Les traces de pas de préhumains en Crète datent de presque 6 millions d'années
En 2002, le paléontologue polonais Gerard Girlinski était en vacances sur l’île de Crète et il a découvert par inadvertance des traces de pas fossilisés de mammifères dans la région de Trachilos à l’Ouest de l’île, non loin de la ville de Kissomos.
Un ou plusieurs préhumains
8 ans plus tard, il revient avec un de ses collègues, le paléontologue Grzegorz Niedzwiedzki, pour continuer la fouille. Ils trouvent pas moins de 29 traces de pas mesurant entre 9,9 et 22,3 centimètres de long. On est loin des restes de Hobbits qui vivaient sur une île indonésienne.
D’après leurs positionnements et surtout leurs formes, 5 orteils dont un plus gros que les 4 autres, et une boule à l’arrière en forme de talon, cela ressemble plus aux pieds humains qu’à un autre animal. Le problème est que le sol au moment où ces pieds ont foulé le sol était sablonneux et que les traces ne sont pas très précises.
La datation
Il a fallu analyser le sol pour déterminer une date approximative des traces et pour cela, ils ont étudié les micro-organismes fossilisés dans la même couche que celle des pas. Il a été découvert des foraminifères, des micro-organismes unicellulaires se nourrissant de bactéries, d’algues, de larves et évoluant dans le temps. De là, ils ont pu estimer leur âge entre 8,5 et 3,5 millions d’années. Ensuite, la datation a continué avec les strates sédimentaires environnantes, c’est cela qui a permis d’avoir une date un peu plus précise puisqu’à l’époque miocène, la Méditerranée s’était asséchée pendant une période, ce qui a laissé une couche plus claire et permis de préciser la datation. Les pas datent de 5,6 millions d’années.
Changement dans la répartition géographiques des espèces
À l’époque des traces de pas, le désert du Sahara n’existait pas et l’ile de Crète ne s’était pas détachée de la Grèce. Il était alors possible à cet homininé de traverser cette région. Cela change donc l’idée de la situation géographique des homininés vieux de plus de 2 millions d’années que l’on avait situés en Afrique. On peut donc supposer qu’ils se sont déployés plus tôt que prévu dans le bassin méditerranéen et ont évolué de leurs côtés tout en continuant d’évoluer en Afrique.
La communauté scientifique va devoir se pencher sur ce cas, et si elle accepte ses empreintes comme celles d’homininés, car cela pourrait modifier le scénario de l’évolution de l’homme.