Test Humankind : un 4X sublime et prometteur qui manque de profondeur
Le mois d'août est généralement synonyme de vacances, d'escapades en pleine nature ou encore d'une routine pimentée par des températures plus élevées que la moyenne. Mais le huitième mois de l'année demeure malheureusement un désert vidéoludique sans pareil, quoique nécessaire pour apprécier pleinement les sorties de la rentrée. Initialement prévu pour avril dernier, Humankind est sorti ce mardi 17 août. Que vaut ce 4X prometteur signé des français de chez Amplitude Studios ? C'est ce que nous allons voir.
l'histoire ne vous attend pas
A plusieurs reprises, Humankind s'est laissé découvrir, sans jamais trop en montrer. De ses premières ères à des parties en 150 tours uniquement, ce 4X (pour eXploration / eXpansion / eXploitation / eXtermination), est sorti le 17 août pour le plus grand bonheur des amateurs de ce genre si particulier. Un genre depuis belle lurette dominé par un ténor du jeu vidéo : Civilization. La saga de Firaxis continue de régner sur le monde du 4X, bien que Humankind se présente, non pas comme un concurrent, mais bel et bien comme une nouvelle IP très plaisante.
Dans Humankind, vous ne choisissez pas une civilisation avant le lancement de la partie comme dans bon nombre des jeux du genre, mais évoluez au cours des ères (Néolithique, Classique, Médiévale, Début de l'Age Moderne, Industrielle et Contemporaine), en choisissant à chaque changement d'ère une civilisation. Ainsi, vous pouvez débuter avec les pyramides Égyptiennes, avant de rejoindre les ports des Carthaginois au cours de l'ère Classique, puis les marchés Ghanéens à l'ère suivante, etc.
Vous l'aurez compris, vos choix dépendront de vos besoins et surtout, de ceux de vos adversaires. Comme tout bon 4X qui se respecte, Humankind souffre de soucis d'équilibrage. Un travail de longue haleine qui ne sera pas résolu avant un moment mais qui se veut tout de même bien dosé dès la sortie. Chaque civilisation possède ses bonus, ses bâtiments et unités uniques et surtout, ses bâtiments qui lui sont propres et qui composent le paysage urbain. Chaque changement de civilisation est d'abord visuel, un point appréciable, d'autant que Humankind est graphiquement très réussi.
beauté fatale
Les paysages sont sublimes, l'eau y est superbement modélisée, de même que les unités militaires. Outre ses qualités graphiques, Humankind se démarque également par ses qualités sonores. Bruits du vent et des vagues, cris d'oiseaux, des détails qui prennent toute leur ampleur à mesure que vous zoomez sur la carte. Une carte qu'il vous faudra explorer en long, en large, et en travers, et ce dès les premiers tours. Et pour cause, vos premiers tours de jeu seront composés d'une marche intensive, dans le but d'augmenter la population de votre tribu et d'acquérir des points d'influence en vue de la création d'un avant-poste, qui deviendra par la suite une ville, ou qui sera rattaché à une.
Des premiers tours régis par une bonne part de chance. Et pour cause, en fonction de vos trouvailles, vous pourrez débloquer plus ou moins rapidement votre première civilisation. Et vous l'aurez compris, certaines étant plus efficaces que d'autres, y avoir accès rapidement est une aubaine. Au contraire, en être privé dès les premiers tours peut venir sceller votre partie. Pire encore, la carte d'Humankind est divisée en de nombreux territoires, que vous pouvez ajouter à votre empire contre de l'influence. Des territoires sur lesquels sont parfois trouvés diverses ressources, de luxe ou de stratégie. Et à l'instar de son comparse Civilization, dans Humankind, certaines unités militaires nécessitent des ressources stratégiques pour être produites.
la banque gagne toujours
Ainsi, si par manque de chance vous n'avez pas accès à des territoires disposant de ressources stratégiques, vous devrez obligatoirement vous orienter vers des civilisations dont les unités n'en réclament pas. La liberté de mélanges mise en avant par Humankind n'en est finalement pas vraiment une, chaque partie vous forçant à vous adapter de différentes manières. Néanmoins, il est tout de même plaisant de pouvoir expérimenter diverses approches pour son empire avant de s'orienter davantage vers un des types de victoire disponibles, à savoir militaire, scientifique, via la gloire ou via d'autres manières plus secondaires.
Des défauts de fond qui font de Humankind une belle alternative à Civilization, excellant sur la narration, la bande sonore, les événements aléatoires (qui apportent de la richesse au gameplay) tout en proposant de belles idées avec son système de civilisations différent des autres 4X et ses territoires à rattacher ou encore ses lois vous permettant de vous focaliser sur l'influence ou la religion, dans un premier temps, avant de prendre une tournure plus appréciable par la suite. Toutefois, l'un des points énervants de Humankind réside dans son système de notifications, qui mérite d'être davantage peaufiné. Notifications primordiales et secondaires y possèdent la même importance, offrant un certain micmac indigeste une fois les 10 villes établies. Entre la perte et le gain de population, les changements de religion, les griefs, les pertes de stabilité, les pertes en mer et les déclarations de guerre, difficile d'y voir clair.
Conclusion
Avec sa plastique sublime et sa voix douce et travaillée, Humankind s'impose comme un 4X prometteur. Non-exempt de défauts, il propose une alternative très plaisante au ténor du genre. Mais après une cinquantaine d'heures, difficile pour nous d'y voir un futur remplaçant à la franchise qui mène le monde du 4X depuis plus d'une décennie. Et pour cause, malgré toutes ses qualités, aussi bien de forme que de fond, Humankind manque de profondeur. Mais à l'instar de son comparse, c'est éventuellement par le biais de DLC et d'extensions que le titre des français de chez Amplitude Studio parviendra à être sublimé. Reste à voir ce que le studio parisien proposera au cours des années à venir.
Qu'est-ce que c'est bon de pouvoir y jouer sur tablette comme si on y jouait en local.
On commence sa partie sur PC, switch vers la tablette et on continue dans son lit (⌐■-■)