Le septième art c'est ce qui nous permet de voyager, de rêver, de découvrir. Depuis plus d'un siècle, le cinéma est devenu un art majeur. On constate cependant, et ce depuis plus d'une décennie, que des tendances particulièrement horripilantes font leur apparition dans les films et autour de leur sortie. Nous vous proposons donc un petit top des tendances agaçantes du cinéma contemporain.
1. C'est une industrie secrète qui est la cause de la ressemblance sonore entre tous les trailers
Souvent, lorsqu’on regarde le trailer d’un film, on a l’impression d’avoir déjà entendu cette musique ailleurs. Dans la plupart des bandes annonces, les musiques se ressemblent beaucoup, beaucoup trop même. Ce fait banal est néanmoins très désagréable et les responsables sont déjà tout désignés. Immediate Music, Two Steps from Hell, Megatrax… ces studios, spécialisés dans les bandes-son, se partagent le marché du cinéma mainstream.
Si leurs musiques ne sont pas foncièrement mauvaises bien qu’ultra répétitives, leur omniprésence dans les trailers dénote un manque criant d’originalité et de prise de risque de la part des équipes marketing des studios. Ces derniers envoient leur bande-annonce aux différents producteurs musicaux qui proposent des choix de thèmes sonores adaptés. De ce fait, certaines compagnies sont régulièrement mises en avant, obligeant de ce fait les autres à sacrifier leur originalité pour proposer du contenu plus lisse, mais plaisant pour les studios.
2. Toutes les affiches de films se ressemblent
Fut un temps, chaque nouveau poster de film provoquait l'engouement des fans. Cette époque semble désormais bien loin. Car, si certains films dévoilent toujours des affiches magnifiques et originales, beaucoup de studios ont fait le choix de ne plus faire de choix en proposant des posters tous similaires à ceux d’autres films. L’exemple le plus parlant reste celui de Matt Damon. Pour la plupart de ses films, on remarque que les affiches se ressemblent quasiment à l’identique.
Il y a cependant une explication tout à fait rationnelle pour expliquer le manque d’originalité des marketers. Beaucoup reprochent cela aux acteurs, estimant qu’ils souhaitent être mis en avant or ce sont souvent leurs agents qui sont à blâmer pour ces affiches impersonnelles. En effet, dans les contrats des acteurs, certaines clauses spéciales obligent les commerciaux à exploiter au maximum l’image d’un acteur vedette afin que celui-ci récupère des droits bien plus importants. Ce qui explique l’omniprésence de l’acteur sur l’affiche, au détriment du reste du casting et ce sans que l’acteur soit au courant la plupart du temps. Cela a un impact sur le travail des graphistes, ces derniers n’ayant quasiment plus aucune liberté créative.
3. Les teasers de teasers de trailers
C’est devenu une habitude récurrente du cinéma hollywoodien. Publier un teaser à un an voire plus de la sortie d’un film. Et en republier un autre. Il faut attendre longtemps avant de pouvoir regarder le trailer d’un film, trailer qui se trouve souvent être une version légèrement allongée du teaser. La dernière nouveauté en la matière est le teaser de cinq secondes, apparaissant sur les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook, et publié pour teaser le teaser. Un système vicieux en somme, mais de de plus en plus répandu. Ces micro-vidéos sont-elles censées appâter le spectateur ? A priori oui mais, au vu de leur longueur, difficile de croire que le public y soit vraiment réceptif.
Et pourquoi donc existe-t-il désormais des teasers aussi courts ? La réponse est simple, c’est à cause de Youtube. Depuis la création du bouton "Skip ad" apparaissant au bout de cinq secondes de vidéo, un utilisateur peut passer une publicité. Il reste donc peu de temps aux studios pour titiller la curiosité du public. C’est pour cela que le choix a été fait de condenser en un temps très court des extraits de film. Le résultat n’est pas très probant, le contenu de la vidéo étant souvent dénué d’intérêt car non contextualisé et inutilement spectaculaire.
4. Les couleurs de certains films sont étranges
L'imagerie des films est de plus en plus terne, ce qui leur fait perdre leur côté naturel. C’est le reproche qui est le plus souvent fait à certains films depuis une quinzaine d’années. L’aspect filtré de certains longs métrages donne une impression de terne, là où le jeu de couleurs pourrait être intéressant. C’est par exemple le cas sur l'image ci-dessous, issue du dernier Captain America. Ici, les personnages, sur fond gris, semblent en harmonie avec le décor et le ciel. Ceci est dommageable car, en appuyant la couleur des costumes, cela donnerait un aspect beaucoup plus épique à leur charge.
Cet aspect froid est causé par la correction automatique des couleurs qu’on trouve sur les caméras digitales. Cependant, la caméra n’est pas seule responsable du massacre des couleurs. En effet, les studios engagent des coloristes professionnels qui doivent décider des couleurs à mettre en évidence. Cela semble incohérent, car celui qui ajoutera de la couleur ne sera pas forcément le plus adapté pour décider quels éléments doivent être mis en valeur.
