Ces tueurs et psychopathes ayant influencé la pop-culture
La pop-culture actuelle s'inspire de bien des personnages, réels comme fictifs, et dont les actes marquent les esprits comme jamais. Par le biais de la culture de masse, le simple fait qu'un petit groupe idolâtre des tueurs en série, ou des psychopathes, cette vénération va s'étendre au plus grand nombre, et influencer films, chansons, séries télévisées, livres, etc... Nous avons sélectionné pour vous dix de ces "personnalités", en expliquant quelles influences elles ont eu sur la pop-culture.
Le Tueur du Zodiaque
Un meurtrier en série californien ayant sévi entre 1968 et 1969, et à qui fut attribué, de façon sûre, 5 meurtres, deux tentatives de meurtres, un enlèvement, mais qui a revendiqué près de 37 meurtres, entre 1966 et 1978.
Sa marque de fabrique était un logo représentant un cercle traversé par une croix celtique, logo dont il se servait pour signer les lettres qu'il faisait parvenir aux journaux californiens.
De nombreuses spéculations ont couru sur son identité, bien entendu. Parmi les suspects, Theodore John Kaczynski, qui était l'Unabomber, ou Rick Marshall. En 2008, Jack Tarrance fut suspecté et dénoncé par son gendre, et un an plus tard, Deborah Perez a prétendu que son beau-père, Guy Ward Hendrickson était le Tueur au Zodiaque. Toutefois, elle ne fut pas crue, ayant déjà prétendue être la fille illégitime de John Fitzgerald Kennedy.
Le Tueur au Zodiaque a inspiré le premier film de l'Inspecteur Harry, et surtout le personnage de Scorpion, l'antagoniste principal, ainsi que de nombreux films se basant sur les véritables crimes du Tueur au Zodiaque. Le Tueur des Gémeaux, dans l'Exorciste, qui hante le Père Karras, est aussi inspiré de ce tueur en série. Enfin, il a inspiré le jeu vidéo Heavy Rain, dans lequel le Tueur aux Origamis nargue la police un peu de la même façon que le Tueur au Zodiaque.
Guy George
Le Tueur de l'Est Parisien, ou le Violeur de l'Est Parisien, avait à son actif 21 victimes avant son incarcération, toutes des femmes. Le motif était le viol, et le meurtre après un premier passage en prison, afin d'éviter que ses victimes ne témoignent contre lui.
Son histoire a inspiré le film l'Affaire SK1, où l'on suit l'enquête menée par Franck Magne, cherchant à découvrir la vérité derrière les meurtres de plusieurs jeunes femmes, qui ne semblent avoir aucun lien entre eux, jusqu'à parvenir à la capture de Guy Georges, grâce à son ADN recueilli sur une des scènes de crime.
Eric Harris & Dylan Klebold
A eux deux, ils ont fait 37 victimes, dont 13 morts, au lycée de Columbine. On a dit d'eux qu'ils étaient des néo-nazis, en raison de la date du massacre (20 avril, jour de naissance d'Hitler), mais il semble qu'ils souhaitaient déclencher leur carnage la veille, en hommage à l'attentat d'Oklahoma qui avait eu lieu 5 ans plus tôt, et dans le but de "le surpasser".
Les motivations des deux tueurs semblent être la volonté de se venger de ceux les ayant rejeté et humilié durant leur scolarité, bien que les jeux vidéo Doom et Wolfenstein 3D aient été aussi pointés du doigt étant donné qu'Eric et Dylan étaient des aficionados du jeu, à l'instar du heavy metal, ces deux derniers étant, durant les années 1990, les deux coupables désignés aux yeux des médias, des politiciens et des parents, tout comme les jeux de rôles.
Ce massacre a inspiré deux films : Bowling for Columbine et Elephant, des épisodes de séries télévisées (Esprits Criminels, Les Frères Scott,...) un jeu vidéo, le tristement célèbre Massacre Columbine RPG et des chansons, tel Pumped up Kick de Foster the People, ou Kinslayer de Nightwish.
Ronald DeFeo Jr
Ronald DeFeo Jr a assassiné, durant la nuit du 13 novembre 1974, ses parents et ses quatre frères et sœurs à l'aide d'une carabine de chasse. Se déclarant absent de la maison au moment du meurtre durant son interrogatoire, les policiers finirent par lui faire avouer la vérité. Il fut condamné à six peines consécutives d'emprisonnement, allant de 25 ans à la perpétuité.
Toutefois, la création du mythe autour d'Amityville (ou du moins, de la demeure des DeFeo) débuta avec la famille Lutz, qui emménagea dans cette maison un an après le massacre. Ils parlèrent alors de phénomènes surnaturels se produisant dans cette même maison, et les décrivèrent dans un récit romancé : The Amityville Horror - A True Story, sur lequel se basèrent tous les films de la série Amityville, le premier sortant un an à peine après la parution dudit livre.
