Le Seigneur des Anneaux : voici ce qui a inspiré le cheval de Gandalf
Gandalf n'aurait pu parcourir les vastes contrées de la Terre du Milieu en un temps record et soutenir les peuples libres sans son fidèle et puissant cheval Shadowfax. Mais derrière ce nom se cache une histoire et une origine très riche. Explications.
Légendes scandinaves et linguistique, les inspirations de J.R.R. Tolkien
Pour imaginer l'univers florissant du Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien a puisé son inspiration dans diverses légendes et dans l'horreur qu'il a vécu lors de la Première Guerre mondiale, conflit dans lequel il s'est engagé. L'effroi vécu dans les tranchées lui a notamment inspiré Le Marais des Morts, contrée sinistre que traverse Frodon, Sam et Gollum.
On sait aussi que les contes et légendes européens, et plus particulièrement la mythologie germano-scandinave sont l'une des clés de voûte pour construire son univers, et le doter d'une géographie, et de langues toutes plus complexes les unes que les autres. Professeur de vieil anglais, de langue et littérature anglaises à l’université d’Oxford, le romancier britannique est aussi un passionné des mythes scandinaves. Smaug, l'anneau unique, l'épée d'Aragorn Anduril, ou encore les écritures naines et elfiques, y font directement référence. Gandalf aussi, le magicien blanc est inspiré du dieu Odin, dieu à multiples facettes métamorphe, magicien et voyageur, dont la ressemblance est frappante. Le dieu scandinave possède également, tout comme Gandalf, le plus rapide des chevaux.
Shadowfax, le cheval de gandalf à l'étymologie complexe
Le fidèle destrier de Gandalf, magnifique et imposant cheval blanc à la crinière qui «brille comme l'argent» a derrière lui toute une histoire, et une étymologie linguistique très précise. Shadowfax, «le seigneur des chevaux» provient du vieil anglais. Les chercheurs Wayne G. Hammond et Christina Scull se sont intéressés à son étymologie dans The Lord of the Rings: A Reader's Companion, livre sorti en 2005 qui dissèque, chapitre par chapitre les notes, lettres, et autres sections couvrant les nombreuses cartes de la Terre du Milieu, les chronologies de l'histoire et l'écriture de Tolkien. Les chercheurs proposent une nouvelle traduction de Shadowfax par «Sceadu-fæx» ayant une crinière (et un pelage) gris ombre. Il précise que le mot «fax» est un mot anglais obsolète pour désigner les cheveux, mais qui toujours utilisé en Islande et en Norvège.
l'histoire de shadowfax
Au-delà de son étymologie, Shadowfax a également une histoire et une origine très riches, malheureusement peu explorées dans les films de Peter Jackson. Celui que Gandalf considère comme son ami qui l'accompagne «à travers de nombreux dangers» était un descendant de Felaróf et un chef de la race des Mearas, race de chevaux plus forts, plus rapides et plus intelligents. Capable de comprendre le langage humain et doté d'une vitesse hors norme, il fut confié au magicien blanc par Théoden après son évasion de la tour d'Orthanc. C'est grâce à sa vitesse que Gandalf a pu parcourir les interminables contrées de La Terre du Milieu en un temps record. Du Rohan, il réussit à rallier la Comté en seulement six jours.
Shadowfax réapparaît ensuite pour conduire Gandalf, Gimli, Aragorn et Legolas jusqu'au Rohan dans Les Deux Tours, et permit au sorcier et à Pippin de traverser la contrée des Rohirrim pour se rendre à Minas Tirith dans l'urgence. Il a joué un rôle déterminant puisque Sauron croyait que le Hobbit possédait l'Anneau Unique. Lors du siège de Minas Tirith, Gandalf commandait l'armée du Gondor disloquée sur le dos de son destrier, lui permettant de naviguer avec une meilleure aisance de la ligne de front jusqu'à la citadelle, là où il sauva Faramir d'une mort certaine.
Immensément courageux, Shadowfax a tenu tête au Roi-Sorcier d'Angmar et son coursier ailé sur les remparts de la cité du Gondor. Aucun autre cheval ne peut en être capable. Après la Guerre de l'Anneau, Shadowfax raccompagna Gandalf vers le Nord lors du voyage du retour, et l'accompagnait vers l'ouest, vers les Terres immortelles.