Test Civilization VI Gathering Storm : une bonne extension qui mériterait quelques révisions

13 février 2019 à 17h28 dans Jeux vidéo

Durant le mois de janvier, nous avions pu profiter d'un accès anticipé à Gathering Storm, la prochaine extension de Civilization VI. Le jeu nous avait séduit sous bien des points durant nos premières heures dessus. Nous avons continué à nous faire la main sur cet accès anticipé octroyé par 2K, notre avis a-t-il changé ? Réponse dans notre TEST. 

Test Civilization VI Gathering Storm : une bonne extension qui mériterait quelques révisions

Prévu pour le 14 février prochain, jour de Saint-Valentin, Gathering Storm doit renouveler le gameplay et le contenu de Civilization VI, comme doit le faire toute bonne extension. Pour y parvenir, la seconde extension du 4X de Firaxis opte pour l'introduction d'un nouveau système de jeu, lié aux catastrophes naturelles et surtout, à la consommation énergétique et ses dérivés. 

Avant d'aborder les changements niveau gameplay, arrêtons-nous un instant sur la flopée de nouveaux dirigeants. Ces derniers sont au nombre de 9 et s'illustrent par leurs capacités à aménager des terrains jusqu'ici considérés comme détestables. Mansa Moussa (Mali) sera fortement avantagé sur les cases de désert, y compris sans Pétra, quand Wilfrid Laurier (Canada) affichera un grand sourire à proximité de cases de toundra et de neige. Ces nouveaux dirigeants sont pensés pour s'inclure parfaitement dans les coins manquants de Civilization VI. D'autres sont plus atypiques, comme le duo Aliénor d'Aquitaine, qui brandit les armes aussi bien du côté de l'Angleterre que de la France, ou les Maoris qui débutent leur partie au beau milieu de l'océan.

l'inondation, fléau des premiers tours

Qui dit nouveaux dirigeants, dit également unités, bâtiments et quartiers exclusifs. Chaque civilisation affiche ses préférences d'emblée, mais une surprend véritablement et affecte plus que les autres le cours d'une partie : la Suède. Si la Suède est présente dans une partie, chaque Congrès mondial, que nous aborderons plus en détails plus bas, permet aux joueurs de se disputer un prix Nobel. Une compétition salutaire qui mériterait d'être présente dans chaque partie et non pas se présenter comme une exclusivité de cette civilisation. Les nouvelles civilisations offrent une richesse supplémentaire permettant de varier d'autant plus les aménagements. 

Le gros des ajouts de Gathering Storm n'est autre que les catastrophes naturelles, particulièrement impactantes en début de partie, quand le milieu et la fin sont gérés par la consommation énergétique. Les catastrophes naturelles sont un ajout agréable, plus visuel qu'autre chose. Relativement surprenantes les premières parties, ces dernières n'ont finalement qu'un intérêt restreint. Les tempêtes et les tornades sont épisodiques et peu dangereuses. Néanmoins, les inondations et les éruptions volcaniques ont un véritable impact sur vos villes et surtout, vos aménagements. Mais dans votre malheur, ces destructions apportent un lot de compensation. La cendre volcanique est un excellent engrais quand le lit de votre rivière viendra augmenter le rendement en nourriture de vos cases proches d'une rivière. Outre ces catastrophes naturelles, qui font rapidement partie de l'histoire ancienne, une partie est finalement plus affectée par les ajouts énergétiques de Gathering Storm.

Au menu : l'énergie propre 

Dès l'ère industrielle, certains de vos bâtiments nécessiteront du charbon, du pétrole ou encore de l'uranium pour profiter de leur plein potentiel. Ces ressources, utilisées seulement pour la plupart pour des unités, ont donc davantage d'importance. Un point important qui rend ces ressources stratégiques véritablement stratégiques. Néanmoins, de nouveaux bâtiments viendront également vous permettre de ne pas abuser de la consommation de ces ressources. Barrage hydraulique, éolienne, panneau solaire, l'énergie propre est également au programme et vous permet de diminuer vos émissions de CO2. 

En effet, la pollution est également une composante de Gathering Storm. Brûler du charbon ou du pétrole rejettera des gaz à effet de serre dans l'air et par conséquent, viendra réchauffer la température moyenne de la partie. Avec la hausse des températures, la calotte polaire est affectée et les glaces fondent. Le niveau des océans montent alors et les côtes se retrouvent menacées. Cette problématique écologique posée par cette extension est LE point important de Gathering Storm, puisqu'elle va régir la partie dès l'ère industrielle. En plus d'impacter des bâtiments existants, elle va également apporter son lot d'aménagements inédits ainsi que de nouveaux projets. Certains serviront à augmenter votre impact négatif sur l'écologie, quand un autre vous permettra de faire réviser vos centrales nucléaires, qui vieillissent, pour éviter toute fuite nucléaire. 

