Vikings : une étude scientifique met à mal cette idée reçue
Comme le rappelle le magazine Futura Science, le "phénomène viking" s'étend entre les fins des VIIIe et XIe siècles. Contrairement à des raccourcis ayant la vie dure, le terme viking qualifie une fonction et désigne généralement des Scandinaves s'inscrivant comme explorateurs, navigateurs, commerçants ou même pirates. Souvent guerriers, ils font, encore aujourd'hui, l'objet d'une véritable fascination. Cette donnée explique notamment le grand succès de la série du même nom, qui retraçe le destin de nombreux protagonistes de cette époque. Comme vous pourrez le constater plus bas, on n'a pas fini d'en apprendre davantage sur ces émérites voyageurs.
un travail de longue haleine
Le site Arkeonews rapporte l'existence d'une nouvelle étude sur la dentition des Vikings. La recherche à grande échelle a pu être menée grâce à des fouilles, datées de 2005. Ces dernières ont eu lieu en Suède - où l'on retrouve souvent de véritables trésors -, plus précisément dans la commune de Varnhem. Là, près des vestiges de ce qui fut une église, s'étendait un immense cimetière viking, comportant des milliers de sépultures. Les dépouilles y auraient été installées entre les Xe et XIIe siècles. Par chance pour les scientifiques, les sols de l'endroit ont largement préservé les ossements et les dents des dépouilles découvertes.
Sur ce visuel de Yoichi Ishizuka, la dentiste et chercheuse Carolina Bertilsson, bien entendu aidée du reste de son équipe, a, à l'université de Göteborg, scruté plus de 3000 dents appartenant à 171 individus bien distincts. Un travail méticuleux et probablement épuisant, duquel les scientifiques ont pu extraire de nombreux faits très intéressants. Pour mener à bien leur entreprise, les experts ont notamment eu recours à une sonde dentaire et, quand la situation le préconisait, à des radiographies.
Des données saisissantes
Si l'on peut aisément avoir une image très peu ragoutante de la dentition d'un viking, les résultats de l'étude nuancent plus que largement ce préjugé. En effet, sur l'échantillon étudié, 49% de la population avait au minimum une carie. Toutefois, les enfants n'ayant que des dents de lait - ou des dents de lait ET des dents adultes - n'en avaient pas la moindre. Du côté des adultes, ils perdaient en moyenne 6% de leur dentition au cours de leur vie. Des chiffres loin d'être aussi affolants que ce que l'on pourrait croire, d'autant que la suite est tout particulièrement intéressante. Ci-dessous, découvrez plusieurs clichés de Carolina Bertilsson et Henrik Lund.
Ainsi, plusieurs éléments viennent prouver que les vikings étudiés cherchaient à prendre soin de leur dentition, à la préserver. Comme le rapporte la directrice de la recherche, "plusieurs signes" leur ont permis de découvrir que les êtres retrouvés avaient "modifié leurs dents" : elle mentionne notamment l'usage de cure-dents, de limage et de remplissage, mais aussi d'un véritable traitement dentaire en cas d'infection ! En ce sens, des molaires trouées de la couronne à la pulpe ont été découvertes. Un tel procédé est utilisé pour enlever de la pression et, fort justement, apaiser la douleur résultant d'une infection dentaire. Si Carolina Bertilsson indique ignorer si ces actes ont été prodigués par les vikings eux-mêmes ou "avec de l'aide", elle se réjouit des nombreuses avancées occasionnées par l'étude.
Cela n'est pas si différent des traitements dentaires que l'on peut recevoir de nos jours, lorsque l'on perce à travers une dent infectée.
De son point de vue, la dentition avait donc une place résolument "importante" dans cette culture. Plus encore, les révélations des innombrables dents suggèrent selon elle que "l'art dentaire à l'âge Viking était sûrement bien plus sophistiqué que ce que l'on imaginait jusqu'alors".