Peut-être avez-vous déjà eu une conversation avec un ami au cours de laquelle vous n'arriviez pas à vous mettre d'accord sur la couleur d'un objet ? On se souvient de la satanée robe bleue et noire  (ou blanche et dorée pour certains) qui avait retourné tous les Internet ! Eh bien, c'est peut être à cause du daltonisme. C'est l'occasion d'en savoir un peu plus et de mieux comprendre comment les personnes atteintes de cette anomalie de la vision perçoivent le monde.

Le daltonisme, c'est quoi ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici ce qu'est le daltonisme. C'est tout simplement une anomalie de la vision qui trouve son origine dans la génétique. En effet, il s'agit d'un trouble de la vision des couleurs (notamment le rouge et le vert). Le daltonisme est héréditaire de type récessif et lié au sexe. Cette anomalie de la vision peut également toucher un individu à la suite d'une maladie des yeux, mais aussi à une maladie générale telle que le diabète.

On doit le nom de cette anomalie au physicien anglais John Dalton, qui a décrit pour la première fois les symptômes de cette altération des couleurs au XVIIIème siècle en étant lui-même affecté.

Comment capte-t-on les couleurs ?

Pour mieux comprendre le daltonisme, il faut nous intéresser à la façon dont nous percevons les couleurs. Nous pouvons distinguer les couleurs qui nous entourent grâce à notre rétine qui se situe derrière notre œil. La rétine est composée de plusieurs couches de cellules parmi lesquelles on trouve les cônes, qui distinguent les couleurs et les bâtonnets, qui nous permettent de voir la nuit.

Les cônes peuvent distinguer les couleurs puisqu'ils sont divisés en trois catégories : une pour chaque couleur primaire, à savoir le rouge, le vert et le bleu.

Une fois que notre œil capte la couleur, elle est codée selon un signal qui parvient jusqu'à notre cerveau en passant par le nerf optique. Puis c'est le cerveau qui interprète ce signal au niveau du cortex visuel.

Transmission du daltonisme

Pour comprendre comment est transmis le daltonisme, il faut se concentrer sur les chromosomes. Tout le monde sait que chaque être humain possède 23 paires de chromosomes dont chaque chromosome est apporté par le père et la mère. Dans le cas du daltonisme, il y a deux chromosomes qui sont responsables de cette anomalie : le chromosome sexuel X et le chromosome 7. En effet, le rouge et le vert sont codés par le chromosome X et le bleu par le chromosome 7.

Ainsi, pour qu'un garçon soit daltonien, il faut tout simplement que sa mère lui transmette un chromosome X ne pouvant pas coder le vert ou le rouge. Pour une fille, les deux parents doivent lui transmettre un chromosome X dépourvu de gène de couleur pour quelle soit daltonienne. C'est pour cette raison que l'on compte plus de garçons daltoniens que de filles.

Les individus disposant donc d'un chromosome avec un gène qui ne peut pas coder la couleur, ne pourront pas activer les iodopsines, des protéines photoréceptrices situées dans un cône, ce qui modifie la perception de la couleur.

Plusieurs types de daltonisme 

Il faut savoir qu'il existe plusieurs types de daltonisme. Ainsi, on compte :

- La deutéranopie : absence des cônes réceptifs au vert, différenciation du rouge et du vert impossible. La deutéranomalie : mutation du pigment de la perception du vert, ce qui diminue la sensibilité à cette couleur.

- La protanopie : absence des cônes réceptifs à la couleur rouge. Impossible de distinguer cette couleur. La protanomalie, mutation du pigment de la couleur rouge, diminue la sensibilité à cette couleur.

- La tritanopie : abscence des cône réceptifs à la couleur bleue. Perception impossible de cette couleur. La tritanomalie, mutation du pigment de la couleur bleue, diminue la sensibilité à cette couleur. 

On estime qu'1 personne sur 40 000 verrait en noir et blanc.

Ci-dessous, une simulation des ces trois types de daltonisme.

Pour rappel, on ne peut pas guérir du daltonisme. On peut effectuer différents tests de dépistage pour savoir si l'on est daltonien, car il est quasi impossible de s'en rendre compte tout seul. Le dépistage peut se faire via les planches de test d'Ishihara ou avec le test de Farnsworth.

Test d'Ishihara

Test de Farnsworth