Sylvester Stallone : Alain Dorval, sa voix française, est décédé
Alain Dorval, comédien français surtout connu pour avoir été la voix française de Sylvester Stallone, est décédé ce mardi 13 février, à l’âge de 77 ans. Retour sur sa carrière.
Alain dorval : une voix emblématique qui s’en va
Atteint depuis plusieurs années d’un cancer, Alain Dorval est décédé à l’hôpital Gustave Roussy dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 77 ans. Epoux de l’actrice Dominique Dumont, père de la ministre Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes, Alain Dorval luttait contre sa maladie depuis plusieurs années maintenant. De son vrai nom Alain Bergé, le comédien est passé par le Cours Simon et le Conservatoire d’art dramatique de Paris. Également Chevalier des arts et des lettres, il était surtout connu pour être la voix française de Sylvester Stallone. Un timbre de voix emblématique qui lui a également ouvert les portes du théâtre. Dans les années 1960, il joue dans plusieurs pièces comme L'Arme blanche de Victor Haïm, La Nuit des rois de William Shakespeare ou Lady Pain d'épice de Neil Simon. Récemment, il était même remonté sur scène pour faire la lecture de La Chute d'Albert Camus. Il était également le metteur en scène de la pièce L’école des femmes de Molière.
Mais pour le grand public, il restera éternellement la voix française de Sly, acteur emblématique des années 1980-1990. Dès les licences Rocky et Rambo, qui ont lancé la carrière de Sylvester Stallone, alors totalement inconnu à l’époque, Alain Dorval était déjà au rendez-vous pour adapter et traduire le comédien américain.
La carrière de Stallone étroitement liée à celle d’alain dorval
S’il double évidemment Sly dans les sagas Rambo et Rocky, Alain Dorval restera fidèle au comédien d’origine italienne. Il suivra la carrière de Sylvester Stallone durant des décennies, prêtant sa voix aux plus grands films de Stallone, de Judge Dredd à Cliffhanger en passant par la quadrilogie Expendables. Alain Dorval est resté tellement indissociable de Stallone qu’il a même prêté sa voix à la marionnette du comédien dans les Guignols de l’Info. En plus de Stallone, Alain Dorval a également été occasionnellement la voix de Nick Nolte et de Danny Aiello, mais aussi de l’Autobot Ratchet dans Transformers ou encore de Pat Hibulaire dans la saga Dingo et Max.
Alain Dorval commence officiellement sa carrière de doubleur dans la série Les Bannis (1968) de Hugh Benson.
J’ai commencé à faire du doublage parce que j’avais travaillé pour un feuilleton télé, et la personne qui avait en charge la postsynchronisation m’a demandé si ça m’intéressait. J’ai commencé par une série qui s’appelait Les Bannis, une histoire après la guerre de Sécession entre un noir et un blanc. Cette personne m’a aussi fait doubler à la même époque Zabriskie Point, d’Antonioni, puis après, j’ai continué. Ce sont des copains des générations précédentes, comme Francis Lax, qui m’ont envoyé chez Jacques Barclay, qui avait la responsabilité de ce film avec un acteur que personne ne connaissait, Sylvester Stallone.
raconte le comédien au micro de Le Parisien en février 2023.
A la fin des années 1980, il fait grève pour dénoncer les conditions de travail des doubleurs. Certains studios de cinéma se détournent de lui, et il est alors remplacé par Richard Darbois sur les films de Stallone de cette époque comme Driven, Demolition Man, Haute Sécurité, Copland ou encore Tango & Cash.
Mais il retrouvera son comédien fétiche au début des années 2000. En tout cas, c’est une voix emblématique du paysage français qui disparaît avec lui, et finalement, un petit bout de la carrière de Stallone qui s’éteint…