L'avocat du diable : quand les webcomics enflamment la toile
Le web a permis de démocratiser les comics et d'offrir leur chance à une flopée de jeunes artistes passionnés et drôles.
On peut vanter plusieurs mérites à Internet, notamment celui de créer de nouveaux métiers. Si les premiers qui viennent à l'esprit sont les youtubeurs, les community managers, c'est seulement dans un second temps qu'on évoque les web-dessinateurs. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux et enflamment la toile à coup de délicieux "strips". J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec plusieurs d'entre eux : Camille de Meanwhile Comics et Tra'b & Fabz de Jésus Sixte.
Les contraintes et les opportunités
Quand on demande à Camille ce que représente pour lui les webcomics, il répond que "c'est un moyen de partager ce qu'on aime faire avec d'autres gens". Et c'est ici qu'on retrouve l'essence même des webcomics : aucun d'entre eux ne gagne sa vie avec les dessins, c'est la passion qui les anime. Evidemment, tous rêvent de voir un jour leur nom sur la couverture de leur propre BD : "Les webcomics nous permettent de créer une communauté qui attend la sortie de la BD avec impatience !" explique Jésus Sixte.
Ainsi, Internet ouvre les opportunités des artistes, "c'est largement plus facile que d'agrafer ses BD à tous les poteaux de la ville" ironise Meanwhile. En effet, avec des communautés déjà bien en place (30 000 fans pour Jésus Sixte, 20 000 pour Meanwhile), les dessinateurs entrevoient au loin l'aboutissement d'un projet au long terme. De plus, Tra'b & Fabz soulignent une autre opportunité : "Il y a le fait de pouvoir monter un projet de crowdfunding et d’être subventionné par les fans, ce qui nous permet de pouvoir profiter de leur soutien financier avant même la sortie de la BD dans les librairies". Grâce à la générosité de leurs fans, les web-dessinateurs peuvent ainsi aller plus loin dans leurs projets.
En ce qui concerne les contraintes, les dessinateurs n'en évoquent que très peu au delà du temps et de la peur de ne pas pouvoir satisfaire l'attente des fans. "Ca arrive d'avoir des blocages tout court, des périodes où j'ai absolument pas envie de dessiner, où j'aspire à d'autres choses (parce que j'ai d'autres passions, comme la majorité d'entre nous !) ou bien le fait de devoir tenir un rythme, ce que je m'imposais avant, par peur de décevoir ceux qui suivent mon travail" explique Camille.
Le plaisir et la passion
Voir sa communauté s'agrandir, c'est un début de succès selon les web-dessinateurs. Cependant, c'est aussi une manière de se tester, de trouver son style et de tenter différents gags. Ils jaugent ainsi les attentes de leurs fans : "L’opportunité, c’est de voir les gags qui fonctionnent et ceux qui font un bide. On peut éventuellement rectifier certains gags pour la sortie de la BD" poursut Jésus Sixte. Meanwhile suit la même idée : "Le plaisir de partager ses bd c'est avant tout voir la réaction des gens, j'aime voir si mon travail plaît ou ne plaît pas, et bizarrement j'aime recevoir des critiques !".
Pour l'instant, aucun ne vit des dessins, mais l'objectif à long terme se précise. Tra'b explique que leur "BD Jésus Sixte sortira en 2017 aux éditions Lapin. Nous travaillons dur avec Fabz pour en vivre un jour. Nous avons différents projets ensemble et chacun séparément". Camille, quant à lui se montre optimiste : "Bien que ce ne soit pas un choix de carrière absolu, plus j'avance, plus je me fais des contacts, et plus l'idée de pouvoir vivre un jour de ça me paraît plausible. Il faut juste garder la tête froide et faire son petit bonhomme de chemin, advienne que pourra !".
Retrouvez Jésus Sixte et Meanwhile sur Facebook aux deux adresses suivantes :
(christianisme commence au Ier siècle au sein de la diaspora juive après la crucifixion de Jésus de Nazareth, dont la date probable se situe vers l'année 30)
https://fr.wikipedia.org/wiki/…