Le cannibalisme : vous reprendrez bien un bout d'humain ?
"Le cannibalisme est une des manifestations les plus évidentes de la tendresse" déclarait Salvador Dali. En effet, et même s’ils sont moins nombreux qu’à l’époque du célèbre peintre espagnol, les cannibales représentent, encore aujourd’hui, trois millions de la population mondiale. Très éloignée des coutumes occidentales, l’anthropophagie fait, ainsi, la une de nombreux faits divers et cristallise même une inquiétude particulière dans certaines régions du monde. Les raisons sont nombreuses, s’étendant des simples mœurs traditionnelles à une expression sentimentale extrême. Il s’agit de retracer les origines du cannibalisme, avant de comprendre comment il est devenu le tabou d’une société civilisée. Un tabou qui inspire toutefois le cinéma comme le prouve le film Grave.
Des origines anciennes, mais une problématique contemporaine
On définit le cannibalisme comme une pratique qui consiste pour l’homme, à manger un autre homme. Scientifiquement, on le nomme l’"anthropophagie" et sa découverte remonte aux explorateurs européens et à leur rencontre avec les peuples d’Amérique Latine jugés "primitifs". Du moins, ce sont ses origines les plus sûres. En vérité, le cannibalisme semble aussi vieux que l’humanité : des traces de dépeçage étaient déjà retrouvées sur des ossements humains à la préhistoire. Mais comment les hommes en sont venus à se manger entre eux ? L’histoire ne le dit pas, même si quelques réponses peuvent se trouver dans les civilisations primitives. Le cannibalisme est, traditionnellement, issu de rites. C’est la haine qui anime l’homme principalement, ou parfois la volonté d’humilier un adversaire défaitiste. Dans tous les cas, certaines parties du corps sont plus appréciées que d’autres, c’est le cas des fesses et des cuisses, jugées plus tendres.
C’est ainsi qu’on peut définir de nombreux types d’anthropophagie. La rituelle tout d’abord, qui répond à des convictions religieuses ou culturelles. Par exemple, les Tupi-Guarini d’Amazonie établissent un ordre soigneux selon leurs coutumes. On distingue tout d’abord la capture, marquée par une danse et un habillement particulier des prisonniers. Viennent ensuite les préparatifs qui invitent les habitants de village voisins à se joindre à la fête. Enfin, après l’exécution à la massue se trouve le final, où l’on ouvre le dos du prisonnier avant de se partager les morceaux du corps. Dans un registre complètement différent, on retrouve le cannibalisme criminel, marqué par une frénésie amoureuse particulière, développé notamment dans les sociétés contemporaines. C’est, comme l’explique Freud, "la fascination et la répulsion" qui animent le cannibale. Enfin, il existe une dernière forme : l’anthropophagie "alimentaire", liée à une pénurie. Il s’agit d’un cas rarissime où des catastrophes naturelles viennent exclure des occidentaux de toute vivre. Dans ces cas précis, ils n’auront d’autres choix que de se tourner vers le cannibalisme.
Malgré le déclin du cannibalisme en dépit d’une société civilisée qui l’interdit fermement, des civilisations se prêtent encore à la coutume. La République Démocratique du Congo, par exemple, est largement secouée par des abominations récurrentes malgré le combat du gouvernement. Ce seraient les Pygmées de la forêt de l’Ituri qui y seraient confrontés régulièrement, des atrocités intimement liées aux actes de guerre. De nombreuses enquêtes relatent les mêmes inquiétudes : à Ituri, le cannibalisme serait, en effet, une banalité quotidienne. Et si, à l’échelle nationale, le Président de la RDC semble s’agiter, la communauté internationale se montre plus indulgente, jusqu’à parfois tolérer certaines actions statuées comme des coutumes de tribu.
Pourtant, au-delà de frontières plus ou moins locales, les Etats condamnent avec conviction les actes anthropophages, jusqu’à les muer en tabou contemporain.
Du rite au crime
De nombreux psychanalystes et ethnologues se sont appliqués à comprendre l’anthropophagie. Ils ont ainsi jugé le cannibalisme "primitif" jusqu’à construire un véritable tabou moderne, au même titre que l’inceste. Ces études suivent les découvertes des différents explorateurs, heurtés par les pratiques "barbares" des peuples amérindiens. Ils scindent alors, une nouvelle fois, deux types de comportements différents. Le premier, ce serait cette idée que le cannibalisme serait le stade premier du développement d’une civilisation. Pour la seconde forme, il s’agit de comprendre comment un individu parfaitement civilisé en viendrait à manger un autre humain. Les sociologues trouveraient leurs réponses dans un refoulement de la vie sociale et publique.
Ainsi, d’une tradition banale, le cannibalisme est devenu un crime. Régulièrement, les faits divers relatent des condamnations d’actes anthropophagie, le plus notoire restant celui d’Issei Sagawa. Cet étudiant japonais a, en effet, dévoré sa petite amie néerlandaise en 1981 à Paris. Face à l’acte barbare et très peu commun, le Japonais a fait l’actualité pendant plusieurs jours, pourtant, il n’avait aucunement conscience de la gravité de son geste. Pour lui, une nouvelle fois, tout semblait "banal". C’est le même sentiment que dégage le "cannibale de Rotenbourg", condamné à perpétuité en 2004 après avoir tué et mangé un homme rencontré sur Internet. Pourtant, Armin Meiwes, le jeune allemand, défendait la thèse d’un "meurtre par consentement" puisque la victime en question, était parfaitement consciente de ce qu’elle allait subir. Ces différents faits divers caractérisent avec persistante la théorie d’un refoulement social.
Ainsi, tandis que les traditions cannibales se démystifient sous la pression civilisée, les coutumes viennent dans les mains des médias et de la culture. Aujourd’hui, chaque acte cannibale fait la une des journaux télévisés, comme en témoigne Issei Sagawa. On leur octroie même des surnoms peu flatteurs, déshumanisant le meurtrier : le "Boucher", le "Cannibal" etc. De plus, c’est désormais la culture qui s’empare du phénomène. Si les zombies sont particulièrement à la mode, ils sont, en effet, une métaphore des actes barbares cannibales.
Se fondant sur des origines traditionnelles, l’anthropophagie est devenue, suite aux analyses sociologiques et ethnologiques, un prohibé de la société contemporaine. Si les médias et les gouvernements tentent d’incriminer cet acte barbare, il n’a, pour autant, pas totalement disparu des sociétés. Pourtant, certains soulignent avec un certain sarcasme (et pas toujours forcément d’ailleurs), que le cannibalisme pourrait résoudre le problème persistant de la faim dans le monde.
Ce qui inclus donc les transfusions sanguines, ainsi que les greffes d'organes.
Donc, d'après ce raisonnement, nous sommes dans une société en partie cannibale. (Et pas anthropophage, sauf pour le gosse que vous auriez bouffé vivant, mais ça, c'était pour le travail.)
Est ce que vous pourriez mettre vos sources en fin d'article pour ceux que ça intéresse ? :)
Avis personnel je pense comme tout a chacun que si on nous sert de l humain au diner bien présenté style a la Hannibal nous dégusterions tous allegrement le plat sans en laisser la moindre miette. ^^