Test Monster Hunter: World, le meilleur volet de la saga sans hésitation
Il aura fallu attendre la conférence de PlayStation pour parvenir à entrevoir le prochain opus de la saga Monster Hunter. Alors que Monster Hunter XX ne va plus tarder à débarquer sur la Nintendo Switch, PS4, Xbox One et PC se dégotent une nouvelle itération de la saga, rien que pour eux.
Quand le gros gibier s'annonce vraiment gros
Les fans de traque et de chasse de gros gibiers vont être ravis d'apprendre qu'un nouvel opus de la célèbre franchise Monster Hunter est en route sur PS4 et Xbox One dans un premier temps, puis plus tard sur PC. Ce nouveau volet se voudra prendre un chemin un peu différent de ce que proposait alors Nintendo. Et pour cause, moins de bourrinage bête et méchant. Ce nouvel opus, intitulé Monster Hunter: World, vous offrira davantage de profondeur de gameplay. En plus de vos armes, vous pourrez également compter sur votre environnement, qu'il soit inerte ou vivant. De cette manière, arbres, lianes et même Rathalos se feront un plaisir de vous seconder dans votre quête.
Seul ou à quatre joueurs, il sera possible de décaper du monstre, gros ou moins gros, afin d'en récupérer les parties les plus importantes. Si Monster Hunter: World suit les pas de ses aînés, les écailles, carapaces, queues et parfois rubis ou yeux, vous offriront la possibilité de fabriquer moult armes et armures afin d'affronter des adversaires de plus en plus imposants. Dans Monster Hunter, la chasse ne s'arrête jamais. Même si votre quête est terminée, il vous faudra éventuellement la recommencer s'il vous manque des ressources. Ainsi, les centaines d'heures ont tendance à s'accumuler et votre connaissance du bestiaire devient alors sans limite.
Selon Gematsu, les joueurs pourront grimper sur les monstres de bien des manières, ainsi que s'y déplacer. De cette façon, il sera possible d'infliger des coups précis à des endroits ciblés du monstre. Concernant le côté multijoueurs, il n'y aura pas de blocage de région. Ainsi, joueurs japonais et européens pourront participer ensemble aux mêmes quêtes. Toutefois, sachez que Monster Hunter World est exclusif à la PS4 dans le pays du Soleil Levant. Quoiqu'il en soit, ce nouveau volet n'a pas fini de nous dévoiler toutes ses fonctionnalités. Monster Hunter: World est prévu pour début 2018.
Test du Monster Hunter: World
Pendant de longues, très longues années, la licence Monster Hunter s'est cantonnée aux consoles portables de Nintendo. Une décennie après avoir abandonné les consoles de chez Sony, Capcom débarque sur les consoles next-gen et sur PC (un peu plus tard). L'occasion pour une saga de niche de se faire connaitre du grand public et ainsi, d'ouvrir ses portes à un plus grand public. Avec Monster Hunter: World, la licence profite également de la puissance bienvenue des consoles actuelles et se dote de graphismes plus réalistes. Mais qui dit nouveaux joueurs, dit accessibilité. Monster Hunter n'est pas une saga réputée noob-friendly. Des changements ont-ils été effectués pour permettre à chacun d'apprécier leurs sessions de jeu ? Sont-ils efficaces et réussis ? Monster Hunter: World vaut-il le coup ? Ce sont les questions auxquelles nous allons répondre.
La présentation de Monster Hunter: World à l'E3 dernier pendant la conférence PlayStation a eu l'effet d'une bombe. Oui, un jeu Monster Hunter allait débarquer sur les consoles de salon. La licence a donc fait peau neuve pour l'occasion : nouveaux monstres, nouveaux graphismes, nouveau gameplay. Les équipes de chez Capcom ont travaillé dur pour parvenir à faire de ce Monster Hunter: World, un jeu plaisant, aussi bien pour les nouveaux joueurs que pour les vieux de la vieille.
