Battle Royale de Kenji Fukasaku et de la saga Hunger Games de Suzanne Collins, Squid Game imagine le tournoi mortel de 456 personnes désirant gagner une récompense permettant de les tirer de leur condition sociale.
Face à l'ampleur du phénomène, on se demandait légitimement si la série aurait une saison 2. Il y a quelques jours, son créateur, Hwang Dong-hyeok, avait expliqué qu'il ne songeait pas à la suite, parce qu'écrire et réaliser Squid Game avait été particulièrement éreintant. Cependant, les fans de la série peuvent se réjouir : le réalisateur sud-coréen ne renonce pas à la création d'une suite. Il en connait d'ailleurs le sujet !
En effet, dans les colonnes du Times, Hwang Dong-hyeok a expliqué qu'il désirait traiter d'un sujet profondément polémique : les problèmes liés à la police, et notamment la corruption. Il développe :
Je pense que le problème avec la Police n'est pas un problème seulement en Corée. Quand je regarde les informations dans le monde, je me rends compte que les forces de police peuvent être en retard sur certaines choses. [...] Peut-être que j'en parlerai dans la saison 2.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur coréen risque de s'attaquer à un sujet fort délicat. Que ce soit en Corée, aux États-Unis ou en France, les relations entre la police et la population sont parfois très tendues. De récents films sur la police, à l'instar du documentaire Un pays qui se tient sage de David Dufresne et le film BAC Nord, ont d'ailleurs ravivé les débats en France.
Quoi qu'il en soit, ce projet de saison 2 ayant pour thème les dysfonctionnement de la police coréenne vient nous rappeler combien le cinéma et la télévision coréens sont profondément politiques. Suite à l'effondrement de la dictature en 1992, de nombreux cinéastes ont émergé, proposant un discours très social, souvent marxiste, à l'image des réalisateurs Park Chan-wook (Sympathy for Mr. Vengeance, Mademoiselle) et Bong Joon-ho (Memories of Murder, Parasite). En attendant, saviez-vous que Squid Game est utilisé à Manille pour le respect du code de la route, y faisant régner la terreur ?
Par Sid le Paresseux, il y a 3 ans :
C'est délicat en effet, parce que donner des allures de discours universaliste sur la police c'est se tirer une balle dans le pied : quand bien même la police peut être problématique partout dans le monde, ce n'est jamais pour les mêmes raisons ; dans tel lieu ce sera pour des raisons de maintien de l'ordre, dans tel autre des problèmes de corruption, dans un autre les deux à la fois, dans un quatrième des problèmes de racisme et de corruption, etc. Qu'il se contente de parler de la police coréenne du coup !
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