Ghibli : ce nouveau film d'animation japonais est le digne héritier de Princesse Mononoké
Alors que les fans du studio Ghibli attendent avec impatience la sortie du prochain film de Hayao Miyazaki, ils peuvent découvrir actuellement un nouveau long-métrage d'animation japonaise, qui n'est pas sans lien avec Princesse Mononoké.
Le nouveau Princesse Mononoké ?
On ne dira jamais suffisamment combien Hayao Miyazaki et Isao Takahata ont révolutionné le cinéma d'animation japonais. Depuis 1984 et la sortie de Nausicaa de la Vallée du Vent, les deux réalisateurs ont cumulé les chefs d'oeuvre. À tel point que, depuis un certain nombre d'années, les fans et la critique cherchent conjointement l'artiste qui pourrait prétendre au titre de "nouveau Miyazaki", comme si cette entreprise était possible.
Si l'oeuvre du maître semble indépassable, elle continue néanmoins à inspirer de nombreux réalisateurs. On songe bien évidemment à Makoto Shinkai, qui a rappelé dans son très beau Voyage vers Agartha à la fois l'étendue de son talent, mais également que si son oeuvre s'est souvent éloignée des canons instaurés par le studio Ghibli, il n'en demeurait pas moins un fervent admirateur de Hayao Miyazaki.
On peut également citer les artistes du studio Ponoc, d'anciens de Ghibli, parmi lesquels Hiromasa Yonebayashi, et dont les films, Mary et la Fleur de la Sorcière et Héros Modestes auraient pu être produits par le studio fondé par Hayao Miyazaki, Isao Takahata et Toshio Suzuki.
Quoi qu'il en soit, si cette entreprise peu sembler en vérité bien vaine, il n'en demeure pas moins que les fans pourront toujours trouvé des traces de l'influence du studio Ghibli dans de nouveaux films produits en-dehors du studio, à l'image de Le Roi Cerf, le premier long-métrage de Masashi Andô, qu'il a co-réalisé avec Masayuki Miyaji.
Le nom de Masashi Andô ne vous dit peut-être rien, mais vous avez vu de nombreux films sur lesquels il a travaillé. Rentré au studio Ghibli en 1990 comme intervalliste sur Souvenirs goutte à goutte d'Isa Takahata, il a été character designer et directeur de l'animation sur Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki, Souvenirs de Marnie de Hiromasa Yonebayashi, Le Conte de la Princesse de Kaguya de Takahata. Sa carrière en tant directeur de l'animation va d'ailleurs bien au-delà du studio Ghibli, puisqu'il a travaillé sur Tokyo Godfathers et Paprika du grand Satoshi Kon, ainsi que sur Your Name. de Makoto Shinkai.
Le Roi Cerf est donc son premier film d'animation en tant que réalisateur. Ce film d'animation de Fantasy, dans lequel un ancien guerrier (devenu esclave) protège une petite fille innocente dans un monde frappé par une épidémie mortelle, rappellera sans doute à de nombreux fans de Hayao Miyazaki son plus grand chef d'oeuvre : Princesse Mononoké, sorti en 1997, et sur lequel Andô a donc travaillé. En effet, les loups géants rappellent Moro, les cervidés du film évoquent Yakkuru, la monture d'Ashitaka. Sans oublier la critique que fait Andô de l'impérialisme, au coeur du film de Hayao Miyazaki. Toutefois, malgré des points communs évidents entre les deux oeuvres, Le Roi Cerf n'est pas une pâle copie de Princesse Mononoké, et a au contraire un univers qui lui est propre.
Sorti en salles en France le 4 mai 2022, Le Roi Cerf de Masashi Andô risque fort de souffrir de la concurrence de Doctor Strange in the Multiverse of Madness (notre critique est disponible), sorti le même jour. Il serait dommage que le dernier film du Marvel Cinematic Universe puisse faire de l'ombre à cette nouvelle proposition d'animation japonaise, que nous vous encourageons grandement à voir au cinéma.
Il ressemble beaucoup à Princesse Mononoke pour les sujets abordés mais pour l'avoir vu, il est très loin de l'égaler.
Ayant lu le roman (qui n'est malheureusement disponible qu'en japonais), l'intrigue était complexe, très introspective, et ne m'avait pas frappé comme un candidat à un film (un série semblerait plus appropriée).
Ce serait comme faire une comparaison avec Les Enfants Loups...
C'est un film complètement à part, qui raconte son histoire, avec un scénario complètement différent.
De plus, il est important d'arrêter de citer Miyazaki quand on parle d'univers Japonais, certe il a son importance, mais il a surtout sa patte, et faire cela discrédite à la fois son travail et celui des autres auteurs.