Dragon Ball, One Piece, Hunter x Hunter, vous allez bientôt pouvoir visionner gratuitement des classiques de 4 grands studios d'animation
Cela fait des années que les studios d'animation tentent d'endiguer la diffusion de contenu pirate sur Internet, sans grand succès. Après une âpre lutte, il semblerait que certains aient changé de stratégie et aient décidé de prendre les choses en main. Quitte à ce que leurs animes soient disponibles gratuitement, autant qu'ils les mettent en ligne eux-même. Une stratégie qui peut avoir d'énormes répercussions sur l'industrie dans son ensemble.
Animelog
La chaîne Animelog a ainsi été créée le 30 juillet 2020, et des playlist semblent être en cours de création, bien qu'aucune vidéo ne soit actuellement disponible. Sont regroupés sous cette bannière les studios suivants :
- Toei Animation (One Piece, Dragonball)
- Kodansha (Fairy Tail, Ghost in the shell, stand alone complex)
- Nippon Animation (Peter Pan, Hunter X Hunter)
- Tezuka Productions (Astro Boy, Le Roi Léo)
- Shogakukan-Shueisha Productions (Pokemon)
- Shinei Animation (Dororonpa, Stitch!: Best Friends Forever)
Cette chaîne a pour but, d'après la description qui en est faite, de montrer aux gens "des animations familiales et des animations classiques", on s'attends donc à voir paraître certains anciens titres emblématiques des studios, qui rappelleront à certains les plus belles années du Club Dorothée.
Les animes seront uniquement disponibles en versions originales, mais des sous-titres anglais et chinois sont prévus pour les spectateurs étrangers.
Une stratégie surprenante
La présence sur Youtube d'autant de studios d'animation japonaise a de quoi surprendre tant il s'agit d'un milieu avec lequel ils ne s'étaient que très peu associés par le passé. Certains studios comme la Toei ont déjà une chaîne YouTube, mais avec généralement peu d'abonnés et de contenu, souvent limités à des trailers. Au contraire, si on a bien vu ces dernières années se développer les possibilités de streaming légales (ADN, Netflix, Crunchyroll...), il s'agit bien souvent de service payants par abonnement, bien différents du modèle économique de YouTube.
Il faut donc nuancer quelque peu le propos. Il est très probable que les animes proposés sur la chaîne YouTube ne soient pas les plus grands succès actuels des studios, qui sont souvent déjà en contrat de diffusion avec des services de streaming légaux et qui sont susceptibles de motiver les spectateurs à justement payer ces abonnements. En revanche, cette chaîne pourra être l'occasion pour les studios de faire découvrir d'anciens succès : une playlist au nom de la série Rémy sans famille a déjà été créée, même si aucune vidéo n'y est pour l'instant disponible. Cela permettra aux studios d'offrir une porte d'entrée vers leurs catalogues, que les spectateurs pourront emprunter gratuitement avant de devoir payer pour accéder aux animes les plus récents et les plus populaires.
Cette stratégie se rapproche de celle mise en place par la Shueisha en matière de sortie hebdomadaire de ses chapitres mangas. Si certains sites proposaient jusque-là de lire les scans en toute légalité et avec des traductions officielles en échange d'abonnement ou d'achats des chapitres, la majorité des scans restaient lus gratuitement sur des plateformes illégales, bien souvent avec des traductions approximatives. Pour contrecarrer ce problème, la Shueisha a récemment lancé Mangaplus, un site sur lequel sont répertoriées toutes ses sorties magazine en même temps qu'elles sont publiées au Japon. On y trouve ainsi les 3 premiers et les 3 derniers chapitres de chaque manga édité par la maison d'édition, de manière à donner envie aux lecteurs d'acheter les versions reliées s'ils souhaitent en lire l'intégralité, sans forcer les fans a attendre des mois pour lire le reste de l'histoire.
Ces changements sont révélateurs de la nouvelle stratégie mise en place par les entreprises japonaises. La volonté de fédérer le public est très marquée, mais cela pourra à terme poser des problèmes avec, par exemple, certains diffuseurs étrangers. Des éditeurs de manga comme Glénat avaient par exemple protesté à la mise en place du site Mangaplus, accusant la Shueisha de saper leur marché. A voir comment ce dernier évoluera.
Ah c'était pas possible avant ?
C'est du chipottage mais rajoutez "et légalement"