Kaamelott : 5 inspirations majeures d'Alexandre Astier

Auteur de la plus grande série française et co-réalisateur de deux films Astérix, Alexandre Astier est un grand artiste, qui a appris auprès des plus grands. Revenons sur ces cinq inspirations majeures du créateur de Kaamelott, et ce qu'il a retenu de ses prédécesseurs. 

#1 Les dialogues de Michel Audiard

Comme le savent tous les fans de Kaamelott, Alexandre Astier apporte un soin extrêmement méticuleux aux dialogues. À la fois brillamment bien écrites et très drôles, les répliques de ses personnages ont comme principale inspiration le langage de sa propre famille bien entendu, mais également ceux du légendaire dialoguiste du cinéma français Michel Audiard. Alexandre Astier a régulièrement exprimé le fait que Les Vieux de la Vieille de Gilles Grangier (1960) comptait parmi ses films favoris, et que les dialogues d'Audiard étaient parfaits. 

Ce qu'apprécie le plus Alexandre Astier chez le dialoguiste des Tontons Flingueurs, Le Cave se rebiffe et Mélodie en sous-sol, c'est que Michel Audiard fait passer la musique de la langue avant le sens. "Le principal, c'est que ça sonne !" Ils partagent également une volonté d'écrire des dialogues sur-mesure pour leurs comédiens. 

#2 Le jeu d'acteur de Louis de Funès

À la fin du dernier épisode de Kaamelott, Arthur s'entraine à Rome. En fond sonore, on peut entendre le générique de fin du film Jo composée par Raymond Lefevre, mettant en scène Louis de Funès. Et l'on apprend que l'ensemble de la série est dédiée à ce gigantesque acteur, dont la technique impressionnante a "éduqué" Alexandre Astier, ses parents l'ayant élevé lui montrant les films de de Funès. 

Bien plus qu'un petit vieil homme tournant en ridicule la bourgeoisie paternaliste, avare et raciste de son temps, de Funès était au centre des films le mettant en scène, et les cinéastes qui le faisaient tourner étaient presque ses assistants. Son passé de pianiste a eu une grande influence dans son jeu d'acteur, et cela a forcément dû toucher Alexandre Astier.

#3 L'humour d'Astérix de René Goscinny

Puisqu'il a co-réalisé deux films d'animation Astérix (l'adaptation du Domaine des Dieux et l'original Le Secret de la Potion Magique), l'affection d'Alexandre Astier pour le chef-d'oeuvre de René Goscinny et Albert Uderzo est une évidence. Mais l'auteur de Kaamelott est bien plus imprégné qu'il n'y paraît. Tout d'abord, comme il a pu le confier dans Gala à l'occasion de la sortie d'Astérix et le Domaine des Dieux, le langage anachronique de Kaamelott lui "vient en partie d’avoir lu Goscinny car il donne à ses Gaulois de –50 av JC une voix d’aujourd’hui". Et de conclure : "C’est donc moi qui ai hérité de Goscinny et pas Astérix qui a hérité de Kaamelott."

Alexandre Astier a si brillamment intégré les leçons du créateur d'Astérix qu'Anne Goscinny, sa fille, a déclaré à propos de l'oeuvre d'Alain Chabat et d'Astier : "Il est pour moi très émouvant de constater que l'héritage intellectuel de mon père n'est pas stérile. Il a fait des petits." On se permet de douter qu'elle ait eu une émotion similaire à l'égard de la tentative de Guillaume Canet...

#4 L'AMOUR de Bertrand Blier POUR SES ACTEURS

Comme de nombreux cinéastes français, dont le génial Albert Dupontel (Au-revoir là-haut, Adieu les cons), Alexandre Astier considère que Bertrand Blier est le plus grand auteur du cinéma français. En plus de considérer Buffet Froid comme un modèle d'écriture thématique, le papa de Kaamelott adhère complètement à l'amour de Bertrand Blier pour les acteurs. Il a cite d'ailleurs Les Acteurs de Blier comme l'un de ses films favoris. 

Dans ce film, une trentaine d'acteurs d'envergure (Gérard Depardieu, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Pierre Arditi, Josiane Balasko, etc) se rencontrent et discutent. Alexandre Astier retient de l'oeuvre de Bertrand Blier cette volonté "de tout faire pour que les acteurs s'amusent". Et visiblement, c'est une réussite !

#5 Warhammer de Steve Jackson et le jeu de rôle en général

Comme de nombreux grands auteurs de fantasy français (de Jean-Philippe Jaworski à Pierre Pevel), Alexandre Astier a été fortement marqué par le jeu de rôle, et plus particulièrement l'univers de Warhammer. Les bibles de jeu de rôle et la liberté qu'elles offrent au maître de jeu ont particulièrement influencé l'écriture de Kaamelott. En effet, à partir de quelques règles précises, tout est possible dans l'univers du Roi Arthur. Voilà la grande leçon qu'a apprise Astier en jouant à Warhammer !

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