Raymond, on part à la chasse
Chaussez votre casquette, enfilez vos bottes et équipez-vous de votre plus belle arme, le frigo est vide. Monster Hunter: World change radicalement le gameplay de la série et l'améliore de nombreuses, très nombreuses façons. Certaines armes comme la Grande Épée ou le Lanceflingue se voulaient statiques, attendant de charger un coup ou une explosion au maximum avant de lâcher la sauce. Tout ceci change, ou presque. Mais au moins se diversifie. Premièrement, les navicioles. Ces insectes que vous contenez dans une sorte de lanterne au niveau de votre taille vous servent à traquer les monstres. L'utilité ? Ne pas passer 45 minutes à déambuler dans la jungle ou dans le désert à la recherche de votre proie. Les monstres ne vous attendent pas pour bouger et vivent leur vie. Tout un écosystème se meut autour de vous. Insectes, volatiles, rongeurs, monstres, tous se nourrissent, chassent, vivent. Et vous, vous êtes le parasite qui vient les déranger. Et les navicioles vous serviront de guides.
Des griffures de Rathian, parfaites pour débuter une traque.
Dès qu'elles passent à proximité d'une ressource (herbe, pierre, carcasse), de la trace d'un monstre (empreinte, trace de boue, griffures) ou d'un objet à récolter, les navicioles vous en informent. Tous les objets, ou presque, avec lesquels vous pourrez interagir entreront en contact d'une manière ou d'une autre avec les navicioles. Ces lucioles sont la pierre angulaire de votre chasse. Une fois que vous aurez mis la main sur suffisamment de traces, elles prendront la direction du monstre en question et vous n'aurez qu'à les suivre. Les navicioles ne facilitent pas le gameplay. Contrairement aux précédents Monster Hunter, les cartes ne sont pas plates et dépourvues de caches. Vous pourrez passer à plusieurs mètres d'un monstre sans même vous en apercevoir. Les cartes sont différentes. Finies les zones à proprement parler, les temps de chargement et le décor vide et terne. Dorénavant, vous êtes plongés dans une authentique jungle, formée autour d'un arbre géant dans lequel il est possible de grimper à 100 mètres de hauteur sans vous arrêter une seule fois de marcher.
L'information à votre disposition.
Les navicioles offrent, pour ceux qui le souhaitent, un moyen de gagner un peu de temps. Chaque monstre possède ses zones de prédilection et à mesure que vous les chasserez, vous serez en mesure de prédire où ils trainent. Plus vous emmagasinerez de données sur les monstres et plus votre Compendium sera rempli. Il vous sera alors possible de noter les zones les plus sensibles de tel ou tel monstre, notifier les ressources récoltables, de même que les zones à viser si vous souhaitez mettre la main sur un croc ou une vertèbre (même si cela parait relativement évident). Même si les navicioles vous indiquent ce qui se trouve autour de vous et ce avec quoi vous pourrez interagir, les interactions avec le décor sont tues. La raison ? La surprise. Monster Hunter: World recèle de surprises en tous genres. Votre décor, même s'il semble brut de souche et impassible, possède une utilité. Branches, rochers, barrages et autre murs peuvent cacher une zone secrète, un piège ou encore une cache. À vous de jauger et de tenter de mettre la main dessus d'une manière ou d'une autre.
Frapper la viande pour l'attendrir
Monster Hunter: World est avant tout un jeu dans lequel vous devrez chasser pour survivre. Et pour l'occasion, Capcom a décidé de mettre en place un véritable scénario, et non pas une simple suite d'événements sommaires. Pour faire court : le Zorah Magdaros, un énorme monstre volcanique migre vers le Nouveau-Monde. D'autres dragons anciens le suivent pour une raison. En tant que nouveau membre du camp de recherche d'Astera, vous devrez élucider les mystères qui gravitent autour de ce monstre géant. Amenée par de nombreuses cinématiques doublées en français (tout comme le reste du jeu), l'intrigue est intéressante, pleine de rebondissements et permet d'en apprendre davantage sur les motivations des monstres. Même si les cinématiques sont très jolies et prennent en compte la personnalisation de votre personnage et de votre Palico ainsi que de leurs armures, certains dialogues ont tendance à sonner creux quand ils tombent à côté de la trame principale. Dans l'ensemble, les PNJs sont réussis et le doublage l'est davantage. Une manière de sublimer des cinématiques déjà grandioses, qui peuvent être visionnées de nouveau dans la Galerie, comme à leur habitude.
Votre armure, visible aussi durant les cinématiques.
