La semaine dernière, 2K Games a annoncé que NBA 2K21 pour Xbox Series X et PS5 serait proposé à 75 euros. Un prix en hausse comparé aux versions actuelles affichées à 60 dollars. Si les joueurs n'ont pas tardé à réagir à cette augmentation, les éditeurs ont pourtant des raisons légitimes de prendre cette décision. Et ce n'est pas qu'une question de faire plus de profits quand on remet les choses dans leur contexte. Ça ne pouvait pas tomber au pire moment avec la crise économique qui se profile et le chômage qui ne va faire qu'augmenter.
Inflation et augmentation des coûts = prix des jeux plus cher ?
Du côté des éditeurs, l'argument est simple : ce n'est qu'une question d'inflation et de l'explosion des coûts relatifs au développement des jeux qui deviennent de plus en plus complexes. Si on se réfère à l'inflation, les jeux à 70 dollars vendus en 2020 sont en fait moins chers qu'ils ne l'étaient à 60 dollars au lancement des Xbox 360/PS3. En 2006, 60 dollars équivalaient à 76 dollars aujourd'hui.
La dernière fois que les prix ont augmenté, c'était en 2005/2006, lors du lancement de la génération Xbox 360/PS3 faisant passer les jeux de 49,99 à 59,99 dollars. En parallèle, il n'y avait pas eu que l'industrie du jeu vidéo qui avait augmenté ses tarifs. A la même période, le prix du billet de cinéma grimpait de 39% et les abonnements télé de 105%.
Si l'inflation et le coût relatif à l'amélioration technologique des jeux vidéo peuvent expliquer la hausse des prochains titres, cela ne pouvait pas arriver au pire moment. En effet, nous nous apprêtons à rentrer dans un récession mondiale, à vivre une incertitude économique en raison de la pandémie de Covid-19. Certes, ce facteur n'est pas de la faute des éditeurs, mais ce n'est pas le meilleur moment pour demander aux joueurs de débourser plus.
De plus, pour les joueurs, pourquoi achèteraient-ils la dernière console considérée comme la meilleure de tous les temps si les jeux ne suivent pas ? Forcément, pour développer des jeux qui répondent aux attentes des joueurs avec la nouvelle génération de consoles, cela demande une armée d'artistes, d'ingénieurs et de développeurs équipés de matériel haut de gamme. Par rapport à la précédente génération, les coûts de production des jeux pour les consoles next-gen ont augmenté de 200 à 300%.
Vers la fin des microtransactions et une réelle amélioration des jeux ?
Certains diront : "Ok, ça se tient, mais si les éditeurs augmentent le prix des jeux alors qu'ils arrêtent de vouloir faire du profit sur les microtransactions !". C'est vrai !
Si les jeux de la prochaine génération de consoles doivent augmenter, les joueurs sont en droit d'avoir accès à une partie du contenu plus importante, intégrée dès le lancement du titre.
Reste également à savoir si l'augmentation du prix des futurs jeux sera répercutée dans les salaires des développeurs qui vont être davantage sollicités pour mettre au point les prochains jeux et que les éditeurs ne privilégieront pas les poches des dirigeants et actionnaires.
De plus, si les éditeurs augmentent les prix, il faut que les jeux en valent la peine. Par là, nous entendons qu'ils intègrent de nouveaux modes et fonctionnalités par rapport à la version actuelle. Espérons que Marvel's Spider-Man : Miles Morales ne sera pas un portage du jeu de 2018 sorti sur PS4 et soit proposé à 70 euros... Mais ce tarif élevé risque de ne pas être la norme et pourrait être réservé à des jeux qui s'efforceront de se surpasser comme Cyberpunk 2077.
Cependant, il est à noter que les jeux vidéo ont toujours été à l'abri de la récession. Quand tout va bien, les gens dépensent sans compter dans les jeux comme ils peuvent le faire pour les produits de luxe ou de divertissement. Quand l'économie n'est pas au meilleur de sa forme, les gens ont tendance à privilégier les jeux vidéo dans les loisirs car ils offrent un intéressant rapport prix/heure de divertissement.
Alors, si les éditeurs doivent effectivement augmenter les prix des jeux en plein milieu d'une récession qui survient lors d'un changement de génération de consoles, espérons qu'ils seront transparents et proposeront dès le premier jour, des jeux qui en valent la peine.
Par Jeanlucaseco, il y a 4 ans :
C'est la crise !
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