La véritable histoire de l'invention du karaoké
Le karaoké est certainement l'une des inventions japonaises les plus connues dans le monde. Mais vous-êtes vous déjà demandé qui se cachait derrière ? L'auteur Matt Alt qui vient d'écrire le livre Pure Invention, explique que très longtemps le karaoké était considéré comme l'invention d'un certain Daisuke Inoue, un musicien et homme d'affaires japonais. En réalité, celui qui en a eu l'idée le premier c'est Shigeichi Negishi qui a conçu la première machine en 1967.
La Sparko Box, l'ancêtre du karaoké qui fonctionne toujours
Pour les besoins de son livre Matt Alt est allé à la rencontre de Negishi, âgé aujourd'hui de 95 ans. Ce dernier lui a présenté la Sparko Box.
Negishi explique qu'il avait l'habitude de débuter sa journée en chantant car c'est un excellent moyen de se détendre et de se remonter le moral. Pour cela, tous les matins il écoutait une émission de radio intitulée Pop Songs whitout Lyrics et chantait.
Un jour de 1967, alors qu'il se rendait dans son entreprise qui fabriquait des magnétophones huit pistes en banlieue de Tokyo, Shigeichi Negishi a eu l'idée de brancher un micro sur l'un des magnétophones pour pour pouvoir s'entendre chanter sur un enregistrement de l'émission de radio qu'il écoutait quotidiennement.
Trois jours plus tard, l'ingénieur en chef de l'entreprise dévoile à son patron le prototype de la Sparko Box. Tout fonctionne et c'est exactement comme il l'avait imaginé. En ajoutant une minuterie à pièces, Negishi se rend compte du potentiel de cette invention. De retour chez lui le soir, Negishi dévoile la Sparko Box à sa famille qui est tout de suite séduite par le fait de pouvoir chanter et s'entendre dans les haut-parleurs.
Par la suite, il décide d'imprimer des paroles de chansons pour que les chanteurs puissent les lire en même temps qu'ils chantent. Désormais, chanter dans un micro relié à un ampli sur un magnétophone et un haut-parleur n'était plus réservé aux professionnels. L'inventeur du karaoké sait que son invention va connaître le succès. Il lui faut alors trouver le moyen de la commercialiser en trouvant un distributeur.
Negishi contacte alors un de ses amis qui travaille à la télévision nationale NHK. Il lui demande de l'aide pour trouver des cassettes karaoké. Il s'agit du terme pour les bandes son que les chanteurs utilisaient quand ils ne pouvaient avoir de musiciens sur scène lors de leurs concerts. L'objectif est d'avoir le maximum de bandes son à proposer aux futurs clients.
Par la suite, il trouve un distributeur pour lancer sa machine sur le marché. Cependant, pas question de la baptiser "machine à karaoké" du fait de la ressemblance avec le mot "kanoke" qui signifie "cercueil". C'est ainsi que la Sparko Box est sortie dans le monde sous différents noms comme The Music Box, Night Stereo ou encore Mini Jukebox.
La karaoké était né. Avant son invention, la seule façon pour les gens de chanter sur une bande son était de faire appel à des nagashi, des guitaristes itinérants qui passaient de bar en bar. Mais cela coûtait cher.
Negishi et son distributeur faisaient alors le tour des bars pour faire la démonstration de la Sparko Box. Bien évidement, les nagashi ne voyaient pas d'un bon œil cette machine qui promettait aux gens de pouvoir chanter avec un accompagnement sonore pour pas cher. Au point que partout où la Sparko Box était installée, les nagashi mettaient la pression sur les propriétaires de bars pour qu'ils la retirent de leurs établissements.
La Sparko Box ne sera jamais brevetée, car obtenir un brevet était un fastidieux parcours et coûtait cher. Negishi et son distributeur décident d'abandonner le projet surtout qu'ils ne devaient pas faire face à de la concurrence à l'époque, mais ça n'aura pas duré longtemps...