Jeux à 80 € : ce gros studio n'a honte de rien avec ces propos chocs

Le sujet fait débat depuis l'annonce de Mario Kart World. Payer 80 euros pour s'offrir un jeu reste très cher, et certains joueurs ne peuvent malheureusement plus s'offrir ce luxe. Mais pour ce gros studio, c'est le prix à payer si l'on est "un vrai fan".

Les joueurs face à la tendance des jeux à 80 euros

L'annonce a choqué la majorité des joueurs Nintendo : Mario Kart World annoncé à 80 euros en dématérialisé et à 90 euros en version physique. Habitué à lancer des titres à des prix raisonnables là où Sony et Microsoft ont déjà augmenté leurs tarifs pour leur PS5 et Xbox Series, la firme kyotoïte fait brusquement grimper le tarif de ses jeux. Le prix à payer pour profiter des performances de la future Nintendo Switch 2. Nintendo s'était justifié au lendemain de son annonce choc.

De leur côté, les versions Switch 2 d'anciens titres comme Kirby et le Monde Oublié, Super Mario Party Jamboree, ainsi que les deux The Legend of Zelda : Breath of the Wild et sa suite Tears of the Kingdom sont eux aussi disponibles entre 70 et 80 euros. Une hérésie pour de nombreux joueurs qui vont devoir casser la tirelire pour des jeux qu'ils estiment étiquetés comme plus familiaux que les plus gros titres de chez Sony ou Microsoft, et dont le prix leur semble moins justifiable que les plus gros titres PS5. C'est en tout cas la tendance qui s'est dégagée sur les réseaux suite à l'annonce de Nintendo concernant Mario Kart World et son pack de lancement avec la Switch 2 

Les propos lunaires de ce gros studio, les fans sont désabusés

Mais un vrai fan est prêt à s'aligner sur les prix imposés par leur constructeur favori. C'est en tout cas ce qu'estime Randy Pitchford, PDG de Gearbox Software, le studio derrière la licence Borderlands. En réponse à un internaute qui l'a alpagué sur la sortie de Borderlands 4 sur Switch 2, espérant que le jeu ne coûtera pas 80 euros, Pitcford lui a alors répondu :

Si vous êtes un vrai fan, vous trouverez un moyen d'y parvenir. Mon magasin local proposait Starflight pour Sega Genesis pour 80 euros en 1991, alors que je sortais tout juste du lycée et que je travaillais au salaire minimum dans un magasin de glaces. J'ai réussi à me le procurer".

En réponse à ces propos, plusieurs internautes sont montés au créneau, estimant que le PDG était "en totale déconnexion avec l'économie actuelle" ou encore qu'il ne "comprenait pas le concept économique de l'inflation."

Le coût de la vie a certes augmenté pour beaucoup de personnes, qui doivent souvent se serrer la ceinture sur le budget accordé à leurs loisirs pour pouvoir rentrer dans leurs frais mensuels. L'inflation ressentie ces dernières années a considérablement affaibli économiquement des millions de foyers.

Malheureusement, payer un jeu à minima 80 euros devient la norme. L'augmentation des budgets de développement et du nombre de développeurs travaillant sur un jeu ont conduit les éditeurs à augmenter leurs prix. Pour Rhys Elliott, chef de l'analyse de marchés chez Alinea Analytics, les joueurs seront prêts à passer le cap. Une norme acceptée qui conduira les joueurs à se montrer plus patients mais qui - au final - passeront à la caisse pour leur jeu favori. Il citait l'exemple il y a quelques jours de ceux qui sont prêts à payer 100 euros pour un jeu en accès anticipé pendant quelques jours. 

Pour Shuhei Yoshida, l'ancien président de Sony, la hausse était inévitable. Payer 70 ou 80 euros pour un jeu excellent est même "une bonne affaire". Il rapportait il y a quelques mois que "tant que les gens choisissent avec soin la manière dont ils dépensent leur argent, je ne pense pas qu'ils devraient se plaindre". Acheter moins, mais mieux ? 

Qu'en sera-t-il de GTA 6 d'ici un an ? Provoquera t-il à son tour une nouvelle hausse des prix, rendant l'accès au divertissement du jeu vidéo une affaire de privilégiés ?