Interview Jésus Sixte : du virtuel au réel, retour sur la sortie de la BD
On repart dans notre série des interviews avec les pères de Jésus Sixte à l'honneur cette semaine. Il a gentiment accepté de répondre aux questions de Hitek sur la sortie du premier tome de la BD.
Alors, qu'est-ce que ça fait de tenir sa propre BD dans sa main ?
Tra’b : Pour ma part, j’étais vraiment excité à l’idée de l’avoir entre les mains, d’avoir enfin le résultat de notre année et demi de boulot ! Puis le jour divin arriva et le seul truc que j’ai vu, ce sont les petits défauts… Je voulais tellement que la BD soit parfaite qu’au final je ne pouvais qu’être déçu.
Mais après avoir digéré cette mini déception, je suis vraiment heureux et fier de notre BD, je ne pense pas que l’on se foute de la gueule des fans, c’est un beau pavé de 176 pages avec 50 gags inédits et des illustrations et autres bonus divins inédits.
Fabz : C’est mon tout premier projet qui se concrétise avec Jésus Sixte. C’est donc très plaisant de la voir passer du monde virtuel au monde réel. Mais j’avoue tout de même ne pas encore avoir tout à fait réalisé. Nous réfléchissons déjà au tome 2 pour ne pas laisser tomber l’engouement autour de notre projet.
Quelles étaient les appréhensions avant la sortie ?
Tra’b : J’avais peur que le fond de la couverture pixélise, que les illustrations soient coupées lors de l’impression… On a eu beau relire des milliers de fois le fichier avant impression, une coquille aurait pu se glisser dans la BD et c’est très frustrant. Au final, je n’ai pas trouvé de coquilles, une ou deux pages n’ont pas trop aimé la découpe de l’imprimeur, mais rien de dramatique. Le bébé est presque parfait !
Fabz : Pas vraiment d’appréhensions en fait. On va dire que ma plus grosse peur était de trouver une coquille en plein milieu du texte ou de l’impression.
Vous qui êtes en plein dedans, pensez-vous qu'Internet fait du bien au monde de la BD ?
Tra’b : Oui, nous en sommes la preuve, grâce à internet nous avons pu trouver un éditeur (éditions Lapin qui édite beaucoup de projets issus d’internet). Sans ça, Jésus Sixte serait encore dans nos cartons. Sans contact dans le monde de la BD on ne va pas trop loin. Internet permet à des jeunes talents d’exister à travers une communauté.
Cependant, la plupart des éditeurs ne tiennent pas trop compte du succès sur internet, quand je parlais de notre BD, qui n’existait que sur internet, on ne me prenait pas trop au sérieux, mais maintenant que la BD existe, que l’on a 40 000 fans derrière nous, ce n’est plus la même chose. J’ai l’impression que la BD sur internet et la BD papier sont deux mondes différents. Tous ceux qui diffusent sur internet ambitionnent de sortir une BD format papier, et comme les éditeurs ne répondent pas à l’appel, la plupart utilisent leur communauté afin de se faire financer (Ulule, Kickstarter...)
Fabz : Alors oui, il fait du bien au monde de la BD, mais pas pour tous les formats. De la BD au format strip aura plus de facilité à être diffusée et partagée sur les réseaux sociaux qu’une BD au format planche par exemple. Bien que des gens comme Boulet rencontrent un franc succès avec la diffusion de contenu au format planche également. Mais c’est clair que mes prochains projets de BD sur ce même format passeront par une phase de diffusion/promotion sur le net.
Après Jésus Sixte Papier ou Jésus Sixte Numérique, la prochaine étape ?
Tra’b : Nous avions commencé à bosser sur un projet animé, nous avons démarché des studios de productions français et américains, sans succès. Vu que nous travaillons tous les deux c’est compliqué de se lancer sur ce projet d’animé, très chronophage et qui n’amènera peut-être à rien. Nous préférons pour l’instant nous concentrer sur la BD et voir ce que l’avenir nous réserve. Vous pouvez quand même lâcher votre prière pour qu’un dessin animé "Jésus Sixte" voit le jour.
Ça sert à rien, mais c’est le geste qui compte.
Fabz : Alors j’ai très envie de bosser sur une version animée de Jésus Sixte, pour créer une série web de format assez court, comme les Kassos par exemple. Mais manque de temps et d’argent, ce projet ne verra pas le jour tout de suite malheureusement.
Vous savez qu'il reste beaucoup de place en enfer pour manger des pizzas brûlantes ?