Halloween : les meilleurs films avec des fantômes à voir après The Haunting of Bly Manor
La sortie récente de The Haunting of Bly Manor, la nouvelle série d'épouvante de Netflix, créée par Mike Flanagan (et dont vous pouvez lire notre critique en cliquant ici) nous a donné envie vous donner notre sélection des meilleurs films avec des fantômes.
1# La Maison du Diable (RObert Wise, 1963)
Le pitch : John Markway (Richard Johnson), professeur en parapsychologie, réunit un groupe de personnes dans un vieux manoir hanté, appelé Hill House, dans le but de mener une expérience de perception extrasensorielle. Mais dès le départ, ses invités vont entendre des bruits étranges...
Si Mike Flanagan fait en ce moment l'actualité avec l'émouvante série gothique The Haunting of Bly Manor, le réalisateur et scénariste avait déjà marqué profondément les esprits en 2018 avec The Haunting of Hill House, première saison de sa série d'anthologie horrifique. Il est de notoriété commune que The Haunting of Hill House est une adaptation de La Maison Hantée de Shirley Jackson, un roman d'horreur psychologique paru en 1957, mais il faut savoir que le roman avait déjà été adapté par Robert Wise en 1963 dans La Maison du Diable. Un film proprement matriciel du genre horrifique, mis en scène par le réalisateur de La Maison du Bonheur et de West Side Story, qui a inspiré aussi bien Stephen King que David Cronenberg.
Si vous avez aimé The Haunting of Hill House, on vous recommande chaleureusement de regarder La Maison du Diable de Robert Wise. Malgré son ancienneté, le film reste aujourd'hui encore révolutionnaire dans sa mise en scène. Robert Wise est parvenu à tirer parti des moindres aspects de son décor pour provoquer le malaise et la crainte tout en restant dans la simple suggestion, du fait d'un budget limité. (On s'amuse à penser à quel point le film a dû marquer Steven Spielberg, qui a réutilisé le même procédé dans Les Dents de la Mer : comment faire craindre mon requin sans le montrer ?) Bien avant The Haunting of Hill House de Flanagan, Robert Wise a profité du genre horrifique pour créer une métaphore de nos traumatismes. Un chef d'oeuvre à voir absolument !
2# Beetlejuice (Tim Burton, 1988)
Le pitch : Adam (Alec Baldwin) et Barbara Maitland (Geena Davis) coulent une vie heureuse dans leur jolie petite maison. Mais lorsque le couple meurt dans un banal accident de la route, ils reviennent hanter, sous la forme de fantômes leur maison. Leur quiétude est vite troublée par l'arrivée d'une famille de bourgeois new-yorkais insupportables. Décidés à chasser de leur demeure les nouveaux propriétaires, les Maitland vont faire appel à Beetlejuice, un bio-exorciste complètement loufoque.
Bien qu'il soit devenu une véritable machine à blockbuster (Alice au Pays des Merveilles, Charlie et la Chocolaterie), il faut se rappeler qu'à la fin des années 80 et durant toutes les années 1990, Tim Burton a su nous émouvoir et nous faire rire avec ses fables aux inspirations multiples (gothique, pulp) parvenant avec brio à concilier succès Hollywoodien et univers très personnel. Son deuxième long-métrage, Beetlejuice, sorti en 1988, est à ce titre l'un de ses films les plus aboutis. En une heure et trente-huit minutes, le réalisateur américain parvient tout à la fois à livrer un film à l'humour macabre décapant, notamment grâce à la performance hors-normes de Michael Keaton (Batman), une véritable déclaration d'amour aux films d'horreur de son enfance et au cinéma expressionniste, tout en faisant de Beetlejuice une exégèse savante et inspirée du cinéma d'horreur, en inversant tous les topos du genre (les fantômes sont ici les gentils, et doivent chasser les humains, caricature outrancière de l'américain moyen).
Par ailleurs, malgré son ton volontiers loufoque et burlesque, Beetlejuice est également un film qui traite d'un sujet sérieux : la Mort, que Burton s'attache à désacraliser. Comme il fera plus tard dans Les Noces Funèbres, un de ses meilleurs films post-2000, le réalisateur donne une image positive et colorée de l'au-delà. Alors que Tim Burton s'est laissé corrompre par les effets spéciaux numériques dans Alice au Pays des Merveilles, l'approche artisanale du cinéma dans Beetlejuice, dans lequel il perfectionne ses techniques d'animation en stop-motion, rendant au passage un formidable hommage au cinéma de Ray Harryhausen (Jason et les Argonautes), sonne aujourd'hui comme une véritable profession de foi. Enfin, on s'en voudrait de ne pas mentionner la bande originale de Danny Elfman, qui signe ici une de ses meilleures compositions.
