On a testé le porno virtuel de Dorcel dans leurs bureaux parisiens !
Depuis quelques années, les avancées technologiques réalisées dans de nombreux domaines ont permis de relancer le vieux rêve de la réalité virtuelle. Et bien que l'on soit encore loin d'une immersion totale et interactive, les différents casques mis sur le marché cette année - Oculus Rift, Samsung Gear ou encore HTC Vive - offrent déjà un bon apercu de cette technologie.
Mais alors que les yeux sont tournés vers le monde du jeu vidéo, fer de lance de ces innovations, une autre industrie a également mis le pied dans ce domaine : la pornographie. L'industrie du X a toujours été à la pointe des changements technologiques et à l'affut de nouveaux médias. En France, c'est le leader du marché Dorcel qui mène la danse en proposant depuis novembre 2015 des vidéos 3D à 360°. Hitek a eu l'occasion de tester cette nouvelle expérience pour vous en parler.
Prouesse technique et grands défis
Lorsque Dorcel s'est lancé dans la 3D en 2010, l'aventure s'est terminée par un beau fiasco, et ce malgré de lourds investissements. Un constat qui ne concerne pas que le monde de la pornographie, la 3D n'ayant pas su convaincre le public. Mais cela n'a pas empêché Dorcel d'investir dans la réalité virtuelle en y mettant les moyens, tout en sachant pertinemment que cela ne serait pas rentable : le coût de production est 10 fois plus élevé qu'une vidéo classique.
Les films X ont été tournés avec de vrais acteurs et actrices et sont visibles en 3D et sur 360° grâce à un casque de réalité virtuelle. Si Dorcel a une préférence pour le Samsung Gear VR (doublé d'un Samsung Galaxy Egde), ces nouvelles expériences peuvent être visionnées sur d'autres casques. Les deux vidéos que nous avons pu voir (l'une soft et gratuite, l'autre hard et payante) se déroulent respectivement du point de vue d'un réalisateur et d'un acteur sur le lieu d'un tournage de film. Et ici, c'est de la très bonne qualité. Rien à voir avec ce que l'on trouve actuellement sur les magasins d'applications ou ce que l'on peut trouver sur Youtube - Dorcel a sorti l'artillerie lourde au niveau technique et mise sur la qualité du contenu plus que sur l'effet buzz.
Les scènes ont ainsi été filmées grâce à un dispositif rassemblant pas moins de 14 caméras GoPro et en association avec des professionnels de la réalité virtuelle, sélectionnés avec soin parmi de nombreux partenaires. Mais la réalisation de vidéos pour la réalité virtuelle est confrontée, sans surprise, a de nouveaux défis.
Filmer pour la réalité virtuelle demande de réaliser des scènes mêlant fluidité et profondeur. Pour ne pas briser l'immersion, les vidéos ont été tournées en plan-séquence, ce qui nécessitait une performance impeccable des acteurs et actrices. Pour cela, Dorcel a du scripter au millimètre près les scènes et tout retravailler en direct. Un défi pour l'acteur masculin : celui-ci ne peut pas bouger durant l'intégralité du tournage, le dispositif de caméras se trouvant au dessus de sa tête. Une performance difficile pour un acteur habitué à être en mouvement - surtout lorsqu'il faut 5 heures de tournage pour obtenir 5 minutes de vidéo.
Le résultat final est donc une scène gratuite et soft de 3 minutes et une scène hard de 10 minutes, coûtant elle la somme de 9,90 euros, toutes deux disponibles sur le site de Dorcel, à condition d'avoir bien sûr un casque de réalité virtuelle.
L'avis final est plutôt positif. Si la vidéo est de qualité et que l'on s'y croirait réellement, le manque d'interactivité et le fait de regarder ces vidéos en présence d'autres personnes a un peu changé la donne. Les vidéos sont excitantes et donnent envie de toucher et palper, ce qui s'avère légèrement frustrant une fois le visionnage terminé.
La vision de Dorcel pour la réalité virtuelle
Pour Ghislain Faribeault, vice-président de la division Media de Dorcel, la réalité virtuelle est avant tout l'apport d'une "expérience nouvelle" grâce à "un nouveau mode de consommation". Même s'il s'agissait avant tout d'une expérience avant-gardiste, Dorcel a été agréablement surpris des résultats : quelques heures après le lancement des vidéos en octobre 2015, la version payante avait déjà été téléchargée plusieurs centaines de fois. Aujourd'hui, plus de 10 000 téléchargements (totalement anonymes) ont été réalisés. Pas de quoi rendre l'opération rentable, mais suffisant pour prouver qu'il existe une demande pour la pornographie dans la réalité virtuelle.
Malgré cela, Dorcel ne voit pas ce marché devenir important pour l'industrie du X, à moins d'une démocratisation de masse des casques de réalité virtuelle - ce qui ne se fera que si le média propose du contenu de haute qualité. A vrai dire, Dorcel est plus intéressé par ce qui peut être fait après la réalité virtuelle, citant la technologie holographique de l'HoloLens, qui pourrait permettre de faire venir les actrices/acteurs dans sa propre chambre. Un autre créneau qui attire l'attention de Dorcel est celui des vêtements connectés. Couplés à l'expérience de la réalité virtuelle, ceux-ci pourraient permettre une forme d'interactivité entre l'usager et la vidéo, en reproduisant par exemple la sensation de toucher lors d'une caresse.
Bien entendu, la question d'une version destinée aux femmes a été posée. Dorcel apporte une réponse surprenante, expliquant que les retours décrivaient le point de vue féminin comme très perturbant. Si cela peut se comprendre pour les hommes, les femmes auraient tendance à comparer leur corps à celui de l'actrice et ont déclaré la vidéo comme choquante, certaines l'apparentant même à un viol virtuel. Erreur scénaristique ou vrai problème de fond ? Difficile de répondre à cette question sans avoir vu la vidéo en question. En ce qui concerne de possibles vidéos LGBT, mieux vaut les oublier : Dorcel n'est pas sur ce créneau, et encore moins sur celui des images de synthèse. Ces parts du marché du l'industrie du X sont en effet très minoritaires chez les consommateurs et sont peu rentables.
Je veux voirs les images, pas leurs avis !
merci d'avance
C'est quoi ces boulets sur qui ils ont testés çà sans déconner? J'ai déjà vu les images en question côté homme, je ne vois pas en quoi cela devrait devenir plus choquant côté femme? Évidemment, s'ils sont partis d'une idée ridicule comme celle-ci : "les femmes auraient tendance à comparer leur corps à celui de l'actrice" on ne peut rien faire pour les aider...
Quel gâchis !
Lapsus révélateur ?