Critique La Momie, Tom Cruise face à une créature démoniaque : synopsis, date de sortie, bande annonce
La Momie est le reboot d'une série de trois films fantastiques : La Momie (1999), Le retour de la Momie (2001) et La Momie : la tombe de l'Empereur Dragon. Ces films mettent en scène Brendan Fraser dans le rôle principal. Il incarne Rick O'Connell, un archéologue pilleur de tombes qui fait face à la résurrection accidentelle d'un prêtre de l'Egypte antique.
Un retour aux sources
La Momie de 2017 reprend ces bases de scénario en les réactualisant. Un scout de l'armée américaine nommé Rick Morton réveille par inadvertance une momie enfermée depuis des millénaires, en Irak, pour ses crimes du passé. Il devra donc faire face à cette menace surnaturelle. Il sera aidé par une archéologue, ainsi que par une mystérieuse organisation, Prodigium, qui introduira le Dark Universe.
Le film est réalisé par Alex Kurtzman (Star Trek, Star Trek : Into Darkness, Edge of Tommorow) et écrit par Jon Spaihts (Passengers, Doctor Strange) et Christopher Mc Quarrie (Star Wars Rogue One, Mission Impossible Rogue Nation). La casting se compose de Tom Cruise au premier rôle, Annabelle Wallis (Annabelle) Sophia Boutella et Russell Crowe (Gladiator, Man of Steel).
Il est produit par Universale Picture, et sert de lancement au Dark Universe. Il s'agit d'un univers cinématographique rassemblant les plus grands monstres du cinéma d'horreur et fantastique.
Attendez vous donc à voir prochainement à l'écran L'Homme Invisible, Frankenstein, la Créature du Lac Noir et bien plus encore ...
Il faut savoir que le film a créé une polémique à sa sortie. En effet des personnes se sont plaints sur les réseaux sociaux qu'une blanche incarne une princesse égyptienne. En effet, l'oubliable Gods of Egypt présentait une histoire de dieux Egyptiens jouée par un casting presque exclusivement composé de personnes blanches et les premières images de La Momie ont remis de l'huile sur le feu. Et l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Après l'annonce que l'actrice qui jouera la momie est franco-algérienne, d'autres se sont plaints que les Egyptiens n'étaient pas arabe, mais noir.
Test du La Momie
Un militaire de l'élite américaine arrondissant ses fins de mois en chapardant des pièces archéologiques réveille une princesse égyptienne de son sommeil millénaire, ce qui va donner l'occasion à cette dernière d'accomplir son plan de conquête du monde...
Le scénario : un moule classique, mais quelques petites excentricités bienvenues
L'idée de base du scénario n'a rien de fou ou de surprenant dans sa construction, mais chaque séquence apporte des éléments qui ont leur utilité. Après l'intro, la scène d'ouverture glisse un petit clin d'oeil à l'actualité assez sympa. Ou alors c'est un fusil de Tchekov bien placé qui offre des pistes pour la suite de l'histoire. Quelques easter eggs nous laissent rêver des prochains films, mais ils sont hélas trop peu nombreux et disposés sur un seul niveau de lecture.
Il y a aussi quelques raccourcis scénaristiques qui sentent le "le producteur a recutté le film à la hache".
Vous allez sûrement lâcher un "ho bah comme par hasard" à quelques moments. Certains événements sont assez illogiques et on a du mal à cerner les limites du pouvoir de la momie.
Les acteurs : pas d'overdose
Oubliez Rick O'Connell (Brendan Fraser) et dites bonjour à Nick Morton (Tom Cruise), le nouveau profanateur de sépultures en vogue qui quitte la science fiction et les films d'espionnage un moment pour plonger dans un univers fantastique très prometteur. Il nous livre une performance qui ne tombe jamais dans l'excès, résultant d'un bon dosage entre humour, badasserie et un peu de drama gentillement tiré par les cheveux.
Il donne la réplique à Annabelle Willis qui joue la sidekick. On pourrait lui reprocher de rester un peu en retrait, mais elle se cogne à deux murs assez solides. Son rôle de demoiselle à sauver, mais énergique au possible et Tom Cruise qui est la star du film. Mais entre un archéologue et un militaire des forces spéciales la logique veut que ce ne soit pas le gratte cailloux qui mène la barque, mais plutôt la bidasse.
Ces deux compères affronteront une méchante princesse d'Egypte jouée par Sophia Boutella. Son design est assez réussi. Son apparence physique oscillera entre beauté du désert et tacos oublié sous un banc, évitant ainsi de ne servir qu'à présenter une jolie femme à l'écran. Son personnage est aussi mitigée entre une attitude agressive et des moments où elle paraît plus vulnérable. Parfois, on ne sait pas si elle est sincère ou si elle tente de duper tout le monde. Son personnage est donc un peu difficile à cerner dans le fond et pour une fois ça semble volontaire. C'est un bon point pour cette méchante qui m'avait inquiété : j'avais peur de tomber sur un erzatz de l'Enchanteresse de Suicide Squad (AKA le désert de la dramaturgie).
Russell Crowe campe un genre de Nick Fury du Dark Universe qui sera le fil rouge des prochains films. Il incarne le chef de la fameuse organisation ainsi qu'un méchant de fiction que les plus vieux d'entre vous (et les plus lecteurs) vont adorer, bien entendu réactualisé avec une certaine habileté. Un indice sur son rôle : un âne, des châtaignes et un anglais.
Mention spéciale pour la relation entre Tom Cruise et son acolyte masculin que je vous laisse découvrir. L'idée était bonne et certaines scènes sont comme un écartèlement entre humour et horreur pour les uns ou entre camaraderie et drama pour les autres.
Image, cadrage, éclairages et décors
Bon déjà c'est plutôt joli. On est loin de la diarrhée visuelle que nous offraient Gods Of Egypt et Suicide Squad. Pourquoi ces deux films servent de référence ? Ils présentent des design fantaisistes inspirés des précolombiens et des égyptiens antiques. Le design du monstre et des accessoires est travaillé, mais sans trop en faire. On blamera juste un stagiaire accessoiriste qu'on a laissé en roue libre.
On ne tombe pas donc dans le sur-excès de truc qui brille, la gestion des lumières s'adapte à l'ambiance des scènes, tantôt à la limite du gothique (ça tombe bien vu les monstres du Dark Universe) tantôt très axée sur de la fantaisie avec des tons chauds.
En termes de colorimétrie, on évite donc un gros filtre bronze dorée responsable du malaise que vous aurez ressenti devant The Hobbit. Les choix de couleurs sont adaptés à chaque scène et ambiance, mais gardent une cohérence tout en guidant le spectateur sur les enjeux de la séquence. Le film réussit ainsi à délimiter le monde réel et el famoso Dark Universe qu'on attend avec impatience. C'est comme si un village de chalets alpins se retrouvait juxtaposé à Tokyo et que parfois un Tyrolien déboulait en ville pour détruire les buildings.
Verdict
C'est un bon moment de cinéma qui vient poser les bases du Dark Universe en beauté. Le rythme mériterait un peu plus de soin et le scénario a parfois quelque lacunes. N'attendez pas un chef d'oeuvre donc, mais il semblerait superflu de bouder ce film aveuglément. Tom Cruise à beau avoir 54 ans, il pète encore la forme sans sortir du rôle qu'on lui connait et qu'on aime bien.
Nous finirons cette critique par une minute de silence pour Marc Alfos, qui fut le meilleur doubleur de Russell Crowe, malheureusement absent pour ce film à cause de sa disparition en 2006.