Dans les romans, les films, les jeux vidéo... Les pirates sont partout et alimentent les fantasmes de toutes les personnes qui se sentent l'âme d'un aventurier. 

Marins hors-la-loi attaquant et pillant les navires de marchands, se battant au canon et à l'épée, parcourant les mers et les océans à la recherche de trésors inestimables, ils nous fascinent et on envierait presque leur liberté totale (même si nombre d'entre eux ont fini au bout d'une corde). 

C'est à croire que ces aventuriers n'ont jamais existé, et pourtant, Barbe-Noire, Jack Rackham, Charles Vane et Anne Bony sont autant de noms qui ont réellement terrorisé les navires de leur temps. 

On donne à ces marins plusieurs noms, tantôt pirates, tantôt corsaires ou flibustiers, et pourtant, ces trois termes ne désignaient pas les mêmes personnes ! 

Pour mettre de l'ambiance dans ce bon à savoir, je vous partage le générique de la série Black Sails, si vous aimez les pirates et que vous ne connaissez pas encore cette série, vous vous laisserez sans doute séduire par son opening : 

Le pirate

Du latin “pirata” et du grec “peiratès”, le mot pirate signifie “celui qui tente fortune”, “celui qui entreprend”. Le pirate, que l'on appelle aussi forban, est un hors-la-loi, il n’agit que pour son compte et n’obéit à aucune autre autorité que la sienne. Il pille les navires qu’il croise sans distinction de nationalité.

Si un navire pirate se fait attraper, c’est la pendaison, sans concession !  

La piraterie c'est très vieux, dès l'Antiquité, ils sévissaient déjà en Méditerranée. D'ailleurs Jules César lui-même fut capturé par des pirates de Cicile (Asie Mineure). On raconte que les forbans réclamèrent une rançon de 20 talents d'or pour sa libération (une somme très conséquente), mais celui-ci fit monter le prix, jugeant qu'il en valait au moins 50 ! Peu après sa libération, il retrouva ses ravisseurs et les massacra. 

Des pirates il y en a aussi dans toutes les parties du monde. Par exemple, en Chine, Ching Shih était une femme pirate que l'on surnommait "La terreur de la Chine du Sud" et pour cause, elle avait sous son commandement 400 navires pirates. Destin d'exception pour cette ex-prostituée qui avait été enlevée par un pirate tombé amoureux d'elle !  

Le corsaire

Le corsaire quant à lui à un navire armé et financé par un particulier, des associés où le souverain d'un royaume. Il possède des lettres de marque de son pays qui l’autorise à piller les navires des nations ennemis. Donc, contrairement à son collègue pirate, le corsaire ne peut pas attaquer ni piller n'importe quel navire.

Un roi démuni de flotte pouvait tout à fait délivrer des lettres de marque à un particulier pour l'autoriser à attaquer les navires ennemis.

Bien entendu, sur le papier, le corsaire obéit à son "client", mais dans les faits, en pleine mer personne n’était là pour les surveiller, les corsaires s’attribuaient parfois quelques libertés.

Une autre différence notable entre pirates et corsaires : ce dernier ne sera pas pendu s’il se fait arrêter, il lui suffira de montrer ses lettres de marque pour éviter la corde, mieux valait ne pas les perdre ! En étant capturé, un corsaire est considéré comme un prisonnier de guerre. 

Beaucoup de pirates furent avant tout corsaires, comme Barbe-Noire qui, avant de devenir le terrible pirate que nous connaissons tous, a fait ses débuts sur un navire de corsaires.

Pour résumer, le corsaire fait la guerre aux ennemis qu'on lui a désigné, tandis que les pirates, eux, font la guerre à tout le monde ! 

Bien entendu, tout cela, c'est sur le papier, dans la réalité, la limite entre les corsaires et les pirates était parfois assez floue. 

Les flibustiers

On appelle flibustier les aventuriers qui s’attaquaient aux navires espagnols et portugais dans les Antilles entre le XVII et le XVIIIème siècle (de 1630 à 1730 environ) durant la période que l’on nomme communément “l’âge d’or de la piraterie”.

À l'origine, les flibustiers étaient des marins français, anglais et hollandais, qui s'attaquaient aux navires de la Couronne d'Espagne chargés de trésors du Nouveau Monde. Les flibustiers ne sont pas réellement des pirates, ni vraiment des corsaires, ils sont plutôt un mélange des deux. Ces marins libres s'étaient exilés dans les Antilles pour fuir les guerres civiles ou la persécution religieuse qui avait lieu en Europe.

Les flibustiers n'agissent donc au nom de personne, mais leurs actions arrangent bien la France, l'Angleterre et les Pays-Bas, qui voient en ces attaques un bon moyen d'affaiblir la puissance de la flotte espagnole. 

Parmi les flibustiers célèbres on compte entre autres : le gallois Henry Morgan qui prit Panama en 1670 et fut nommé gouverneur de Jamaïque. Pierre Legrand, un français originaire de Dieppe qui s'empara d'un vaisseau amiral espagnol avec une simple barque de 28 hommes et un autre français : François L'Olonnais, originaire des Sables-d'Olonne, qui lui était surtout reconnu pour sa grande cruauté. 

C'est d'ailleurs de lui que vient le nom de Zoro Roronoa (un surnom de L'Olonnais était aussi "l'Olonnois" ce qui donna Roronoa en japonais), célèbre personnage aux cheveux verts de One Piece.  

Et les boucaniers alors ? 

On entend aussi parfois parler des boucaniers lorsque l'on évoque la piraterie. 

Les boucaniers étaient des hommes qui vivaient de la chasse du cochon et du boeuf sauvage, ils en faisaient fumer la viande sur le boucan (d'où leur nom). Ils vivaient principalement à Saint Domingue et sur l'île de la Tortue et étaient soit des marins déserteurs, des naufragés, des esclaves en fuite, de renégats ou encore de flibustiers lassés de parcourir la mer, en somme, des personnes qui ne peuvent s'intégrer aux colons européens. 

Concrètement, les boucaniers ne prennent pas la mer, mais ils sont tout de même à l'aise sur un bateau et il arrive qu'ils se soient alliés à des flibustiers lors de courses. L'association des boucaniers et des flibustiers a donné naissance au terme "Frères de la Côte" englobant ces hommes qui se sont rebellés contre les gouvernements locaux en faisant régner leurs propres lois.