Avec le temps, et les tours qui passent, vos installations nucléaires se détériorent et certaines peuvent même exploser. Un événement qui rappelle évidemment la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. L'électricité, nouvelle ressource amenée avec Gathering Storm, est un bon moyen de paralyser rapidement les bâtiments de production adverse. Ces nouveautés viennent dynamiser encore plus une partie déjà cruciale de Civilization VI

Diplomatie quand tu nous tiens

Cette extension revoit également les grandes lignes de la diplomatie dans Civilization VI. Le gros ajout de cette partie n'est autre que le grief, qui donne davantage de sens aux actions de certains des joueurs. Chaque action ou décision malveillante à l'encontre d'un dirigeant va générer des points de grief. Ces points pourront ensuite être dépensés pour exécuter telle ou telle action sans pour autant être vu d'un mauvais œil par les autres civilisations. La vengeance est un plat qui se mange froid, vous le savez bien. Une nouveauté qui ajoute davantage de logique aux relations diplomatiques entre les dirigeants. 

À mesure qu'une civilisation accumule des points de grief, elle se range doucement dans la case des civilisations belliqueuses. Lorsque vous rencontrerez une nouvelle civilisation, cette dernière aura vent de vos actions passées et se méfiera d'emblée de vous. Là encore, cette nouvelle mécanique apporte de la crédibilité aux relations diplomatiques. Un point important qui vient contrebalancer un ajout plutôt léger, le Congrès mondial. 

Désormais débloqué dès le Moyen-Âge, le Congrès mondial se réunit même lorsque les joueurs ne se sont pas tous rencontrés. Les civilisations inconnues sont donc affublées d'un point d'interrogation, enlevant un certain réalisme redoré par la mécanique du grief. Chaque Congrès mondial permet aux civilisations de voter en faveur, ou non, d'une mesure. Les votes sont effectués par le biais des faveurs diplomatiques, une nouvelle ressource. Les votes coûtent de plus en plus de faveurs et il convient de faire attention, même si les faveurs ont tendance à s'accumuler assez rapidement.

D'autant plus que l'IA a tendance à troquer allègrement ses faveurs diplomatiques, vous permettant de mettre aisément la main dessus. Les faveurs diplomatiques permettent également d'obtenir des points diplomatiques (obtenus en réussissant des "urgences" ou des événements spécifiques). 10 points sont nécessaires pour accéder à la victoire diplomatique, une nouvelle façon de remporter la partie. Un cumul relativement long à obtenir qui inscrit la victoire diplomatique comme une victoire difficile à obtenir. Il semble plus convenable de se diriger vers une victoire scientifique ou militaire, plutôt que de chercher à viser l'apogée diplomatique. 

une géographie repensée

Autre ajout de Gathering Storm, la génération des cartes. Cette dernière a été repensée pour offrir davantage de réalisme aux mondes dans lesquels se dérouleront vos parties. Les montagnes, lieu de prédilection des Incas, sont disposées de manière plus réaliste, donnant naissance à de véritables chaînes montagneuses. Certains lieux spécifiques ont également été baptisés. Rivières, lacs, montagnes, déserts écopent de noms célèbres, ajoutant encore des points de réalisme. 

Côté dogmes et technologies, les derniers tours profitent de recherches aléatoires, pimentant les fins de partie. L'idée est bien pensée et dynamise des tours plutôt longs. Même si certaines fins de partie s'apparenteront toujours à des fins de tour rapides dans l'attente d'une victoire scientifique, ces nouveaux dogmes et technologies apportent un bon coup de fouet nécessaire. Le fait qu'elles soient aléatoires rend chaque partie d'autant plus unique. 

Pour finir, le menu des productions a été repensé légèrement et permet de constituer des files de production pour nos villes. Plus besoin de s'attarder au choix de bâtiments pour les villes fraîchement sorties de terre, quelques clics de souris et cette dernière ne vous embêtera plus pendant plusieurs dizaines de tours. D'autant plus que les notifications sont coupées, vous permettant de vous concentrer à la résolution d'autres tâches, demandant davantage de réflexion.

Conclusion 

Malgré quelques ajouts qui mériteraient d'être peaufinés davantage, Gathering Storm tire son épingle du jeu et se présente comme une bonne extension. Même si certaines catastrophes naturelles sont plus esthétiques que véritablement impactantes, cette extension offre une nouvelle utilité à des ressources stratégiques seulement utilisées dans la production de certains bâtiments/unités. Les nouveaux dirigeants sont mieux pensés, certains possédant un gameplay atypique, s'intégrant parfaitement dans des cartes là aussi repensées, plus réalistes qu'à l'accoutumée. Les relations diplomatiques prennent désormais plus de sens avec l'ajout des griefs et des faveurs diplomatiques, même si la victoire diplomatique semble un poil trop longue à obtenir. Dommage pour le Congrès mondial, dont la présence semble légère et la majorité des mesures manquant de conséquences directes. Pour 39,99 €, Gathering Storm ajoute suffisamment de contenu pour justifier son prix. Les développeurs devraient profiter des premières semaines pour peaufiner le tout en fonction du retour des joueurs. 

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

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Commentaires (1)
Moyen de jouer Pompéi ?
photo de profil de truite Par truite, il y a 6 ans Répondre
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