Pierre et Marie Martin
L'histoire se déroule en 1831, dans l'auberge de Peyrebeille. Les époux Martin, d'anciens fermiers de faible condition, sont devenus les propriétaires et tenanciers d'une petite auberge. Ils sont soupçonnés d'un meurtre, celui d'Antoine Enjolras, un maquignon qui avait fait halte dans l'établissement, tandis qu'il recherchait sa génisse. Arrêtés, leur procès débute en 1833, et 109 témoins se succédèrent à la barre, décrivant des situations abracadabrantesques, telles que des draps de lit ou des murs tachés de sang, des mains humaines s'agitant dans la marmite, des fumées nauséabondes en provenance de la cheminée...
C'est qu'ils sont soupçonnés d'avoir assassiné près d'une cinquantaine de voyageurs, et récoltés 30 000 francs-or (600 000 euros) grâce à ces meurtres. Finalement, un vagabond assurera les avoir vu tuer le maquignon, ce qui scellera leurs destins : Pierre et Marie Martin, ainsi que "Fétiche", leurs domestique, seront condamnés à la guillotine, sentence appliquée le 2 octobre 1833, à midi.
Cette histoire a inspiré deux films, tous deux appelés L'Auberge Rouge et un épisode de la série télévisée En votre âme et conscience. A noter qu'il existe toujours une confusion avec L'Auberge Rouge de Balzac, qui n'a aucun lien avec cette affaire judiciaire.
Dennis Rader
Aussi surnommé BTK, l'acronyme pour "Bind, Torture, Kill", littéralement "Ligoter, Torturer, Tuer", bref, un modus operandi qui annonce la couleur... Il a sévi dans les environs de Wichita (Kansas) durant 17 ans, entre 1974 et 1991, faisant 10 victimes durant ce laps de temps. A l'instar du Tueur du Zodiaque, il se moqua fréquemment de la police et de la presse, leur envoyant des lettres. Ce fut lui qui proposa le surnom qu'on lui attribua. Fétichiste sexuel, il avait prit l'habitude de porter des sous-vêtements de ses victimes (huit d'entres elles sont des femmes).
Il fut arrêté en 2005, après une bête erreur : il avait envoyé une disquette aux policiers, depuis un ordinateur de son église, dans laquelle il était un membre des plus influents. Reconnu coupable, il fut condamné à dix vies consécutives d'emprisonnement, ses crimes ayant été commis avant le retour de la peine de mort au Kansas.
Qui a-t-il inspiré ? Stephen King, et sa nouvelle Bon Ménage, et surtout... Le personnage de Francis Dolarhyde, le principal antagoniste du roman Dragon Rouge, écrit par Thomas Harris. Dolarhyde comme BTK ont pratiqué des actes nécrophiles sur leurs victimes (féminines), et ont eut une enfance difficile (cela a été suggéré dans certaines lettres de Rader envoyées à la police). Enfin, de nombreux groupes de métal ont été inspirés par les actes de Dennis Rader.
Henri Désiré Landru
Le Barbe-Bleue français, rien de plus. A partir de 1914, afin de pallier à ses problèmes de revenus, il va séduire des femmes vivant seules, ayant un revenu confortable. Il leur fait miroiter le mariage, leur propose de se rendre quelques temps dans sa villa (qu'il louait), et les tue, après leur avoir fait signer une procuration lui permettant de mettre main basse sur leurs biens en toute légalité. Puis, il faisait disparaître les corps en les faisant brûler dans sa cuisinière. Onze femmes périrent à cause de son charme, le contexte de la Première Guerre Mondiale poussant ces dernières, qu'elles soient veuves ou non, à rechercher une relative sécurité auprès d'un homme, de préférence aisé.
Il sera arrêté en 1919, grâce à l'amie d'une de ses victimes, son procès s'ouvrit en 1921 et reste l'un des plus connus de l'histoire judiciaire française : Landru était un homme charmeur et charmant, et ses réparties étaient plus attendues que le réquisitoire et la sentence :
Alors qu'une de ses réparties venait de faire éclater de rire le public, le juge, excédé, s'exclame : "Si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi !". Ce à quoi Landru répliqua : "Pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus."
Etant l'un des tueurs en série français des plus connus du XXème siècle, à l'instar du Docteur Petiot, il a inspiré de nombreux artistes français et étrangers : Charles Trenet a composé une chanson nommée "Landru", Pierre Desproges élabora une explication selon laquelle les meurtres lui ont été imputés abusivement, il apparaît dans deux aventures d'Iznogoud, Charlie Chaplin s'inspira de lui pour interpréter Monsieur Verdoux, etc...
