Nintendo : l'UFC Que Choisir attaque la société japonaise en justice
L'UFC Que Choisir mène depuis plusieurs années maintenant une véritable lutte contre l'obsolescence programmée. Nintendo en fait les frais aujourd'hui, puisque l'association choisit d'attaquer la firme à ce titre, concernant les manettes de la Switch.
Problèmes des Joy-Con de Nintendo
Bon nombre de Joy-Con de la toute dernière console de Nintendo, la Switch, connaissent quelques problèmes, le principal étant le Drift. Dans les faits, pour certains joueurs, il est totalement impossible de garder immobile leur personnage et leur caméra. La qualité des déplacements est aussi altérée, puisque l'on parle ici de "déplacements fantômes". En novembre 2019, l'UFC Que Choisir s'était ainsi attaquée une première fois à Nintendo en demandant à la société de régler ce problème récurrent au plus vite.
Bien que Nintendo France ait réagi positivement en proposant aux joueurs de faire réparer gratuitement leurs manettes (en remplissant un formulaire en ligne), il semble que cette démarche n'ait pas suffi à l'Union Fédérale des Consommateurs, qui décide maintenant d'attaquer directement Nintendo en justice. Cette attaque intervient par ailleurs très peu de temps après qu'un joueur britannique ait gagné son procès contre Nintendo après une plainte déposée à la Cour des petites créances (au Royaume-Uni, il s'agi d'un tribunal de juridiction limitée dans lequel le montant de la réclamation maximale est souvent plus faible que dans les autres tribunaux).
L'UFC Que Choisir et Nintendo
L'UFC Que Choisir attaque ainsi Nintendo pour "obsolescence programmée", un délit qui est passible, selon la loi en date de 2015, de deux ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende, voire 5% du chiffre d'affaires annuel. L'association ne se dit absolument pas convaincue par la réponse donnée par le directeur général de Nintendo France, puisque réparer ne suffit pas : il faudrait régler le problème en amont.
L'association déclare en effet que "les problèmes de fond demeurent" et que "les signalements ont continué d'affluer auprès de l'association". L'Union Fédérale des Consommateurs affirme aussi les faits suivants, après avoir mené l'enquête :
65 % des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes. Elle apparaît quel que soit le profil ou l’âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l’achat, malgré la faible utilisation de la console.
La plainte a été déposée aujourd'hui même, le 22 septembre 2020, auprès du Procureur de la République de Nanterre. Dans cette attente, l'organisation appelle tous les consommateurs à contacter le service après-vente de Nintendo pour obtenir une réparation gratuite de leur manette défectueuse, et à leur signaler tous refus.
https://www.nintendo-sav.fr/sav