3# Fantômes contre fantômes (Peter Jackson, 1996)
Le pitch : Un médium (Michael J. Fox) arnaque les habitants de sa ville avec l'aide de ses amis revenants, qu'il embauche. Lorsque plusieurs habitants ont meurent d'infarctus, il est le coupable idéal aux yeux de la population. Pour se disculper, il se lance, accompagné de ses amis, à la poursuite du véritable tueur : un spectre-tueur qui se prend pour "La Faucheuse".
Avant de devenir le pape du bockbuster Hollywoodien en signant la légendaire trilogie Le Seigneur des Anneaux, suivi de King Kong et de la trilogie Le Hobbit, Peter Jackson était d'abord un cinéaste spécialisé dans le cinéma d'horreur au ton burlesque et déjanté. En 1996, il sort Fantômes contre fantômes, comédie horrifique produite par Robert Zemeckis (Retour vers le futur), qui conçoit le film comme un spin-off de sa mythique série HBO Tales From the Crypt. Si le film fut un cuisant échec au box-office, c'est avant tout à cause du peu de sagesse d'Universal, qui a sorti un film d'Halloween en plein été... Fantômes contre fantômes n'est pas du même niveau qu'un Seigneur des Anneaux, mais il n'en demeure pas moins un excellent film. C'est à la fois un film très personnel, qui porte en lui toutes les obsessions de son auteur, mais également un pur produit des années 80/90.
En effet, par sa mise en scène, son esthétique et l'exigence de Jackson en matière d'effets spéciaux, ce Fantômes contre fantômes semble annoncer Le Seigneur des Anneaux. Ne serait-ce que "La Faucheuse" rappelle, avec son capuchon noir, l'esthétique des Nâzguls. Ce qui n'empêche pas Fantômes contre fantômes de rappeler, par son ton décalé, S.O.S. Fantômes d'Ivan Reitman ou Beetlejuice de Tim Burton. (D'ailleurs, la bande originale a été confiée à Danny Elfman, le compositeur fétiche de Burton, révélé pour son travail sur Beetlejuice.) A ceci près que Jackson livre une copie beaucoup plus insolente que ses prédécesseurs, se permettant même des effets de gore aussi jouissifs qu'efficaces, tout en livrant un commentaire sur la violence américaine (avec l'ancien tueur en série Johnny Charles Bartlett).
4# A Ghost Story (David Lowery, 2017)
Le pitch : Un homme (Casey Affleck) décède dans un accident de voiture juste devant chez lui. Il revient dans sa maison, affublé d'un drap blanc, pour revoir sa femme (Rooney Mara). Il hante alors sa maison et voit le monde changer autour de lui.
Vous avez trouvé déchirante la fin de The Haunting of Bly Manor ? Attendez de voir A Ghost Story de David Lowery. Le film est une véritable décharge émotionnelle. Un chef d'oeuvre poétique, nous invitant avec subtilité à réfléchir à la question de la mort, et à tout ce qu'elle sous-entend. Plutôt que de traiter uniquement la question du deuil, qui n'en demeure pas moins essentielle dans le long-métrage, David Lowery tisse une réflexion sur l'espace, le temps et la mémoire. Pour ce faire, le réalisateur, dont on attend avec impatience le prochain film (l'arthurien The Green Knight), pousse à son paroxysme l'art de l'épure. Ce qui n'empêche pas aux plans de A Ghost Story d'être d'une beauté assourdissante, nous émerveillant autant par leur composition que par les différents niveaux de lecture que David Lowery arrive à distiller dans chacun d'entre eux.
Il faut également parler de la performance, aussi subtile qu'émouvante, du duo d'acteurs que forment Casey Affleck (Manchester by the sea) et Rooney Mara (Song to Song). Dans son interprétation de femme endeuillée, Rooney Mara est époustouflante de sincérité ; quant à Casey Affleck, dont on ne voit pas le visage pendant la grande majorité du film, puisqu'il est habillé d'un drap blanc le recouvrant entièrement, il parvient avec beaucoup de talent à nous émietter le coeur par la mélancolie qu'il inspire. Pour faire d'un fantôme dont le visage (sur lequel on peut habituellement lire les émotions) nous est caché l'un des coeurs émotionnels de son film, David Lowery parvient à utiliser avec brio l'espace de ses plans. Par ailleurs, une légère inclinaison de la caméra permet au spectateur de ressentir une distorsion du temps et de dilatation de l'espace. Lowery parvient également à développer une exégèse du cinéma horrifique, en mettant l'accent sur la tragédie sous-jacente à chaque histoire de fantômes : on songe notamment à la scène où Casey Affleck, désespéré, casse la vaisselle, poussant la famille horrifiée à quitter la maison. Enfin, on terminera sur une mention spéciale à la musique de Daniel Hart, absolument splendide. A Ghost Story est un véritable chef d'oeuvre. L'une des plus belles oeuvres qui a été faite sur la Mort, avec le Ghosteen de Nick Cave & The Bad Seeds...