Pour en revenir à Marvel, ces derniers font toujours appel aux mêmes coloristes, selon eux pour des questions de cohérence. Or, il n’y a aucune cohérence à confier cette tâche à la même personne, la gestion des couleurs d’origine devant être l’apanage du directeur de la photographie car c’est lui crée l’esthétique de l’éclairage.
Le directeur photo est donc, dans le cas des films du Marvel Cinematographic Universe, dépossédé de son travail. Les couleurs naturelles de la photographie disparaissent et le film perd sa patte visuelle.
5. Les villes sont toujours détruites de la même manière (et le rendu n'est pas optimal)
La CGI (Computer-generated imagery) ou effets spéciaux numériques pour les non anglophones progresse de manière considérable depuis plusieurs années. Plus complexe et de plus en plus proche du photoréalisme, cette technologie est attendue au tournant par un public de plus en plus exigeant. Les sociétés d’imagerie se doivent donc de maintenir la barre au plus haut niveau possible. Cependant, demander aux créateurs de repousser leurs limites comporte un risque, celui de trop leur en demander, au risque d’avoir des résultats totalement artificiels, comme ce fût le cas des personnages de Leia et de Tarkin dans Star Wars : Rogue One.
Cependant, ce côté synthétique ne se retrouve pas uniquement au niveau de la modélisation de personnages mais aussi au niveau du décor. En effet, numériser de l’eau ou des explosions, par exemple, demande une quantité de travail astronomique et il y a une marge importante d’incertitude quant au résultat final. C’est pour cela que beaucoup de studios choisissent de continuer à tourner leurs explosions plutôt que de les créer numériquement. Malgré tout, détruire des bâtiments, voire des villes entières a un coût que beaucoup de studios ne peuvent se permettre et c’est pour cette raison que l’usage de la CGI est répandu.
Utilisée avec parcimonie, l’imagerie numérique peut apporter une plus-value visuelle non négligeable à un film. L’utiliser sur toute la durée d’un film, notamment pour des éléments dont on n’est pas certain de pouvoir les créer correctement représente un vrai problème car le résultat obtenu n’est souvent pas à la hauteur des attentes visuelles du public. On citera par exemple les films catastrophes comme San Andreas ou 2012 pour ne citer qu’eux dont toute la trame narrative repose sur les scènes d’action et qui poussent les effets visuels au-delà de leurs limites.
6. Les films sont littéralement de plus en plus sombres et de moins en moins audibles
Ne vous est-il pas déjà arrivé de ne pas pouvoir discerner ce qu'il se passait dans un film, l'écran étant trop sombre ? N'avez-vous pas déjà été forcé d'augmenter le son pendant des dialogues pour le baisser en catastrophe au moment d'une scène de fusillade ? Depuis plusieurs années, ce genre de problèmes se manifestent régulièrement dans les films. Mais qui faut-il blâmer ? Les ingénieurs du son ? Le chef opérateur ? Non, ici c'est le matériel qui est en cause.
Autrefois, les acteurs se devaient de parler très fort et clairement afin que le son soit pris correctement. Désormais, avec l'évolution du matériel, plus sophistiqué que jamais, il n'est plus nécessaire de beugler pour que les micros captent l'audio. Les micros plus petits, les logiciels qui corrigent automatiquement le son, tout ce nouvel équipement apporte une réelle plus-value technique car ils facilitent le travail des acteurs. Hélas, en parlant normalement, ces derniers deviennent parfois inaudibles dans la version finale.
L'évolution de l'équipement est aussi en cause dans le mauvais éclairage de certains longs métrages. Pendant des décennies, les réalisateurs et leurs équipes ont du cravacher pour filmer correctement les zones mal éclairées. Les caméras modernes permettent de filmer des zones d'ombre plus facilement, mais le rendu n'est cependant pas toujours au rendez-vous, le travail de post-production n'étant pas toujours fait avec minutie.
Pour illustrer les problèmes de luminosité des films mainstream récents, parlons ici du film Alien vs Predator Requiem. Ce dernier, non content de ne pas être un chef d’œuvre, est connu pour avoir un des pires éclairages de ces dernières années. En voulant être sombre à tout pris, histoire d'appuyer sur le côté anxiogène, il devient souvent illisible, car mal éclairé.
En comparaison, un film comme Snowpiercer est assez sombre, mais la gestion de la lumière est parfaitement calibrée.
L'évolution des techniques cinématographiques nous permet d'obtenir des résultats de plus en plus époustouflants, aussi bien visuellement que narrativement. Cependant, comme pour tout art, le cinéma a des zones d'ombre. Les siennes sont directement influencées par le marketing ou encore les limites du progrès technologique.
Par Timee, il y a 7 ans :
C'est vrai que c'est agaçant comme méthodes !!
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