La ville principale dans laquelle vous évoluerez se décline en plusieurs niveaux : le Marché, la Forge, votre Chambre, la Cantine. Chaque niveau possède son coffre et son tableau de quête pour que vous puissiez partir d'où il vous plaira. Des monte-charges sont également de la partie pour vous éviter de prendre les escaliers. Vendeurs, forgerons, scientifiques et bien évidemment, cuisiniers sont à votre disposition, de même que tous les PNJs présents dans la ville. Si vous oubliez de manger en ville, vous pourrez toujours vous sustenter dans le camp d'une des zones. Équipés d'une cantine, vous pourrez y manger en quête ou en expédition. Les quêtes banales de récolte et de livraison sont toujours présentes, mais secondaires. Plus besoin de se forcer pour avancer dans l'histoire. Quant au rang G, patience ? Du contenu additionnel est prévu pour plus tard avec l'arrivée du Deviljho dans un premier temps. Quoiqu'il en soit, chaque repas sera espacé de l'autre par du temps, même si vous tombez K.O. entre temps. Impossible de vous gaver en enchainant les repas. Qui plus est, un second repas ne sera jamais aussi efficace que le premier. Il est donc conseillé de changer de zone si vous êtes tombés au cours de votre expédition (et que vous n'êtes pas partant pour utiliser vos Nutriments).
La cantine d'Asteros, votre cafétéria attitrée.
Cette intrigue vous guidera pendant 40/50h pour les nouveaux joueurs ou ceux qui prennent leur temps. Les plus rapides élucideront le mystère en une trentaine d'heures. Les monstres restent punitifs et s'aventurer à moitié nu dans les hautes sphères de ce Monster Hunter: World peut mener au One Shot, et ce sans vergogne. Ne comptez pas sur votre connaissance des monstres habituels de la série comme le Teostra ou le Kushala Daora pour vous tirer d'affaire. Ces monstres ont également changé d'un cran et adaptent leur gameplay à celui du nouveau titre. Pas d'inquiétudes, pour en venir à bout, vous pourrez compter sur les 14 armes à votre disposition et sur l'aide de votre Palico, simplifié pour l'occasion. Concernant les armes, ces dernières se dotent d'un nouveau combo, en moyenne. Fort, il facilite la chasse et augmente considérablement le DPS de votre arme. Dorénavant, les dégâts infligés s'affichent. -4, -6, -2324, les nombres dépendent de votre arme et de la partie touchée. Plusieurs couleurs sont là pour vous indiquer où taper. De orange à gris, les dégâts varient en fonction du monstre, de votre arme, d'où vous frappez. Et même si frapper la tête d'un monstre peut afficher des nombres gris pendant un moment, une fois que les cornes seront brisées, les dégâts augmenteront (cf. Diablos avec un Marteau).
Foudre > Eau > Feu
Les monstres sont généralement associés à divers éléments. Le Rathalos au feu, le Jyuratodus à l'eau et le Légiana à la glace. Pour lui infliger un maximum de dégâts, privilégiez l'élément contraire, puisqu'il y sera faible. Des éléments liés aux changements de statuts sont également de la partie : poison, paralysie, sommeil. Vous l'aurez compris, ils sont relativement explicites. Votre gameplay sera également affecté par les talents. Ces derniers sont propres à chaque armure et vous offre des bonus. Machine de guerre pour l'attaque ou encore Bastion pour la défense, ils offrent divers bonus et possèdent divers paliers. Plus vous grimperez dans les paliers d'un talent et plus les bonus seront intéressants. Variez les armures et maximisez vos talents pour créer la combinaison parfaite. Des amulettes et des bracelets viendront vous épauler dans l'aventure, offrant des talents supplémentaires. Une fois que vous aurez débloqué la partie Experte des quêtes, vous aurez accès à des armures dotées d'emplacements libres. Ces trous vous serviront à y placer un joyau, récupéré à la fin de certaines quêtes. Ces derniers permettent aussi de personnaliser au mieux votre armure. Votre Palico peut également être équipé d'armures diverses et variées, sans talent, mais offrant des résistances élémentaires au feu, à l'eau ou à la foudre. Même si tout cela semble plutôt compliqué, la compréhension est quasi immédiate en jeu.
Une armure adéquate pour votre boule de poils.
