M. Night Shyamalan risque gros après cette accusation de plagiat
Servant est au cœur d’un scandale. Réalisée par M. Night Shyamalan et diffusée sur Apple TV+, sa série reprendrait des éléments clés d’un autre film. Ce litige pourrait leur coûter jusqu’à 81 millions de dollars en dommages et intérêts.
Des parallèles frappantes entre les deux oeuvres
En effet, la réalisatrice Francesca Gregorini accuse le créateur et la plateforme d’avoir plagié son film La Vérité sur Emmanuel, sorti en 2013.
Concrètement, dans La Vérité sur Emmanuel, une mère endeuillée utilise une poupée reborn pour combler le vide laissé par la perte de son enfant. La nourrice qu’elle engage devient peu à peu complice de cette illusion.
Dans la série Servant, on retrouve effectivement un cas similaire. La journaliste Dorothy Turner est aussi traumatisée par la mort de son bébé et adopte une poupée reborn. Elle engage également une nourrice, Leanne, pour s’occuper de cette poupée. Néanmoins, Servant intègre une dimension surnaturelle, car la poupée réaliste devient en bébé vivant.
Gregorini reproche alors aux créateurs d’avoir reproduit l’âme de son film sans autorisation.
La défense met en avant les nuances
M. Night Shyamalan et son équipe nient fermement ces accusations. Tony Basgallop, scénariste principal de Servant, affirme avoir commencé à écrire son scénario avant la sortie de La Vérité sur Emmanuel.
Par ailleurs, leur avocate, Brittany Armadi, a insisté sur le fait que ce sont les poupées reborn qui constituent le thème central des deux œuvres. Or, ces poupées existent depuis le début des années 2000.
Vous ne pouvez pas breveter une idée ou un thème universel.
La défense a également pointé une différence importante entre les deux histoires. Selon leur argument, la série intègre du mystique et s’inscrit dans le genre de l’horreur psychologique, contrairement au film qui est un thriller dramatique.
Bien entendu, le jury devra examiner les deux œuvres pour statuer. Il visionnera La Vérité sur Emmanuel ainsi que les trois premiers épisodes de Servant. Il déterminera ainsi si les ressemblances sont assez significatives pour constituer une violation des droits d’auteur.
Un procès qui pourrait changer la donne !
Si Gregorini obtient gain de cause, Apple et Shyamalan pourraient payer une somme considérable. Mais l’enjeu dépasse l’aspect financier. Une décision en faveur de Gregorini pourrait obliger les créateurs de contenu à adopter des processus plus stricts pour valider leurs concepts.
Cela pourrait également freiner l’élan des plateformes de streaming. De plus, ces dernières ont déjà été souvent accusées de privilégier la rapidité de production au détriment de l’originalité.
Ce procès, très médiatisé, soulève des questions importantes sur les limites de la créativité. Jusqu’où un artiste peut-il s’inspirer d’un autre sans enfreindre la loi ? Au final, ce dossier pourrait devenir une référence pour les litiges de droits d’auteur à Hollywood.