Alors que Nintendo fête cette année le 25ième anniversaire de sa célèbre franchise Pokémon, on peut dire que la hype autour de la franchise n'a jamais été aussi forte qu'en ce moment. Et à l'occasion de cet anniversaire, la licence a sorti un tas de nouveaux contenus, allant du film d'animation sur Netflix à l'album de musique, en passant bien évidemment par l'ajout de cartes à collectioner inédites. Retour sur la franchise la plus rentable au monde.
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la genèse d'un best-seller
Tout a commencé à la fin des années 1990, alors que les deux premières versions du jeu vidéo, Pokémon version Vert et Rouge, sorties au départ exclusivement au Japon sur Game Boy, ont connu un tel succès qu'ils ont décidé quelques années après de les adapter pour le marché occidental, ce qui donna Pokémon Rouge et Bleu. A savoir que le terme Pokémon vient de la contraction de "Pocket Monster", qui était le titre originale des premiers jeux.
C'est donc suite au succès des deux premières versions apparues sur Game Boy qu'une série animée et qu'un jeu de cartes à collectioner sont créés, marquant alors les débuts de ce qui allait être plus tard l'une des licences les plus populaire de tous les temps.
D'après Statista, Pokémon a généré 100 milliards de dollars depuis ses débuts en 1996, ce qui en fait la saga la plus lucrative de l'histoire. Rien que sur l'année 2020, The Pokemon Company International (TPCI) affirme que la marque a généré 5,1 milliards de dollars dans le monde. De ce fait, il existe aujourd'hui tout un écosystème d'affaires qui gravite autour de la licence. Comme le rapporte nos confrères de Les Echos, l'experte mondiale du jouet chez NPD Frédérique Tutt explique les raisons de ce succès planétaire à travers deux phénomènes :
C'est un jeu qui s'adresse d'abord aux enfants, qui s'engouffrent dedans, mais il y a aussi un regain d'intérêt des jeunes adultes, qui boostent le marché.
Car en effet si la cible était les enfants à l'origine, les adultes se sont approprié le marché, surtout lorsqu'ils ont compris qu'il y avait des bénéfices à générer à la clé. On peut alors observer que depuis un an, le marché de la revente connaît une croissance stratosphérique.
une hype qui ne redescend pas
Cette récente croissance peut alors s'expliquer en partie par la mise en avant de la licence par certains influenceurs, qui se sont mis à investir plus que de raison dans Pokémon et à en parler à leur large communauté, comme le souligne un témoignage dans Les Echos Start. D'autres personnalités publiques ont également commencé à médiatiser leur passion pour la franchise, ce qui a aussi contribué à populariser le jeu de cartes à collectionner.
Dès lors, le grand public a commencé s'intéresser de nouveau au produit, et c'est ainsi qu'on a appris l'existence d'entreprises spécialisées dans les jeux de cartes à collectioner. C'est par exemple le cas de François-Xavier Colombani, co-fondateur du Professional Cards Authenticator (PCA), qui certifie et évalue les cartes Pokémon que des particuliers lui envoient. Cette entreprise n'est pas la première du genre, la plus connue étant l'américaine Professional Sports Authenticator (PSA).
Les prix de revente ont alors flambé. En février dernier, l'une d'entre elles (Dracaufeu 1ère édition de 1999) s'est vendue à plus de 418 000 euros. Le site Ebay affirme que les cartes Pokémon sont "n°1 des cartes à collectioner, devant les cartes de basketball et de baseball, les ventes de cartes ayant explosé de plus de 574% entre 2019 et 2020".
Et le fait est qu'avec plus de 30 milliards de cartes à collectionner ayant été écoulées depuis leur lancement, traduites en 13 langues, il est facile d'imaginer la taille du marché potentiel, mais également des dérives qui peuvent en découler.
les premières dérives
Nombreux sont les particuliers à avoir saisi l'opportunité d'allier leur passion à l'investissement, ce qui a entrainé logiquement une explosion du marché d'occasion. Mais justement, misant alors sur l'ignorance et la naïveté des non-initiés, certaines personnes malintentionnées mettent beaucoup de contrefaçon en circulation. Et si jusqu'à présent il était facile de débusquer les fausses, dernièrement des contrefaçons de meilleure qualité copient des cartes anciennes, mettant même les connaisseurs dans le doute. D'où l'intérêt de passer par des entreprises de "gradation" comme PCA ou PSA, permettant aux vendeurs comme aux acheteurs d'éviter les fraudes et d'assurer l'authenticité de la carte.
L'autre problème, c'est bien évidemment le scalping. qui désigne la pratique d'acheter et de vendre des articles en demande dans le but de faire un profit. Les scalpeurs donc, profitent souvent de la rareté en achetant des articles en quantité limitée et à forte demande, afin de jouer sur leur prix et les revendre ainsi plus chers. Le problème, c'est que dans le cas des cartes Pokémon, cette pratique va donner lieu à de la spéculation, faisant s'envoler les prix. Le prix des cartes devient alors totalement déconnecté de sa valeur réelle. C'est ainsi que se forme ce qu'on appelle des "bulles spéculatives", distordant complètement le marché. C'est pourquoi des mesures commencent à être prises, notamment au Japon, afin d'endiguer ce phénomène au plus vite.
Et pourtant au départ, l'intention de Nintendo était plus que louable, en voulant créer une licence intergénérationnelle, réunissant petits et grands dans un même univers. Mais c'est peut-être aussi là que réside le problème, car l'enfant, celui qui jouait avec ses cartes dans la cour de récréation, reste-t-il vraiment le même une fois arrivé à l'âge adulte et ses contraintes inhérentes ?
Par snurrrffy, il y a 3 ans :
Malheureusement c'est inévitable
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