Ghibli : le studio de Hayao Miyazaki racheté par ce grand groupe

Alors que le public français va bientôt pouvoir découvrir Le Garçon et le Héron, le nouveau film de Hayao Miyazaki, on apprend aujourd'hui que le légendaire studio Ghibli vient d'être racheté par ce célèbre groupe du divertissement. 

Un studio en crise 

Fondé en 1985 par Hayao Miyazaki, Isao Takahata et Toshio Suzuki, le studio Ghibli est très certainement le plus célèbre studio d'animation japonaise. Au fil des ans, il a produit de nombreux chefs d'oeuvre, dont Le Tombeau des Lucioles et Le Conte de la Princesse Kaguya du regretté Takahata, ainsi que tous les films de Hayao Miyazaki depuis Le Château dans le ciel en 1986. Cependant, depuis quelques années, le studio souffre d'un important déficit qu'il peine à combler. 

En effet, Le Vent se lève (2013) de Hayao Miyazaki, Le Conte de la Princesse Kaguya (2013) d'Isa Takahata et Souvenirs de Marnie (2014) de Hiromasa Yonebayashi ont été des échecs au box-office international. Ghibli a donc dû restreindre ses activités, fermant le studio pendant plusieurs années, se contentant de co-produire La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit, premier film international du studio japonais. 

Il a néanmoins réouvert ses portes pour permettre à Hayao Miyazaki de réaliser son premier court-métrage d'animation en 3D, Boro la petite chenille (2018), avant de produire le tout premier long-métrage d'animation 3D du studio avec Aya et la Sorcière (2020) de Gorō Miyazaki, le fils de Hayao, dont c'est le troisième film après Les Contes de Terremer et La Colline aux Coquelicots. Toutefois, le film a essuyé des critiques assez virulentes de la part du public et de la presse. 

Si les années 2010 ont donc été marquées par de nombreuses innovations pour le studio (premier film en 3D, première série d'animation avec Ronja, fille de brigand de Gorō Miyazaki, premier jeu vidéo avec Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste, premier film international), les finances de Ghibli restent inquiétantes. Toshio Suzuki a d'ailleurs tenté le tout pour le tout avec Le Garçon et le Héron, le nouveau film de Hayao Miyazaki, sorti au Japon le 14 juillet dernier sans la moindre promotion. Une stratégie qui s'est avérée payante puisque le premier film du maître de l'animation depuis 10 ans est le deuxième meilleur démarrage d'un film Ghibli, et est plébiscité aussi bien de la part du public que de la critique spécialisée.

Le rachat du studio Ghibli

Si la sempiternelle question de l'héritier de Hayao Miyazaki a été reportée à plus tard, puisque le réalisateur de Princesse Mononoké et de Mon Voisin Totoro est d'ors et déjà en train de travailler sur un nouveau projet, la situation requérait toutefois une solution rapide. Et elle vient d'être trouvée : dans un communiqué commun avec Nippon TV, le studio Ghibli a annoncé qu'il deviendrait à partir d'octobre une filiale de la chaîne japonaise. Si Toshio Suzuki conserve son poste de président du studio, il sera en outre dirigé par Hiroyuki Fukuda, directeur du poste d'administration de NipponTV. En outre, Hayao Miyazaki obtient le poste de Président d'honneur. 

Reconnaissant qu'il s'agit d'une "décision difficile", Ghibli et Nippon TV assurent que le studio conservera son "autonomie" dans le but de "protéger de manière permanente le savoir-faire et la valeur de la marque Ghibli". Notons par ailleurs que la chaîne, actionnaire majoritaire de Ghibli avec 42,3% des parts, entretient des liens étroits avec Hayao Miyazaki et Toshio Suzuki puisqu'il a été le premier à diffuser Nausicaä de la Vallée du Vent, second long-métrage du maître, dont le succès à permis la création du studio. 

Ainsi, malgré l'absence d'héritier d'Hayao Miyazaki, et la montée en puissance d'autres cinéastes concurrents comme Makoto Shinkai (Your Name., Suzume) et Mamoru Hosoda (Le Garçon et le Bête), le studio Ghibli a désormais l'assurance de sa propre pérennité, et ce alors que son parc d'attraction, Ghibli Park, vient d'ouvrir à Nagoya. De son côté, Nippon TV, également propriétaire du studio Madhouse (Monster, Death Note, et prochainement Frieren), assoit son leadership dans le domaine de l'animation japonaise. 

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