Jack l’Éventreur
Insaisissable, une véritable ombre... L'identité de l'assassin des prostituées de Whitechapel est, encore de nos jours, inconnue. Bien des suppositions ont été émises à son encontre : il aurait été un homme de bonne condition vivant à Whitechapel, ou bien un médecin ou même un aristocrate. On a même murmuré qu'il ferait partie de la famille royale ! Lewis Carrol, qui avait écrit Alice au Pays des Merveilles, faisait partie de cette cohorte, quelqu'un ayant émit l'hypothèse que quelques phrases, dans ses écrits, étaient des anagrammes pouvant faire référence aux meurtres de prostituées. Mais cette hypothèse est des plus farfelues, et pratiquement personne ne la prend au sérieux.
A l'instar d'autres tueurs en série, il a adressé des lettres à la police pour la narguer, la première se nommant "Dear Boss", une seconde envoyée un mois plus tard accompagnée d'un rein, dénommée "From Hell".
Jack l’Éventreur a inspiré des livres, certains le mettant face à Sherlock Holmes, un roman graphique d'Alan Moore et Eddie Campbell, "From Hell". On a écrit des pièces, des chansons et des films à son sujet, créé des jeux de sociétés, et dernièrement, Assassin's Creed III met en vedette Nightstalker, appelé Joe The Ripper, tandis que le DLC d'Assassin's Creed Syndicate Jack The Ripper le met directement en scène comme principal antagoniste.
Et surtout, l’Éventreur continue d'inspirer les théoriciens.
Gary Ridgway
Le Tueur de Green River a assassiné 72 femmes, selon ses aveux, généralement jeunes, vulnérables et souvent se prostituant. Le modus operandi était le même à chaque fois : il couchait avec ses victimes, les étranglait puis cachait leurs corps dans la forêt ou en les jetant dans la Green River proche, même s'il lui est arrivé d'en enterrer certaines...
La police a même requis la collaboration de Ted Bundy afin d'établir le profil du Tueur de Green River. Ce dernier suggéra que l'assassin revenait sur les lieux où il cachait ses victimes afin d'avoir des relations nécrophiles avec ces dernières, ce qui était vrai.
Il fut arrêté fin novembre 2001, grâce aux progrès de la technologie, qui recoupa des analyses de sperme et de salive prélevées sur des victimes, et Gary Ridgway a été condamné à 4800 ans d'emprisonnement, correspondant à 48 des vies de ses victimes, même s'il a avoué 72 meurtres.
Cela a inspiré des films, des livres, des chansons... La collaboration de Ted Bundy avec les forces de police a aussi donné naissance à un livre, The Riverman, qui fut adapté en film. Et l'on peut supposer que cela a inspiré à Thomas Harris Le Silence des Agneaux et Dragon Rouge, où Hannibal Lecter "aide" (à sa façon) le FBI à coincer Buffalo Bill et Francis Dolarhyde.
Charles Manson
Le meurtrier de Sharon State possède un CV assez impressionnant. Il a fondé "La Famille", un mouvement hippie, qu'il dirigeait en se prétendant être la "réincarnation du Christ", après être passé par le proxénétisme et des tentatives de percer dans le secteur musical. Par ailleurs, les femmes rejoignant sa communauté, outre l'endoctrinement subi, devenaient littéralement les esclaves sexuelles, et certaines étaient "utilisées comme paiement en nature" afin de loger gratuitement.
Via ce mouvement, il fait ordonner de nombreux meurtres durant l'été 1969, les justifiant par son interprétation personnelle de "l'album blanc" des Beatles et en les mêlant avec des extraits de la Bible. Il avait prédit "une guerre apocalyptique entre Noirs et Blancs", dont sa communauté était au final bénéficiaire, puisque après la victoire des Noirs, ces derniers, incapables de s'organiser, se tourneraient vers lui et lui demanderaient de les guider.
Il n'a pas assassiné de ses propres mains Sharon Tate, la femme de Roman Polansky, mais a commandité son meurtre, et en a été reconnu coupable. Le procès de "La Famille Manson" reste à ce jour le plus long et le plus coûteux de l'histoire judiciaire américaine.
Brian Hugh Warner s'est inspiré de lui et de Marilyn Monroe pour composer son nom de scène : Marilyn Manson, un album de Nine Inch Tails (The Downard Spiral) a été enregistré au 10050 Cielo Drive, où Sharon State fut assassinée, tandis que de nombreux chanteurs se sont inspirés de lui, ou l'ont cité... Il fait une apparition dans South Park, à l'épisode Joyeux Noël Charlie Manson !, Chanel #3, un des personnages de Scream Queens est sa fille, etc...
Comme nous avons pu le voir, la pop-culture a été lourdement influencée par ces personnalités du crime, et ce, de façon largement hétéroclite.
La façon dont ils influencent notre pop-culture montre aussi que ce serait vraiment le merdier si super-héros et super-vilains existaient : on serait pratiquement tous prêts à pardonner à ces derniers, quels que soient leurs crimes