Twitter : le gouvernement rend hommage à Martin Luther King, les twittos s'insurgent

Afin de rendre hommage à Martin Luther King, le ministère de l'Éducation nationale avait publié une vidéo d'enfants qui reprenaient son célèbre discours "I Have a Dream" datant du 28 août 1963. Un hommage qui n'a pas vraiment eu l'effet escompté, étant donné qu'il a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, avec de nombreux internautes qui ont pointé du doigt l'initiative prise pour le 60e anniversaire de la marche de Washington pour les droits civiques.

quand l'hommage vire au scandale

C'est sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, que les internautes ont vivement critiqué l'hommage au célèbre Martin Luther King (MLK), un fervent militant afro-américain particulièrement connu pour son implication dans le mouvement américain des droits civiques. Car pour fêter le 60ième anniversaire de son fameux discours devant le Lincoln Memorial à Washington D.C.,le ministère de l'Éducation nationale avait publié une vidéo dans laquelle des enfants reprenaient son discours emblématique "I Have a Dream".

Dans la vidéo en question, qui a été supprimée depuis, on pouvait alors voir plusieurs enfants qui reprenaient le discours de MLK, comportant alors la description suivante : "Le 28 août 1963, Martin Luther King prononçait son célèbre discours "I Have a Dream". 60 ans plus tard, des collégiens font résonner les mots d'un discours historique, en faveur de l'égalité des droits, qui continue d'inspirer les plus jeunes."

Mais si la vidéo du ministère de l'Éducation nationale a suscité la controverse, c'est pour une raison bien précise. Car de nombreux internautes ont rapidement remarqué que parmi les collégiens présents pour cet hommage, il n'y en avait aucun qui est noir ou issu d'une minorité visible. Un point qui n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux, et c'est pourquoi le ministère a tenté de se justifier quelques heures après le début de la polémique, déclarant alors ceci :

Les élèves présents sur cette vidéo sont les lauréats 2023 du concours "The More I Say" qui encourage la pratique créative de l'anglais au collège. Afin d'honorer la mémoire de Martin Luther King à l'occasion des 60 ans de son célèbre discours prononcé le 28 août 1963, ils étaient invités à prononcer un court discours en s'inspirant de celui de Martin Luther King en commençant par "I have a dream".

Une justification qui n'a pas non plus réussi à convaincre les internautes, et qui a elle aussi été supprimée depuis. Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, s'est alors exprimé à ce sujet, déclarant ceci :

Grâce au choix des élèves dans ce clip, le ministère de l'Éducation nationale montre que "#IHaveADream" reste d'une criante actualité. Comme disait Martin Luther King, "je rêve qu'un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main".

Face à la vague de contestation grandissante, le ministère a récemment publié une nouvelle déclaration afin d'expliquer son choix.

À l'occasion des 60 ans du discours de Martin Luther King, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a publié une vidéo valorisant un travail pédagogique autour de l'engagement.
Cette vidéo a été réalisée le 30 juin dernier, à l'occasion de la cérémonie de remise…

— Ministère Éducation nationale et Jeunesse (@education_gouv) August 30, 2023

À l'occasion des 60 ans du discours de Martin Luther King, le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a publié une vidéo valorisant un travail pédagogique autour de l'engagement.
Cette vidéo a été réalisée le 30 juin dernier, à l'occasion de la cérémonie de remise de prix du concours The More I Say, qui encourage la pratique créative de l'anglais au collège. Elle donne la parole à des élèves lauréats nationaux présents au cours de cette cérémonie qui s'était tenue en présence du Ministre Pap Ndiaye. Il s'agit d'une profession de foi des élèves pour un monde meilleur en débutant par l'anaphore "I have a dream".
Face au trouble suscité par cette vidéo et à la violence de certains commentaires à l'égard des élèves qui s'étaient investis avec enthousiasme dans ce projet, le service de communication du ministère a décidé de retirer cette vidéo de ses réseaux sociaux.

Un aveu de faiblesse qui continue d'alimenter la polémique, avec de nombreux internautes, français comme étrangers, qui critiquent la décision du gouvernement.

Tiens ! Le formidable clip d'hommage à Martin Luther King mais-que-avec-des-enfants-blancs-qui-parlent-mal-anglais a été supprimé par le Ministère de l'Éducation Nationale.
Je me demande s'ils ont commandé une étude d'impact à Mc Kinsey pour comprendre où ça avait merdé ? pic.twitter.com/FykRNRGTOu

— Nain Portekoi (@Nain_Portekoi) August 30, 2023

Mais... C'est pas l'enfant blanc le problème ! Le problème c'est de faire un événement sur Martin Luther King sans aucune diversité parmi les enfants ! A chaque fois tu passes à côté du propos, c'est dingue quand même

— Farès Belkacem (@AzakuzaToshiro) August 30, 2023

Instrumentaliser des gamins sur le dos de Martin Luther King tout en faisant des circulaires racistes et islamophobes, pour ensuite la supprimer face au tollé général.https://t.co/CJXobd04dC

— citoyen défoi (@bledarducoin) August 30, 2023

Vous n’assumez pas. Oui il y avait des imbéciles qui pointaient les enfants du doigt alors qu’ils étaient clairement innocents néanmoins vous connaissez très bien la raison pour laquelle nous étions abasourdis.

Célébrer Martin Luther King sans impliquer les noirs et en coupant… https://t.co/swhkW4RGca

— FRANCE HAS A PROBLEM. (@YungNegrowski) August 30, 2023

le ministere de l’education national qui a supprimé la vidéo d’hommage hypocrite a martin luther king… cyber-bullying works

— endaïve (@desesprite) August 30, 2023

Making a video about Martin Luther King a black man and not including any black kids I don’t know what to tell you anymore https://t.co/Ufx9rC5XhS

— (@malbwgafsblog) August 30, 2023

Faire une vidéo sur Martin Luther King, un homme noir, et ne pas inclure un seul enfant noir, je ne sais plus quoi vous dire.