Là où Monster Hunter: World peaufine son gameplay, c'est dans les possibilités offertes pendant la chasse. Entre les capes (résistance, camouflage), les pièges et autres Scarabées, se retrouver à 15 mètres dans les airs au-dessus du monstre avant de retomber sur son faciès est possible. Les possibilités sont nombreuses, aussi bien de votre côté que de celui des autres monstres. Comme évoqué précédemment, la faune et la flore qui se trouvent autour de vous constituent un véritable écosystème. Les monstres sont territoriaux et si deux monstres se croisent, un combat entre les deux peut éclater. Ces affrontements sont à prendre et apportent énormément au titre. À la fois impressionnants et amusants, il vous donne l'impression de vous sentir tout petit dans ce monde brutal mais sublime. Petit bémol, les combats sont scriptés et vous ne pourrez pas faire tout et n'importe quoi à ce niveau là. Pour ma part, je n'ai pas encore vu de monstre achevé par un autre monstre, et ce même après plus de 50 heures de jeu et lorsque la vie d'un des deux s'est abaissée au maximum. Quelques baisses de FPS ont été recensées sur PS4, sans raison apparente.
Affrontement imminent entre un Odogaron et un Radobaan.
Les armes sont toutes différentes, que ce soit dans leur style ou dans le gameplay qui leur est associé. Vous ne jouerez pas de la même façon à la lance ou au lanceflingue, même si les armes se veulent proches. Les combinaisons de touches sont simples (carré, carré, carré), (R1 + rond), (triangle + rond) et ne sont pas nombreuses. Toutefois, elles varient en fonction de chaque arme. Les timings sont importants et bien maitrisés, ils vous feront faire des merveilles. Vos efforts seront boostés par la musique emblématique de la saga, dont les airs sont repris et adaptés à votre situation.
La chasse, c'est comme l'apéro, toujours à plusieurs
Plutôt que d'arpenter les sentiers battus en solo, faites-le en bonne compagnie et ce jusqu'à quatre joueurs. Capcom a modifié son système multijoueur pour le rendre bien plus pratique. Premièrement, une session de jeu sera créée dès que vous aurez sélectionné votre personnage. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas jouer seul ou hors-ligne. Une fois chose faite, si votre session est accessible à d'autres, ces derniers pourront vous rejoindre à n'importe quel moment et jouer, même s'ils ne font pas la même quête que vous. Qui plus est, ils peuvent rejoindre votre quête à n'importe quel moment via les fusées de détresse. Une fonctionnalité relativement pratique qui vous facilitera la vie. Bien évidemment, à plusieurs, les monstres sont plus ardus.
Des références d'un autre âge.
Monster Hunter: World est une véritable expérience multijoueur. Ces changements sont une aubaine pour ceux qui préfèrent jouer à plusieurs. Le titre dispose également d'un chat vocal in game et d'un chat écrit. Des phrases pré-écrites peuvent également être envoyées, si vous avez besoin de communiquer rapidement et en silence. La coordination est importante, en particulier à 4, si vous avez tendance à jouer avec des bombes ou des munitions explosives. Le friendly fire a également été affecté et réduit. Finies les chutes à tout va, le jeu est plus compréhensif à ce niveau-là.
Les Gaujas, poissons-chat boueux du désert des termites.
Pour ajouter du piquant à votre recherche, le jeu se dote également d'une faune unique. Fourmis, colibris et autres lapins peuvent être attrapés via le filet de capture, une fois fixé à votre fronde. Les collectionneurs seront ravis d'apprendre qu'il existe des versions shinys de ces bestioles, apparaissant dans certaines conditions bien particulières. Prêts à courir après le lapin blanc ? Quant à la pèche, nos amis aux bottes en caoutchouc et à la ligne armée seront ravis d'apprendre que le poisson mord une fois et seulement une fois. Un appât = un poisson. Encore faut-il trouver des appâts.
Conclusion
Monster Hunter: World est une expérience unique que chaque joueur se doit d'essayer. Nouveaux et habitués de la saga y trouveront leur compte, sans hésitation. Les navicioles révolutionnent le gameplay d'une licence vieillissante sur consoles portables. L'appréhension en trois dimensions offertes par les nombreuses interactions, qu'elles soient en l'air, par terre ou dans le décor offrent des possibilités de chasse quasi infinies. Deux chasses ne se ressemblent pas et offrent un spectacle étonnant lorsqu'une guerre de territoire éclate. Pas grand chose à redire de ce Monster Hunter: World. Plus proche de la perfection qu'aucune autre itération auparavant, les fonctionnalités permettent d'augmenter le côté accessible de la licence. Même après plusieurs dizaines d'heures, vous continuerez de découvrir ce que peut bien cacher le titre. Le verdict est sans appel : immanquable.