ISS : cette partie de la station échappe au nettoyage pour une raison bien précise
Vous ne le savez peut être pas, mais chaque samedi, les astronautes à bord de la station spatiale internationale réalisent un grand ménage de fond en comble afin de désinfecter et nettoyer les lieux. En effet, cette opération est primordiale car les bactéries peuvent proliférer à l'intérieur en raison de l'air conditionné. Une propagation bactérienne à bord pourrait représenter un danger pour les astronautes, mais aussi pour le fonctionnement de l'ISS. Sauf qu'il y a une pièce de la station qui échappe à ce ménage hebdomadaire et c'est sur ordre du CNES. On vous explique pourquoi.
Interdiction de nettoyer cette partie de l'ISS
Effectivement, si chaque semaine les astronautes astiquent dans le moindre recoin la station spatiale internationale, il y a une zone bien précise qui échappe à cette opération. Si les astronautes ne se préoccupent pas de cette partie de l'engin, c'est tout simplement parce que le CNES, le Centre national d'études spatiales, en a fait la demande.
Mais ce n'est pas uniquement pour alléger la charge de travail des occupants de l'ISS. Non, il s'agit là d'une expérience menée à bord. Une expérience baptisée MatISS qui impose aux astronautes de laisser la saleté se déposer sur différents échantillons de matériaux. L'expérience vise à étudier les mécanismes d'attachement des biofilms en situation de micropesanteur.
En d'autres termes, le but est de voir comment les surfaces de l'ISS peuvent éviter que des agents pathogènes ne prolifèrent. L'expérience a été lancée en 2016 par le français Thomas Pesquet. Les différentes surfaces testées et observées ont permis aux scientifiques de voir de quelle façon les bactéries s'y déposent et quelles stratégies elles développent pour s'attacher et façonner des biofilms dans l'espace. La dernière phase de l'expérience a duré un an et les échantillons sont revenus sur Terre pour y être analysés.
Des applications dans l'espace, mais aussi sur Terre
L'objectif est maintenant de déterminer quels matériaux réduisent la prolifération des bactéries à bord des vaisseaux spatiaux pour assurer la sécurité des astronautes et leur faciliter la tâche en matière de décontamination. Mais le CNES veut améliorer l'équipement des futurs vaisseaux transportant des humains pour de longs voyages dans l'espace.
A moyen terme, les résultats de l'expérience MatISS pourraient être utiles dans nos vies quotidiennes grâce à des matières qui réduisent drastiquement la propagation de microbes, notamment dans les transports en commun ou pour les boutons d'ascenseur.