5# Sixième Sens (M. Night Shyamalan, 1999)
Pitch : Cole Sear (Haley Joel Osment), huit ans, est hanté par un terrible secret. Son imaginaire est visité par des esprits menaçants. Trop jeune pour comprendre la raison de ces apparitions, Cole s'enferme dans la peur. Il acce^te cependant de reveler la cause de son enfermement à un psychologue pour enfants (Bruce Willis). La recherche d'une explication rationnelle guidera l'enfant et le thérapeute vers une vérité foudroyante et inexplicable.
Sans doute le film le plus connu de M. Night Shyamalan (Split, Glass), Sixième Sens fait partie de cette famille de films dont on connait tous la fin, sans l'avoir vu forcément. Pourtant, pas respect pour nos lecteurs, nous vous en dévoileront pas la teneur, et nous contenterons de vous dire que le succès du film tient beaucoup à son scénario à twist final.
Mais on ne parle pas suffisamment de la mise en scène de M. Night Shyamalan, qui s'inspire des grands pontes du cinéma d'horreur, John Carpenter (The Thing) en tête. Shyamalan, en bon cinéaste érudit, a su faire reposer une partie de ses effets horrifiques sur le hors champ. Bien que ses effets reposent, pour la plupart, sur une mécanique mille fois usitée, le film de Shyamalan ne semble jamais daté, suranné. Parce que Shyamalan sait les agencer avec un brio déconcertant, surprenant toujours le spectateur.
6# L'échine du Diable (Guillermo Del Toro, 2002)
Pitch : Durant la guerre civile espagnole, Carlos, un garçon de douze ans dont le père est décédé, débarque à Santa Lucia, un établissement catholique pour orphelins.Mais ce lieu hostile dissimule derrière ses murs deux secrets : l'or de la cause républicaine, et le fantôme d'un enfant qui hante le sous-sol.
S'il est moins connu que d'autres films plus aboutis de Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l'eau), L'échine du Diable mérite pourtant d'être sorti de l'oubli dans lequel on a tendance à le plonger. Car si ce film en langue espagnol semble un peu daté au niveau de ses effets fantastiques, peinant aujourd'hui à provoquer l'effroi, la mise en scène du réalisateur est quant à elle somptueuse. Guillermo Del Toro sait utiliser les zones d'ombres comme personne, le jeu de lumières conférant à L'échine du Diable un côté pictural splendide, avec ces magnifiques couleurs sépia.
L'autre grande force de L'échine du Diable, c'est la puissance de l'interprétation de ses acteurs, et avant tout de ses plus jeunes. Guillermo Del Toro a toujours été un grand directeur d'acteurs, et il fait ici une belle démonstration de son talent, en dirigeant de jeunes enfants, malgré la difficulté que cela représente. Par ailleurs, on apprécie le fait que Del Toro joue, dans ses meilleurs films du moins, à créer des parallèles entre le fantastique et l'Histoire : la guerre civile espagnole et la dictature franquiste dans L'échine du Diable et Le Labyrinthe de Pan, le nazisme dans Hellboy, la Guerre Froide dans La Forme de l'eau. C'est que l'Histoire (avec sa grande hache, comme dirait Georges Perec) permet au réalisateur mexicain de tisser de grandes tragédies, terreau fertile des meilleures histoires fantastiques et horrifiques. On revient, une fois encore, sur l'absolue tragédie que sous-entend la figure du fantôme...
7# Les Innocents (Jack Clayton, 1961)
Le pitch : A la fin du XIXe siècle, Miss Giddens, une jeune institutrice, est chargée d'éduquer Flora et Miles, deux enfants, dans un vieux manoir anglais. Elle découvre bientôt que ces pauvres innocents sont tourmentés par les fantômes de deux anciens domestiques, décédés quelque temps auparavant...
On termine avec Les Innocents, première adaptation au cinéma du Tour d'écrou de Henry James, avant qu'Alejandro Amenabar et Mike Flanagan ne l'adaptent à leur tour, le premier dans Les Autres et le second dans The Haunting of Hill House. Tourné en noir et blanc, ce film d'épouvante terriblement efficace adapte avec brio le récit de James, en rajoutant à sa mythologie des éléments qui en seront vite indissociables, comme cette berceuse absolument flippante que l'on peut entend dès le générique. Le génie de Clayton est de parvenir à créer un malaise durable et profond avec deux enfants aux bouilles angéliques.
On notera également la mise en scène absolument brillante, le réalisateur parvenant à jouer avec les hors champ avec beaucoup d'intelligence. Ce hors champ permet au réalisateur de s'amuser avec la caractérisation de ses personnages. Les fantômes des domestiques morts sont-ils vraiment là ? Les enfants jouent-ils avec les nerfs de la gouvernante, et les nôtres avec ? Un film majeur, qu'on ne peut que vous conseiller.
Yeaaaaah toute ma jeunesse!!
Je valide aussi!! xD
Posté par Gaetan? Ah ben voila, je comprends mieux ^^
Merci pour les ref de films, je Stream ca dans la semaine :)