Le jour où Méliès a fait naître le 7ème art
Si le cinéma est véritablement inventé quelques années auparavant, c’est le 15 mai 1902 que Méliès va faire de ce format un art. Son film Le voyage dans la Lune sera le premier à incorporer de la fiction et des trucages.
Jusqu’en 1902, le cinéma se concentrait avec insistance sur ce qu’on appellerait aujourd’hui les "documentaires", c’est-à-dire de simples photographies animées – comme ce qu’ont pu faire les Frères Lumière. Georges Méliès a ainsi joué un rôle primordial dans l’ascension artistique du cinéma en tournant Le voyage dans la Lune, un film de 14 minutes avec de réels trucages. Le film est lui-même inspiré du paysage de la fiction littéraire, notamment Jules Verne (De la Terre à la Lune).
Pour l’époque, Méliès réussit une prouesse exceptionnelle dans un univers où aucun réalisateur ne s’était jamais risqué. Le succès colossal du Voyage dans la Lune, en France ou aux Etats-Unis a permis d’accentuer l’intérêt pour cet art neuf et intriguant. Le paysage imaginaire que constitue la littérature est désormais mis en image jusqu’à développer l’engouement du public pour le grand écran. D’une manière ou d’une autre, Méliès est le père du (vrai) cinéma.
Avant le virage "science-fiction"
Mais évidemment, avant que Méliès puisse intégrer la science-fiction, il a bien fallu que d’autres personnalités œuvrent pour la création du 7ème art. Ce statut honorifique revient, dans la culture populaire, aux Frères Lumière. En effet, en 1895, Louis Lumière tourne ce qui est considéré par beaucoup d’historiens comme le premier film de l’histoire : "La sortie de l’usine Lumière à Lyon". Ce film, plus proche du "spot publicitaire" (pour reprendre l’expression de Georges Sadoul, historien du cinéma) que du réel long-métrage (45 secondes) retrace la sortie des ouvriers et des cadres de l’usine Lumière.
Mais, une fois n’est pas coutume, les historiens se contredisent concernant le réel créateur de la pellicule cinématographique. En vérité, les Frères Lumière se seraient largement inspiré du "Kinétographe" de Thomas Edison pour créer leur propre "Cinématographe". Les différences entre les deux se révèlent être particulièrement techniques, mais force est de constater que Thomas Edison, auteur de plusieurs dizaines de films depuis 1891 sur son kinétographe, a impulsé aux deux Français, la magie du cinéma.
120 ans de transformation
C’est ainsi que, sur ces fondements, Georges Méliès a, sept ans plus tard, tourné son Voyage dans la Lune. Georges Sadoul qualifie que son succès marque "le triomphe de la mise en scène sur le 'plein air' lumérien", une référence direct aux Frères lyonnais. De plus, il est important de noter que Méliès a aussi amorcé une profonde histoire d’amour entre littérature et cinéma, bien avant que les best-sellers envahissent les salles obscures. Du haut de ses 15 minutes, Le Voyage dans la Lune doit bien faire sourire Peter Jackson, l’homme capable d’étendre quelques centaines de pages sur 9 heures. Mais les moyens n’étaient pas les mêmes : qui sait ce qu’aurait pu faire Georges Méliès avec des fonds verts et des effets numériques ?
J'étais tellement content de tomber sur sa page wikipedia, ce mec était un monstre d'ingéniosité et comme dit dans l'article, le père fondateur des effets spéciaux et de la mise en scène cinématographique.
C'est pour ce genre de personne que j'aurais aimé naître au siècle dernier.
Une sacré histoire autour de ce bonhomme
Un grand homme ce monsieur Méliès !
Un vrai McGyver en son temps !