La semaine dernière, je traitais dans cette chronique des prémices de l'illégalité 2.0 avec eMule, et plus tard Hadopi. Dans la suite logique des choses, parler de Megaupload était inévitable. De son expansion phénoménale à l'explosion du scandale qui a égratigné la toile il y a de ça quelques années, retraçons le parcours de cette immense plateforme révolutionnaire.
L'illégalité en un clic
Dans ma chronique sur eMule, je notais que l'on se trouvait encore à l'embryon d'un web encore tout balbutiant. Lancé en 2005, Megaupload a connu son apogée environ cinq années plus tard. Il s'agit tout simplement d'une immense plateforme de téléchargement où les internautes pouvaient mettre en ligne n'importe quel fichier de plus de 1 Go pour les utilisateurs libres, alors que les utilisateurs premium ne connaissaient aucune limite en termes de stockage.
Bien que sûrement parti d'une bonne intention, la possibilité d'uploader n'importe quel fichier a très vite orienté le principe vers un immense panthéon de l'illégalité. En effet, films, albums ou même jeux vidéo se sont retrouvés en masse sur le site, offrant des fichiers aux droits exclusivement privés. A une époque où le streaming commençait à prendre de l'ampleur, Megaupload se voyait conférer le monopole du téléchargement illégal.
Fermetures et controverses
Surfant sur une impressionnante vague, la société s'est retrouvée en 2011 au cœur d'un procès contre la loi des copyright. Après de longues semaines de scandale, Megaupload a fermé ses portes, en janvier 2012, laissant derrière lui un Internet pleinement conscient que le téléchargement illégal pouvait être une source de revenu colossale. Les principaux fondateurs de la plateforme ont été sanctionnés par de lourdes peines de prison alors que de très nombreuses pâles copies du sites ont émergé en quelques jours.
Dans sa chute, Megaupload a entraîné un nombre incalculable d'utilisateurs. En effet, le site proposait deux options de téléchargement : gratuite ou premium. Avec la gratuite, on ne pouvait télécharger qu'un film à la fois puis, une fois le téléchargement terminé, il fallait attendre un petit décompte avant de pouvoir en relancer un nouveau. La premium, comme son nom l'indique jouissait des téléchargements illimités, mais était proposé à des prix démesurés. On pouvait donc s'abonner plusieurs semaines, plusieurs mois, ou à vie. J'imagine que les utilisateurs à l'abonnement à vie ont dû rougir en 2012...
Ouverture sur le monde Internet
En fermant LA plateforme de téléchargement illégal sur Internet, les autorités américaines (et mondiales par ailleurs) pensaient faire frémir les internautes. Mais c'est l'effet contraire qui se produisit : Megaupload s'est fracturé en centaines de milliers de sites de téléchargement illégal qui sont désormais complètement hors de portée des autorités. De plus, en infligeant des peines fermes aux fondateurs, le message dissuasif n'a que très peu eu d'impact. Le piratage ne cesse de se développer et de gangrener sur le web.
Par jeanLucasec, il y a 8 ans :
Pirates !
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