Gaia : le télescope qui révèlera toute notre galaxie
Le super télescope Gaia, construit pour le compte de l'Agence Spatiale Européenne, est aujourd'hui terminé et sera lancé depuis la Guyane jeudi 19 décembre au matin. Il s'agit là d'une mission très importante puisque Gaia pourra cartographier en 3D l'ensemble de notre galaxie. Explications.
Jusqu'à ce jour c'est le télescope Hipparcos, lancé en 1989, qui avait permis de cartographier une partie de la galaxie en fournissant les coordonnées célestes d'environ 120 000 étoiles avec une précision bien plus importante que les données précédentes recueillies uniquement depuis le sol. Aujourd'hui, l'impressionnant Gaia de 3 mètres de haut et de 10 mètres de large, va aller encore plus loin grâce à ses deux télescopes en carbure de silicium, constitués eux-mêmes de 3 miroirs incurvés et rectangulaires. En effet, il sera capable de détecter des objets spatiaux d'une brillance 400 000 fois inférieure à celle des objets visibles à l'oeil nu et avec une précision impressionnante. Cela est comparable à la capacité d'observer un cheveu humain à 1 000 kilomètres de distance.
Que va apporter Gaia ?
Frédéric Arenou de l'Observatoire de Paris, et responsable de la validation des données de Gaia, explique que Gaia a pour but de cartographier l'ensemble de notre galaxie en 3 dimensions avec une précision 100 fois supérieures à ce que pouvait faire son prédécesseur Hipparcos. Au total, il devrait observer plus d'un milliard d'étoiles de la Voie lactée, cela incluant le calcul de leur taille, leur luminosité, leur composition, leur mouvement ou encore les écartements entre les étoiles. Toutes ces données offriront également la possibilité de reconstituer l'histoire de notre galaxie.
Des chiffres impressionnants
Gaia devrait effectuer son travail d'enregistrement de données pendant 5 ans minimum, ce qui représentera au total plus d'un Pétraoctet de données, soit un million de milliards d'octets. Pour analyser toutes ces informations en grande quantité sur une période assez courte, il y aura 6 centres de traitement en Europe, dont un en France, l'Observatoire de Toulouse qui pourra à lui seul analyser 40% des données fournies par Gaia. Pour cela, les chercheurs de Toulouse ont mis en place une superordinateur capable d'analyser 6000 milliards d'informations par seconde. Une vraie machine de guerre !
Gaia devrait être lancé ce jeudi 19 décembre vers 10h heure française, depuis la base de Kourou en Guyane grâce à la fusée Soyouz.