Le jour où Méliès a fait naître le 7ème art

17 mars 2017 à 10h51 dans Astrologie

Si le cinéma est véritablement inventé quelques années auparavant, c’est le 15 mai 1902 que Méliès va faire de ce format un art. Son film Le voyage dans la Lune sera le premier à incorporer de la fiction et des trucages.

Le jour où Méliès a fait naître le 7ème art

Jusqu’en 1902, le cinéma se concentrait avec insistance sur ce qu’on appellerait aujourd’hui les "documentaires", c’est-à-dire de simples photographies animées – comme ce qu’ont pu faire les Frères Lumière. Georges Méliès a ainsi joué un rôle primordial dans l’ascension artistique du cinéma en tournant Le voyage dans la Lune, un film de 14 minutes avec de réels trucages. Le film est lui-même inspiré du paysage de la fiction littéraire, notamment Jules Verne (De la Terre à la Lune).

Pour l’époque, Méliès réussit une prouesse exceptionnelle dans un univers où aucun réalisateur ne s’était jamais risqué. Le succès colossal du Voyage dans la Lune, en France ou aux Etats-Unis a permis d’accentuer l’intérêt pour cet art neuf et intriguant. Le paysage imaginaire que constitue la littérature est désormais mis en image jusqu’à développer l’engouement du public pour le grand écran. D’une manière ou d’une autre, Méliès est le père du (vrai) cinéma.

méliès

Avant le virage "science-fiction"

Mais évidemment, avant que Méliès puisse intégrer la science-fiction, il a bien fallu que d’autres personnalités œuvrent pour la création du 7ème art. Ce statut honorifique revient, dans la culture populaire, aux Frères Lumière. En effet, en 1895, Louis Lumière tourne ce qui est considéré par beaucoup d’historiens comme le premier film de l’histoire : "La sortie de l’usine Lumière à Lyon". Ce film, plus proche du "spot publicitaire" (pour reprendre l’expression de Georges Sadoul, historien du cinéma) que du réel long-métrage (45 secondes) retrace la sortie des ouvriers et des cadres de l’usine Lumière.

Mais, une fois n’est pas coutume, les historiens se contredisent concernant le réel créateur de la pellicule cinématographique. En vérité, les Frères Lumière se seraient largement inspiré du "Kinétographe" de Thomas Edison pour créer leur propre "Cinématographe". Les différences entre les deux se révèlent être particulièrement techniques, mais force est de constater que Thomas Edison, auteur de plusieurs dizaines de films depuis 1891 sur son kinétographe, a impulsé aux deux Français, la magie du cinéma.

120 ans de transformation

C’est ainsi que, sur ces fondements, Georges Méliès a, sept ans plus tard, tourné son Voyage dans la Lune. Georges Sadoul qualifie que son succès marque "le triomphe de la mise en scène sur le 'plein air' lumérien", une référence direct aux Frères lyonnais. De plus, il est important de noter que Méliès a aussi amorcé une profonde histoire d’amour entre littérature et cinéma, bien avant que les best-sellers envahissent les salles obscures. Du haut de ses 15 minutes, Le Voyage dans la Lune doit bien faire sourire Peter Jackson, l’homme capable d’étendre quelques centaines de pages sur 9 heures. Mais les moyens n’étaient pas les mêmes : qui sait ce qu’aurait pu faire Georges Méliès avec des fonds verts et des effets numériques ? 

Du haut de mes 19 ans j'ai du mal à enterrer les souvenirs d'une jeunesse nostalgique qui aura corrompu mon esprit pour toujours. De dresseur pokemon à apprenti sorcier, mon CV particulièrement étoffé se dévoilera au cours de chroniques qui feront ressortir vos plus belles expériences.

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Commentaires (5)
Ceux qui ont vu/lu Hugo Cabret ont déjà découvert le personnage. Quand j'ai vu le film je me suis tout de suite posé la question : Mais ce mec a-t-il vraiment existé ?

J'étais tellement content de tomber sur sa page wikipedia, ce mec était un monstre d'ingéniosité et comme dit dans l'article, le père fondateur des effets spéciaux et de la mise en scène cinématographique.

C'est pour ce genre de personne que j'aurais aimé naître au siècle dernier.
photo de profil de Tonald Drump Par Tonald Drump, il y a 8 ans Répondre
Quand on pense que Méliès faisait ces trucages en découpant une partie d'un film pour la superposer sur un autre, on se rend compte que le fond vert et le numérique a énormément aider les monteurs !
photo de profil de Kerwal Par Kerwal, il y a 8 ans Répondre
Il me semble qu'il a été le premier à réaliser des montages sur ses bandes, en créant des coupes et raccords pour créer des effets d'apparitions / disparitions. Et je crois qu'il à lui-même développé son propre cinématographe, car les frères lumière pensaient que le cinéma n'était qu'un effet de mode et ont refusé de lui vendre un de leur appareils.

Une sacré histoire autour de ce bonhomme
photo de profil de Tonald Drump Par Tonald Drump, il y a 8 ans (en réponse à Kerwal) Répondre
Pour le cinématographe je ne sais pas, mais oui, ces effets spéciaux à lui c'était du vrai découpage, collage, montage. Et ça devait être un travail minutieux je suppose, il en avait de la volonté !

Un grand homme ce monsieur Méliès !
photo de profil de Kerwal Par Kerwal, il y a 8 ans (en réponse à Tonald Drump) Répondre
C'est presque ça, j'suis retourné sur Wiki. Les frères Lumière refusent de lui vendre leur cinématographe sous prétexte qu'il n'y a aucun avenir dans le cinéma. "Mais Georges Méliès est têtu : il achète le procédé de l'Isolatographe des Frères Isola et le projecteur Theatograph commercialisé à Londres par son ami, l'opticien et premier réalisateur de films anglais Robert William Paul. Il fonde sa propre société de production, la Star Film"

Un vrai McGyver en son temps !
photo de profil de Tonald Drump Par Tonald Drump, il y a 8 ans (en réponse à Kerwal) Répondre
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